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— Bon sang, mais qu'est-ce qui vibre dans ma poche en plein milieu de ma course ? Ah oui, c'est mon téléphone portable. Je n'arrive pas à appuyer sur le bouton, foutu appareil moderne... Allô ?
— Allô, Georgette ?
— Oui. Tu veux quoi, Henriette ?
— Je t'ai vu sortir de l'appartement en vitesse. Je n'ai pas eu le temps de te rattraper. Que fais-tu en pleine nuit ?
— Je pourchasse Aristide. Je l'ai vu quitter l'immeuble à vingt heures zéro trois. J'ai voulu l'attraper pour le questionner, mais il m'a filé entre les pattes. Je suis à bout de souffle.
— Attends-moi, j'arrive ! Tu es où exactement ?
— À Berlin.
— Quoi ? En Allemagne ?
— Mais non ! C'que t'es nouille. Je suis sur l'escalier coloré, avec les noms de ville partout sur les marches. Je me suis arrêtée sur la bleue avec l'inscription Berlin.
— Ah d'accord, tu es à la sortie de l'arrêt de bus 134. Je te rejoins sur le pont.
— Plutôt en bas, je ne peux plus grimper les marches, ma hanche me lance. Je redescendrai quand ça ira mieux.
— Quelle idée de partir comme ça sans préparation.
— Pas de commentaires, Henriette.
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