Dimanche 18 mai 1958.
C’est un repas de famille chez les Kern. Marie est en maîtresse de maison et elle a tout organisé. Les trois enfants sont présents, dont Elisabeth avec son époux et sa fille d’un an. Les parents Kern sont également là. Le fils Jean suit des études commerciales pour reprendre les affaires de la famille. Malgré une ambiance joyeuse, l’ombre d’Albert plane comme toujours. Marie est restée inconsolable et ne s’est pas remariée. C’est d’ailleurs une question qui ne lui effleurera jamais l’esprit.
La toute jeune nouvelle génération apporte énormément de joie aux grands-parents. Eux non plus ne se sont jamais vraiment remis de la disparition de leur fils.
En fin de repas, Jean se retrouve en grande conversation avec son grand-père et les femmes discutent entre elles. À un moment Marie prend sa fille Agathe à part.
— Viens, Agathe, j’ai quelque chose pour toi.
Elles se dirigent vers la chambre de Marie. Elle ouvre un tiroir de sa coiffeuse et en sort un petit coffret à bijoux.
— Tiens, regarde cette paire de boucles d’oreilles, c’est ton père qui me les a offertes le jour de notre mariage. Je sais que tu étais sa préférée, il t’adorait, alors je te les donne désormais. Comme tu vas bientôt te marier, c’est à toi de les porter. Tu vois, elles sont là depuis trop longtemps, je n’arrive plus à les mettre… c’est trop… douloureux, finit-elle dans un sanglot.
Agathe en pleurs également se précipite dans les bras de sa mère.
— Merci, maman, c’est le plus beau cadeau du monde, j’en prendrai soin.
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