Élégance

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J'aime la cryptographie, les messages codés. J'adorerais être le personnage d'un roman d'aventures.

Quand quelqu'un me plaît, je commence à lui écrire, des lettres, des poèmes et parfois même une nouvelle. Je considère cela comme une chance de pouvoir nourrir mon imagination de toutes ces histoires qui pourrait exister et qui finalement ne prendront vie qu'à travers mon encre couchée sur le papier.


Les belles relations me semblent être celles que l'on ne cueille jamais. J'aime le coquelicot pour cette raison, car il symbolise vraiment la naissance d'un amour et en même temps sa défaite. Un coup de ciseaux et il fanera plus vite qu'il ne faut pour l'écrire.


Je marche, légère et absorbée. Mon cœur s'emballe, un sentiment indéfinissable gorge ma poitrine de chaleur et d'apaisement. Je pense encore à lui et naît au fond de mon ventre ce mouvement puissant, cette attirance inextinguible, ce feu qui me semble improbable.

Je le devine inexorable, doux et délicat. Je ne lui parle pas. Je ne peux pas. Je le souhaite pourtant. Je me languis. Je ne veux pas prendre son cœur, juste un peu de son temps. Aimer sans retour ne me brise pas. Cela me convient. Rien ne peut être moins égoïste et plus inélégant que d'attendre des sentiments réciproques. J'avoue qu'une brève inclination de sa part, un léger trouble me permettrait d'ouvrir une porte, ainsi, je pourrais tenter de me faufiler jusqu'à son âme.

Je pense mes intentions paradoxales et mes actions cavalière, désinvolte. Elles ne pourraient pas être moins claires. Je songe à nous, marchant dans la rue sans avoir de destination. Je nous imagine au milieu de bataille de coussin improvisée ou allongés dans l'herbe sous un soleil de juillet, parlant de l'horizon ou de la mer, blotti l'un contre l'autre. Cela occupe une bonne partie de mon esprit et mon besoin impérieux, de lui communiquer mon affection me rend disgracieuse et déplaisante. Je n'aime pas ça. Je me noie dans mon inélégance.
Sans réfléchir, je m'élance vers lui. Je lui cours après. Je le percute. Je le bouscule. Je lui impose malgré lui de m'accorder du temps.

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