Jeudi 4 octobre 2018
Julien cherche la concentration pour mettre au point ce dernier logiciel. Il peine à finaliser sa programmation. Et même si, intérieurement, il refuse l’évidence, c’est bien le souvenir de Cathy qui l’obnubile depuis sa rencontre. Cette grande fille sportive l’a fortement impressionné. En plus, c’est une vraie beauté, ce qui ne gâche rien. Agacé, il se rend à la machine à café, assez vite rejoint par ses deux collègues.
— Alors, on est bien distrait aujourd’hui, dit Max avec un air railleur.
Julien les avait bien vus avec leurs messes basses, mais faisait celui qui ne les voyait pas, ce qui a l’effet inverse. Ils viennent à la charge :
— On te connaît par cœur, allez, comment elle s’appelle ? dit Olivier.
Julien ne peut s’empêcher de rougir un peu :
— Mais non, il n’y a personne.
— À d’autres, mon pote, on connaît bien cet air-là, rajoute-t-il.
— Allez ! Raconte quoi, dit Max en donnant une tape sur l’épaule de Julien.
— Mais rien, c’est juste une fille que j’ai croisée en faisant mon jogging.
— Ah, ben, voilà, c’est un début, mais encore ? Parce que je ne sais pas si tu l’as juste croisée, mais elle t’a tapé dans l’œil on dirait. Elle est bien foutue ?
— Tu vois Max, dit Julien, y’a rien à faire, il faut toujours que tu ramènes les femmes à ça. Mais, putain, tu ne vois jamais autre chose, quoi ?
— Ouh là là, dis donc, mais c’est sérieux encore. Attention, t’as un cœur d’artichaut et t’as vu les dégâts que ça a produit la dernière fois. Allez, dis, finit Olivier sur le ton de la confidence.
— Mais oui, rajoute Max, si tu ne dis rien à nous, à qui alors ?
— Bon, oui, c’est vrai, elle est très belle, grande, sportive… On a juste échangé quelques mots. Je sais juste qu’elle s’appelle Cathy et qu’elle habite au Hohwald, voilà.
— Ouais, un peu mince pour la retrouver, hein ? dit Max.
— Oui, effectivement, murmure Julien.
— Eh ben, mon pote, y a pas trente-six façons. Tu vas là-bas, tu parcours les rues et, même, tu demandes si quelqu’un connaît une Cathy. Si elle est aussi bien gaulée que tu le dis, elle doit pas passer inaperçue. Le Hohwald c’est pas Strasbourg, quoi, merde.
— Ben voilà, conclut Olivier, et maintenant faut retourner bosser.
De retour devant son PC Julien en veut quand même à ses deux collègues de l’avoir forcé à parler de Cathy. Mais par contre, il se dit qu’ils ont peut-être raison au sujet d’aller sur place. « J’irai samedi. »
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