Lundi 12 novembre 2018

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Cette fois l’hiver se montre et une neige fine tombe sur Saint-Louis. Comme tous les matins lorsqu’il arrive au bureau, Sébastien consulte ses mails. Lorsqu’il lit celui envoyé par le labo, il reste un moment silencieux et le relit encore une fois.

— C’est elle, putain c’est elle !

Tout le monde le regarde et Geneviève passe la tête par la porte du bureau.

— Madame, à Wildstein, la tueuse, c’est la « nôtre » !

— Non, pas possible dit Geneviève qui vient lire le mail.

Tout le monde est attroupé autour du bureau.

— Mais alors là ! Elle tue aux deux extrémités du pays, mais ça n’a aucun sens, s’exclame Lefebvre.

— Oui eh bien ça on le sait depuis le début que cette histoire n’a aucun sens, complète Geneviève. Bon ! branle-bas de combat, toi Sébastien tu appelles la brigade de Reichshoffen pour les informer et leur dire que l’on va venir les voir ; moi j’appelle le juge. Il faut à tout prix que l’on récupère cette enquête. C’est pas le moment de lâcher.

La discussion au téléphone semble animée et tout le monde est suspendu aux lèvres de Geneviève essayant de lire ce qui se dit. Ça semble se passer assez bien vu le calme de la commandante. Lorsqu’elle raccroche, elle ne voit que des yeux interrogateurs.

— Je pense que le juge va faire pression à Strasbourg, je lui ai rappelé les éléments que l’on a pour lui prouver que l’on est assez avancés sur cette affaire et que c’est logique de récupérer Wildstein. Mais il n’a pas manqué de me faire remarquer que notre histoire de bijoux est assez capillotractée.

Regard étonné de Sébastien.

— Oui : tirée par les cheveux.

— Ah oui, j’y étais pas ; bon, de mon côté, grosse surprise à la brigade, là-haut, bien sûr. Je leur ai expliqué l’histoire et je n’sais pas, mais je ne crois pas qu’ils veuillent vraiment récupérer le paquet. Il me semblait assez soulagé, le Commandant.

— Ne soyez pas mauvaise langue Sébastien. En attendant, c’est bon tout ça. OK Sébastien et Jean on va aller là-bas demain. Pas la peine de perdre du temps. Tu peux les prévenir. Et puis autre chose : Laura et Paul, il faudrait quand même que vous épluchiez les affaires non résolues qui pourraient coller avec cette histoire. Parce que là ça fait déjà deux meurtres, mais qui sait… restez sur les deux départements pour le début.

— Une tueuse en série ? interroge Sébastien.

— Ne nous emballons pas. On va déjà voir ce que l’on peut recouper avec cette nouvelle affaire. Et tout autre chose : où en est-on avec « nos cambrioleuses » ?

— Toujours pas grand-chose, hélas ! dit Laura. Avec le flag elles ont été écrouées comme vous savez, mais suite à la perquise, on n’a rien trouvé sauf cette paire de clefs et pour moi c’est d’un local genre garage. Et là, ça sent la planque, mais évidemment impossible de leur faire dire quoi que ce soit. Elles sont coriaces, mine de rien, les meufs.

— Justement, je suis sûre que ce n’est pas leur premier coup. Il faut vraiment que l’on trouve des objets d’autres cambriolages.

— Demain, je vais aller avec Thomas près de l’aéroport, c’est un site où il y a des garde-meubles. La clef est quand même assez spéciale et si on peut dégotter un responsable sur place, on ne sait jamais. Donc on continue de chercher.

— Parfait, c’est bien.

Geneviève se dirige vers Jean Wolff.

— On dirait qu’il est de nouveau sur les rails, notre Zimmermann ?

— Oui, ça va bien, et le fiston m’a dit que ses parents se revoyaient à l’occasion de la procédure de divorce et que ça se passait bien, quoi.

— Visiblement, il a réussi à tourner la page.

— Oui, sauf pour la bouteille : c’est pas encore ça. Je le tiens à l’œil.

— Surtout, oui, pas de ça ici. Mais vous alors, cette inscription pour passer major, c’est fait, m’a dit Sébastien ?

— Oui, sans problème.

— C’est bien, vous le méritez. Je sais que vous n’aimez pas vous mettre en valeur, mais je peux vous assurer que vous allez y arriver.

— Je vous remercie, madame la commandante. Bon, j’ai de la paperasse à finir.

— Et moi, je rappelle le juge, dit Geneviève.

Elle sourit intérieurement, car elle sait bien que le brigadier-chef est toujours gêné par les compliments.

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