Mercredi 2 janvier 2019

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Lorsque Thomas entre dans la salle, Laura s’approche de lui.

— Alors, mon Thomas, on a concrétisé pendant les fêtes ?

L’intéressé est visiblement gêné et ne répond pas.

— Pas besoin de me dire, j’ai deviné, c’était bien au moins ? Oh, ce regard-là en dit long. Tu sais quoi ? Je suis contente pour toi.

— Et toi Laura, comment se sont passées ces fêtes ? Tu ne parles pas beaucoup de toi.

C’est au tour de Laura d’être gênée.

— Bof ! ça n’a aucun intérêt.

Mais Thomas n’a aucunement l’intention de lâcher.

— Eh bien, moi, ça m’intéresse. Je sais que tu as un mec, mais c’est tout.

— Et c’est le principal, que veux-tu d’autre ?

— Je ne sais pas moi, ça se passe bien, je pense ?

— …

Geneviève coupe court à la conversation au grand soulagement de Laura.

— Laura, on vous attend avec Lefebvre pour faire le point sur l’affaire.

Tout le monde, avec Sébastien, se retrouve dans le bureau de la commandante.

— Je pense qu’aujourd’hui on est arrivé à la fin de vos recherches, d’après ce que m’a dit Éric.

— Oui, effectivement madame, on a pu contacter une majorité des descendants, du moins ceux qui restaient joignables. Certains qui ont quitté la France depuis longtemps sont très difficilement trouvables depuis notre petit bureau. Résultat : rien. Personne de ceux que nous avons contactés ne se souvient de ce bijou. Comme s’il s’était volatilisé.

— Il disparaît de la circulation pour réapparaître maintenant, souffle Geneviève perdue dans ses pensées. Ça ne va pas nous aider beaucoup, contrairement à ce que j’espérais. Du côté de Wildstein, aucun élément nouveau non plus. Les vidéos ont bien choppé la camionnette, mais les images ne sont pas bonnes et il est impossible de lire la plaque ni même de voir à quoi ressemble le logo de la boîte. Bon !

Elle pousse un long soupir.

— Et du côté des enfants battus, on ne pourrait pas faire des recherches en demandant à la brigade des mineurs de Mulhouse ? demande Sébastien.

— Chercher quoi, vers où ? On n’a aucune piste. Et même, je rappelle c’est une supposition suite à mon entretien avec la docteur Hélène Desforges. Si on veut explorer ça, il faudrait au moins avoir une période à leur donner et dans quel secteur. Si ça se trouve, ça peut concerner le Bas-Rhin.

— Moi, je veux bien me pencher là-dessus, si vous êtes d’accord

— OK, de toute façon, nous en sommes au point mort de nouveau, donc ça nous fait reprendre un tout petit bout de notre fil.

— Eh oui, Ariane n’a pas fini de tisser, lance Sébastien en faisant un clin d’œil à Geneviève.

— Reprenons, on lui donne la trentaine maxi, même moins peut-être, n’est-ce pas ?

Geneviève acquiesce.

— Donc ça placerait cette affaire de viol sur mineure dans les années quatre-vingt-dix, début deux mille maxi. Ça fait une décennie de recherche. J’ai un bon contact à Mulhouse, commençons par-là déjà.

— Merci, Sébastien de remonter le moral des troupes. Laura, où en sommes-nous de notre affaire de cambrioleuses ?

— Très bons résultats, beaucoup d’objets ont été reconnus. Avec Sébastien on va les faire venir devant le juge la semaine prochaine et je ne vois pas comment elles vont s’en tirer ce coup-ci. Marre qu’elles nous prennent pour des cons. Oh pardon ! mais fallait que ça sorte.

Geneviève élude la remarque d’un geste.

— Voilà une affaire enfin quasiment bouclée, ça nous donne un bon point pour le proc. Je vous remercie.

— Ah la vache, t’as pris grave toi, constate Olivier.

— Ah bon, ça se voit tant que ça ?

— Ah oui, là il y a des choses à raconter, sinon c’est pas possible, renchérit Max.

Julien avoue :

— C’est comme si j’avais ouvert un barrage. Ça m’a déferlé dessus et j’ai failli me noyer plusieurs fois.

— Non ? disent-ils ensemble.

— Une vraie bombe, mais à retardement donc, en rajoute Max.

Julien le regarde d’un air appuyé :

— Max ! je te le répète, t’es lourd.

— Ben quoi ? j’ai rien dit.

— Le pire c’est que tu ne t’en rends pas compte. Mais c’est pas faux, à croire qu’il y avait ce besoin contenu depuis… je ne sais pas moi, presque depuis toujours, comme si c’était la première fois, quoi.

— Alors là, si elle est vraiment comme tu le dis, il y a un bug ou bien tu nous mènes en bateau et elle est borgne avec un pied bot.

— Et le nez crochu, rajoute Olivier.

— Vous êtes cons ! Au fait, le boss a dit quelque chose pour cette mission à Metz ?

— Pas encore, mais ce sera une semaine complète, logé sur place. Normalement ça devrait être pour toi, car c’est pile poil dans ton segment.

Julien reste évasif. Max réagit.

— Ben quoi ? Ah, mais oui, du coup une semaine complète sans faire crac-crac, ça craint.

— Ceci dit, si on comprend bien, ça va permettre de te reposer dit Olivier.

— Mouais, j’vous l’répète, vous êtes cons !

Les deux collègues rient de bon cœur. Or Julien doit le reconnaître, désormais, une semaine loin de Cathy représente une épreuve.

— Salut, les mecs, alors, la forme ?

Farid et Lucien restent sans voix et regardent Cathy leur passer devant.

— Elle a fumé quoi ce matin, elle est pas dans son état normal, là, ou je me trompe ? demande Lucien.

— Ou alors elle est amoureuse, répond Farid.

— Et ben, bon courage au pauvre mec. À moins que ce soit une nana. Oui, ça expliquerait tout.

— Tout quoi ?

— Ben, quand même, on s’est toujours dit qu’elle est un peu bizarre non ? C’est comme si elle fuyait les mecs.

Farid s’esclaffe.

— Ça, c’est parce que tu l’as raide qu’elle ne se soit jamais intéressée à toi.

— Bof, aucun risque et à toi non plus je te signale. Bon du moment que ça va aller mieux pour le travail, après tout j’m’en fous.

— Et ben voilà, allez, on doit y aller nous !

Cathy rentre dans le bureau de Jean Meyer et lance un grand :

— Salut patron ! Au fait, j’ai oublié de vous souhaiter la bonne année, et elle l’embrasse sur une joue. Qu’est-ce que vous avez pour moi ?

Grand silence, c’est comme-ci un tombereau de glace lui était tombé dessus, il reste figé.

— Heu… Un appart à Colmar, et il lui tend lentement les papiers.

— Ça va ?

— Oui c’est seulement que c’est la première fois que…

— Que je vous fais la bise ? Oui, mais ce ne sera pas tous les jours.

Elle lui prend les papiers des mains et elle sort en riant. Il n’a toujours pas bougé.

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