21 novembre 1944
Les alliés entrent dans Mulhouse. Le lieutenant Albert Kern vient voir son supérieur, il lui adresse un salut bref.
— Mon lieutenant, je vous demande la permission d’aller voir rapidement ma famille qui est là au Rebberg.
— Je comprends Kern, je ne peux pas vous refuser ça. Vous avez jusqu’à la fin de la journée, mais ce soir, désolé, il faut être là, on repart. On a besoin de nous au nord.
— Je serai là, merci mon capitaine.
C’est chez les parents Kern qu’ont lieu les retrouvailles, chaleureuses et noyées de larmes surtout de la part de Marie qui ne lâche pas son amour une seule seconde. Albert arrive à porter ses trois enfants ensemble et il les dévore de baisers. Victor Kern serre fortement son fils dans ses bras.
— Je suis vraiment fier de toi, mon fils ; il semble que tu aies accompli des exploits depuis le débarquement.
— Je n’ai fait que mon devoir, vous savez, père.
— Et maintenant ?
— On continue jusqu’à Berlin, ça va aller vite. Le plus dur s’est passé en Normandie, ces salauds de boches se sont vraiment accrochés.
— Bien, écoute Louise, je crois qu’il faut laisser nos deux tourtereaux ensemble, on s’occupe des enfants.
C’est dans l’intimité de la chambre qu’enfin les deux amoureux se retrouvent. Échanges de baisers, de regards, tant de temps à rattraper ! La fin de l’après-midi arrive vite. Marie se sent de nouveau complètement vide et la douleur lui étreint le cœur. Déjà la jeep est garée devant la grille et attend.
— Jure-moi que tu vas nous revenir vite mon amour, la vie n’est rien sans toi.
Marie reste accrochée au cou d’Albert jusqu’à ce qu’il monte dans le véhicule, c’est Louise Kern qui la prend affectueusement dans ses bras alors que la jeep s’éloigne et que Marie s’effondre en pleurs. Bien sûr, comment pouvaient-elles savoir qu’elles ne le reverraient plus vivant ?
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