Dimanche 16 décembre 2018

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Cathy a largement profité de sa grasse matinée. Une fois levée, elle se traîne avec un net vague à l’âme dont elle connaît bien la cause. Après un repas vite pris, elle se sent d’humeur à s’attaquer à des rangements, sensation nouvelle pour elle qui ne s’est jamais souciée, jusqu’à maintenant, de son intérieur. C’est juste avant de commencer que son téléphone sonne. Elle devine bien sûr qui c’est. De toute façon qui cela pourrait-il être d’autre ?

— Oui mon Julien.

— Salut le soleil de ma vie

— Oh là ! ça fait beaucoup non ?

— Non je t’aime, je t’aime, je t’aime.

— Et moi encore plus.

— Alors, bien rentrée, je pense, comment ça va depuis hier ?

— Très bien, même si je regrette…

— Tut tut, interrompt Julien, rien à regretter c’était parfait. Je ne sais pas, maintenant, comment je vais faire pour être séparé de toi. Tu me manques déjà terriblement.

— Oui, moi aussi, dit-elle après un silence. Au fait, j’ai oublié de te dire hier que c’est OK pour le réveillon. Mais c’est moi qui t’invite ici, chez moi, et tu sais quoi ? je vais préparer à manger.

— Ha oui ? tu ne crois pas qu’un traiteur...

Cathy perçoit bien la plaisanterie.

— Et bien, je peux te surprendre.

— Mais avec toi je suis toujours surpris. Tu m’as vraiment appris à être patient et après on dit que les hommes sont toujours pressés.

— Moui, pas faux, bon je dois te laisser, car j’ai du rangement qui m’attend. Je t’aime et je t’embrasse partout, partout.

— Houlà, partout, partout… partout vraiment ?

Cathy rougit.

— Oui, je t’aime.

Elle rentre dans une pièce qui lui sert de débarras. Elle y a entassé toutes sortes d’objets et même des meubles qui ne lui sont plus d’aucune utilité. Quelque temps après, Léontine apporte un bon plat de filet de poulet et riz.

— Cathy ! c’est moi.

— Je suis derrière, j’arrive.

Elle ressort de la réserve couverte de poussière et elle rit.

— Mais qu’est-ce que tu fabriques là-dedans ?

— Du rangement et des choses à jeter et puis, tu sais, je vais m’occuper de cette pièce, c’est vieillot non ?

— Tiens ! en attendant. Comme on dit, on ne peut pas vivre que d’amour et d’eau fraîche, surtout toi. Voilà le plat du soir.

— Alors je me suis engagée à faire la cuisine pour le jour de l’an, j’invite Julien, mais je n’y arriverai pas toute seule, implore Cathy.

— Bon, d’accord, on va y réfléchir, mais attends-toi à mettre la main à la pâte quand même.

— Bien sûr, c’est moi qui invite quand même. Et autre chose, je n’ai pas de belle tenue à me mettre, je voudrais marquer le coup, tu vois.

— Ben oui, Je vois. C’est vrai que tu n’es pas habituée à ce genre d’exercice. On ira à Sélestat, je connais une petite boutique. Je te rassure, ce sont des vêtements de ton âge.

Elles s’esclaffent toutes les deux.

— Je te laisse, je vois que tu es assez occupée.

Arrivée à la porte, elle rajoute :

— Tu sais, la maison des Girardin est vendue. Et elle sort.

L’air vif fouette le visage de Léontine, mais elle n’en a cure. Elle est heureuse de voir enfin Cathy délivrée de ses tourments. Heureuse de voir qu’elle a réussi à tenir sa promesse faite à Agathe : que Cathy trouve enfin la sérénité.

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