Vendredi 9 novembre 2018

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Ce matin, à la brigade de Reichshoffen, c’est l’impatience, car les résultats sont arrivés, le capitaine avec le commandant convoque tous les intervenants.

— Bon, commence Patrick Dietsch, bonnes et mauvaises nouvelles. Un ADN, comme on s’en doutait, est celui de sa femme, rien d’anormal ; l’autre vient d’une certaine Marie Kraemer et enfin, le troisième ne donne rien. Ça ne concerne pas une femme du village.

Les commentaires courent dans l’assemblée.

— Je vais aller cet après-midi avec Voegtlin interroger cette personne. Ensuite j’ai une demande de Saint-Louis pour qu’on leur communique nos résultats, car ils disent avoir eu également un crime perpétré par une femme et avec une grande violence aussi. Ce serait vraiment surprenant qu’il y ait un lien, mais bon, ce sera fait.

À ce moment une adjointe rentre vivement dans la pièce :

— Commandant, mon capitaine, on a un appel d’une certaine Isabelle Martin de Wildstein, c’est un vrai appel au secours, c’est urgent.

— Eh bien voilà, lance le capitaine. Voegtlin, Schneider, Petit et Specklin, vous venez, Pelletier, avec moi !

Les trois voitures arrivent sur place en à peine dix minutes. Dietsch se précipite en premier dans la maison, la porte est entrouverte. Il trouve André Martin dans la cuisine qui n’a pas le temps de réagir ; Dietsch voit tout de suite les rougeurs sur les jointures de ses mains.

— Elle est où ?

Pas de réponse.

— Vous le tenez à l’œil.

Il entre dans le séjour, vide ; il monte rapidement à l’étage, la porte de la chambre est grande ouverte, elle gît au sol dans un coin de la pièce, à moitié inconsciente. Sa joue et son œil sont très tuméfiés et elle a des hématomes sur un bras.

— Voegtlin, appelez le SAMU, et vous m’embarquez ce connard.

Les secours mettent un bon quart d’heure pour arriver, durant tout ce temps le capitaine, rejoint par l’adjudante, tiennent la main de la pauvre victime et la rassurent.

— Je ne supporte pas ça ! dit l’adjudante Pelletier.

Dietsch laisse le SAMU faire son travail et redescend.

— Bon ! Petit et Schneider vous me le ramenez et me le gardez au chaud. Specklin et Pelletier, vous accompagnez la victime à l’hosto. Nous, on va aller voir Marie Kraemer, dit-il à Voegtlin.

Toutefois, il attendra de voir partir l’ambulance avant de quitter la maison.

— OK, on y va.

Lorsque Marie Kraemer leur ouvre la porte, les deux gendarmes comprennent vite qu’elle n’a pas le profil de leur tueuse. Son embonpoint représente un gros handicap pour maîtriser quelqu’un comme Guy Schwartz. En quelques questions, ils devinent vite qu’en revanche elle aimait bien ses rendez-vous avec lui.

— Il était doux et attentionné, vous savez, dit-elle entre deux sanglots. Il va me manquer, mon Guy. Ce jour-là, c’était la dernière fois, mon Dieu, mais pourquoi…

— On va vous laisser, madame.

Et ils prennent rapidement congé. Inutile de perdre du temps, il faut retourner à la brigade.

Lorsqu’ils arrivent, André Martin attend dans la salle d’interrogatoire. Le capitaine entre avec l’adjudante Pelletier.

— Vous savez pourquoi vous êtes là, n’est-ce pas ?

Juste un signe de la tête.

— À partir de maintenant je vous annonce que vous êtes en garde à vue pour 24 heures. Vous avez droit à un avocat.

— J’en veux pas.

— Vous en aurez un commis d’office. Bon, expliquez-moi ce qui s’est passé.

Il y a tout d’abord un long silence.

— J’ai… pété les plombs, elle était sortie sans rien me dire.

Le ton monte brusquement.

— J’suis sûr qu’elle avait rendez-vous avec un mec.

— Avec qui ?

— Hein, ricane-t-il, pensez qu’elle me l’dit pas !

— Et alors ?

— Quand elle est rentrée, j’lui ai demandé et elle a pas voulu répondre…

— Et alors ?

Silence.

— … alors j’ai tapé.

— Donc vous reconnaissez les faits.

Silence.

— Je n’entends rien, Monsieur Martin, dit Dietsch en haussant le ton.

— Oui… mais je l’aime, vous savez...

Le capitaine laisse échapper un profond soupir

— Le pire c’est que c’est sans doute vrai. Bon, pour le moment votre femme est à l’hôpital, elle n’est pas en état de porter plainte. On attend donc de voir la suite. Vous restez ici. Petit, vous prenez sa déposition et vous me le mettez au placard.

L’adjudant s’exécute, Martin le suit sans histoire.

— Lamentable ! dit l’adjudante Pelletier. Et tellement banal.. Bon, terminé, je vais m’occuper de cette histoire de résultats pour Saint-Louis.

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