Mardi 16 octobre 2018 (2)
Cathy est rentrée chez elle en « mode automatique ». Elle se gare sans avoir aucun souvenir de son trajet. À peine arrivée, elle jette rapidement ses vêtements dans un coin de la salle de bains et s’attarde sous la douche, ensuite elle va directement au lit sans manger. Mais la nuit est troublée par de nouveaux cauchemars. Des silhouettes indistinctes qui viennent la torturer et la terroriser. Le réveil reste difficile et brumeux, avec un début de migraine. Elle se redresse et s’assoit au bord du lit, c’est là qu’elle regarde ses doigts écorchés, sans doute sur la pierre hier soir. La soirée revient maintenant dans sa mémoire, trouble et confuse, les faits semblent lointains et peu clairs, mais elle voit encore très distinctement le visage de cet homme qui l’a révulsée et provoqué l’acte. Hors de question d’aller au boulot dans cet état. Elle se dirige vers le téléphone.
— Patron ? Je suis rentrée tard hier et je ne sais pas, mais aujourd’hui je ne me sens pas bien. Je vais rester chez moi si vous voulez bien… oui, oui, ça s’est très bien passé, tout a été fait… merci.
Elle retourne se coucher en espérant trouver un peu de vrai sommeil en relevant la couette au-dessus de sa tête pour se créer un cocon protecteur.
C’est la voix de Léontine qui la tire de son sommeil, réparateur cette fois.
— Cathy, tu es là ?
— Moui, je suis encore au lit, j’ai un peu mal à la tête, mais ça va mieux.
Léontine entre.
— En effet, tu as une sale tête, écoute je suis venue chercher le linge sale, je te fais chauffer du café ?
— Oui, merci, ça va mieux, je vais me lever, je suis rentrée tard du boulot hier.
Elle va dans la salle de bains et voit les habits en boule dans un coin. En le ramassant, elle se rend compte que le tee-shirt est maculé de sang. Elle ne sait quoi penser. Elle revient vers Cathy avec le tee-shirt et lui montre.
— Qu’est-ce qui s’est passé… ce sang ?
Sur le coup, Cathy marque un silence
— Merde, je ne m’en étais pas rendu compte.
— Rien, ma Léontine, je me suis un peu blessée hier au boulot, une maison à nettoyer de fond en comble, je me suis fait ça en arrachant la moquette.
Et elle montre ses doigts écorchés. Léontine secoue la tête :
— Je te le dis, c’est pas un boulot pour toi, ça !
Elle finit de ramasser le linge et va dans la cuisine lui préparer un petit-déjeuner. Cathy se sent mieux et s’habille pour aller courir un peu, rituel désormais indispensable.
— Merci, Léontine, ça va aller, je vais courir après, j’ai pris ma journée.
Elle l’embrasse généreusement sur la joue. Léontine la regarde avec tendresse, elle lui caresse la joue et s’en va. Cathy se sent mieux, ce témoignage d’amour lui apporte une belle chaleur dans le cœur.
— Bon allez, j’ai faim moi, et ensuite, hop ! quelques kilomètres.
Le petit-déjeuner est vite avalé. Lorsqu’elle ouvre sa porte, elle est presque aveuglée par la lumière et surprise par la chaleur de ce soleil d’octobre. Elle se dirige vers le petit cimetière, car elle doit parler à sa grand-mère.
Annotations
Versions