Lundi 26 novembre 2018

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Bernard commence par un baiser sur une fesse, sans réaction. Il remonte jusqu’à l’épaule. Et puis enchaîne avec des caresses du dos.

— Oui comme ça, murmure Geneviève.

— Ah en fait, on est réveillée.

— Ça fait tellement de bien, mais bon…

— Oui, je sais, on n’a pas le temps, sauf que ce coup-ci, je te suis dans la douche.

— Une douche coquine alors ?

— Et alors, c’est de notre âge, non ?

— Moui.

Le résultat sera un petit-déjeuner pris vite fait sur le pouce et une arrivée en retard au bureau.

— Pardon, Laura, mais… une panne d’oreiller.

— Pas de problème, madame, vous avez l’air très en forme malgré tout.

— Ah oui ? « Ça se voit tant que ça ? »

— Vous appelez Lefebvre et on fait le point sur vos recherches.

Tous les trois se retrouvent dans le bureau de la commandante.

— Voilà, commence Éric, à ce jour on a pu contacter trois petits-enfants et six arrière-petits-enfants. Évidemment, tout d’abord, ils sont assez surpris par notre appel et cette histoire de boucles d’oreilles les laisse tous sceptiques. Aucun n’a de souvenir de ces bijoux. Ils sont même étonnés de voir que l’on parle encore d’un bijou si ancien et qu’il soit encore porté.

— Oui, c’est sans doute vrai, la personne qui les a reçues les a sans doute gardées quelque part.

— Sauf notre tueuse, interrompt Laura qui n’a toujours pas digéré qu’on puisse se balader avec une telle fortune aux oreilles.

— Ça prouve combien notre tueuse y tient justement, on peut penser que c’était presque un talisman.

— Dans ce cas, la perte d’une des deux a dû être terrible pour elle.

Geneviève hoche la tête.

— Je crains fort que tout cela ne donne rien.

— On va continuer quand même, affirme Éric. Le travail de fourmi ça paye toujours.

— Oui, et moi j’ai rendez-vous début décembre, avec une spécialiste en criminalité, au Diaconat.

— Ah ouais, ça existe ça ? demande Laura pleine de perplexité.

— C’est une psychiatre qui visiblement s’est spécialisée en criminalité, mais qui n’est pas forcément spécialiste des tueurs en série, ça c’est plutôt dans les séries américaines.

— Ah, d’accord

Revenue à son bureau, Geneviève retrouve la note du procureur de la République lui demandant de prévoir une équipe, afin de participer à une opération de contrôle des migrants, en concertation avec la police municipale et les douanes. C’est la police aux frontières qui chapeaute le tout. Elle a beaucoup de mal avec ce type de « ratissage ». Elle ne peut s’empêcher de ressentir une réelle compassion pour ces gens jetés sur des routes migratoires très périlleuses, par la guerre, la famine, l’injustice, ils vont affronter les pires périls comme l’esclavage ou les viols. Ils seront exploités, traités comme de la marchandise jetable, exposés aux risques de naufrages. Tout cela pour un Eldorado en trompe-l’œil qui ne leur offre que racisme, discrimination, voire même haine par amalgame avec le terrorisme. Mais combien d’entre nous auraient le courage d’affronter les mêmes épreuves, si jamais la roue de la chance tournait ? Geneviève doit prendre une profonde inspiration pour retrouver son calme et ne pas laisser ce sentiment d’injustice la submerger. C’est une des choses qui la révolte le plus. À contrecœur, elle s’installe devant son écran.

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