Le soleil, le poète et la Haine
Un matin d'automne vit naître
Dès le lever d'un blanc soleil
Une créature monstrueuse rare et incomprise : un poète.
Toute chose que ses yeux touchaient se colorait vermeille
Toute chose que d'autres pensaient inutile, lui la sentait briller de possibilités
Toute chose qu'il effleurait de ses doigts, de ses lèvres, de son âme s'ouvrait à lui et illuminait son esprit tel l'astre de sa naissance.
L'enfant grandit, un jour
Il comprit que l'Amour
Qu'il pensait être autour
De lui, et
Partout où il regardait
Se trouvait en réalité...
...dans le coeur, son coeur, mais aussi celui de chaque être de ce monde. Que pour l'atteindre, il fallait emprunter un chemin, une route invisible entre cet organe symbolique et celui -l'oeil- qui fait voir ou entrevoir la vérité, s'il y en a une.
Plus encore, il comprit que ce chemin était tortueux, que peu de gens le parcouraient dans son intégralité, et pour ceux qui le tentaient... ils avaient tôt fait d'y rencontrer une terrible, hideuse et parfois mortelle entité, cousine -que dis-je cousine, soeur !- de l'Amour : la Haine. Mais il savait que sur lui, poète, cette dernière n'avait aucun effet. Il sourit.
Pendant toutes ses réflexions, il regardait toujours le ciel, fixant son lumineux et paternel soleil ; il croisa son regard. C'est alors qu'il y perçut quelque chose, un sentiment confus... de fierté mêlée de pitié... Non, il devait se tromper. Pourquoi donc aurait-il pitié du poète qui ne connaissait ni ne connaîtrait jamais la Haine ? Tout simplement, mais il ne le savait pas encore, parce qu'il allait la subir.
Dédié : #LesPoètes...
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