Dimanche 11 novembre 2018

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Geneviève et Bernard discutent autour du petit-déjeuner.

— Moi, j’aime bien les chamois. On n’a pas besoin de se lever à une heure indécente pour aller admirer leurs ébats. D’ailleurs, dans tout ça, il y a pas mal de voyeurisme, non ?

— Pas faux, imagine un paparazzi planqué derrière le rideau dans la chambre.

— Eh bien, si c’était le cas, je ferais mon meilleur numéro.

— M’aurait étonnée ! Bien il faut y aller quand même. Tu as bien pris tout ce que tu as de plus chaud. Il fait beau, ça va être superbe, mais ça va cailler là-haut.

Il leur faut une heure et demie pour atteindre la route des crêtes, juste au-dessus du Frankenthal. Le soleil est radieux, mais le froid les rappelle à l’ordre lorsqu’ils sortent de la voiture. Heureusement le vent est très faible, sinon ces paysages pittoresques des hautes-chaumes, peuvent très vite devenir un enfer. Ils se dirigent vers les « Spitzkoepfe ». Geneviève marque un long temps d’arrêt pour inspecter les pentes aux jumelles. Elle repère assez facilement quelques individus de tous sexes et de tous âges.

— Parfait, de toute façon ça circule toujours pas mal, surtout les mâles en rut. On va aller à mon petit coin habituel, ça devrait le faire. On a de la chance, il n’y a pas trop de monde. Finalement le froid ça a du bon.

Ils descendent en coupant la pente et se dirigent vers un éperon rocheux. La fin est assez limite, car il faut se glisser le long de la pierre avec un à-pic bien marqué et terminer en passant sur une vire assez étroite. Puis Bernard découvre un renfoncement bien confortable et à l’abri du vent.

— On va être au poil là, mais, dis donc, fais gaffe de ne pas devenir chèvre à force de les côtoyer.

— Allez, assieds-toi là au lieu de dire des bêtises.

Une longue attente commence avec un froid qui déploie beaucoup d’effort pour pénétrer les gants et le pantalon. Pendant une heure, ils auront l’occasion de voir passer quelques animaux. Surtout une chèvre avec un jeune qui la suit encore. Geneviève arrive à obtenir quelques images, mais de trop loin à son goût. Les chamois se montrent assez peu farouches. Et puis un mâle très excité apparaît sur l’éperon rocheux juste à côté. Il est magnifique avec les poils du dos hérissé, sa robe brun très foncé. Il « chuinte » en remontant la lèvre supérieure et hume pour détecter une femelle en chaleur. Tout à ses occupations, il va approcher à quelques mètres. Geneviève profite d’une superbe lumière et d’un fond flou à souhait qui permet de bien isoler l’animal. Les couleurs jaune d’or du paysage rajoutent au succès des images.et puis le beau mâle disparaît, en courant après un concurrent.

— C’était super, mais je crois qu’on va y aller avant d’être totalement congelés, remarque Geneviève.

— Ben, moi, c’est déjà fait.

Ils se lèvent avec difficulté, froid et ankylose ne facilitent pas les choses.

Une bonne tasse de thé très chaud, une fois de retour à la voiture, finit de réveiller les corps endoloris.

— C’est pas tout ça, mais j’ai faim moi, dit Bernard.

— Moi aussi, j’espère que le cuisinier est bon.

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