Samedi 5 janvier 2019

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Julien rejoint Cathy le samedi après-midi. Elle a préparé encore un petit repas avec amour. Comme pour le week-end précédent, le repas à peine achevé, elle l’entraîne dans son lit. Mais cette fois, Julien arrive à contenir le flot d’amour qui lui déferle sur le corps. Il faut quand même se reposer en prévision d’une journée de marche dans Strasbourg. Il ressentira le bonheur immense de dormir avec une Cathy collée à lui. Sa peau, son odeur, lui sont maintenant familières.

La visite de la ville se fera toujours tendrement enlacés. Bien emmitouflés, car le temps est à la grisaille et floconneux. Un repas traditionnel dans une Winstub typique de la vieille ville donne de nouveau à Julien l’occasion de mesurer l’appétit presque pantagruélique de Cathy. Le mystère est que cela n’altère en rien sa ligne. Lors de la visite de la cathédrale, Cathy voudra bien sûr arriver avant Julien en haut de la flèche.

— Pas besoin de chercher où elle brûle ses calories !

L’après-midi se termine dans un petit troquet, à prendre un chocolat chaud avant le retour.

— Il faut que je te dise qu’hélas je dois aller en mission à Metz toute la troisième semaine du mois. On ne pourra pas se voir. Donc il va falloir compenser ça cette semaine.

Cathy fait la moue.

— Alors ça, y a intérêt ! et c’est moi qui viens chez toi, il y a un lit à essayer.

— Là, on ne va pas y gagner, mais qu’importe. Au fait pour le repas de famille, ça va pour le premier dimanche de février ?

Cathy semble distraite depuis dix minutes, elle regarde le fond de la salle.

— Hou hou, m’entends-tu ?

— Oui, excuse-moi, c’est juste qu’il y a un type qui me regarde depuis le début, ça m’agace.

Julien qui est de dos à la salle ne veut pas se retourner.

— Si on te regarde, c’est que tu es la plus belle femme du monde, raille-t-il. Mais ça tombe à plat. Les yeux de Cathy s’assombrissent.

Julien est surpris de sa réaction.

— Mais enfin il n’y a sûrement rien, un simple regard…

Mais Cathy n’est plus la même, Julien a l’impression d’en découvrir une autre face ou du moins le retour de l’ancienne Cathy.

— Bon, j’ai réglé, on peut y aller.

En partant, il regarde le fond de la salle et ne voit qu’un homme, la cinquantaine passée, assis tranquillement devant son verre.

— Ça va ?

Cathy est encore enfermée dans son regard sombre, elle regarde Julien et se reprend.

— Oui, excuse-moi, c’est idiot, je ne sais pas ce qui m’a pris.

Julien la serre contre lui, elle semble désemparée.

— Allez ! on rentre.

Durant tout le retour, Cathy reste assez silencieuse. Julien ne lui arrache que quelques sourires. Arrivés au Hohwald, elle paraît mieux. Ils s’installent dans le vieux canapé et Cathy se colle à Julien. Ils demeurent sans parler. Julien ne comprend toujours pas ce qui a pu se passer et ne veut pas précipiter les choses en posant des questions inappropriées.

— Tu veux que je reste ?

— Oui, un petit peu, et elle se blottit encore plus fort.

— Ces choses sombres toujours ?

— Oui… mais depuis que tu es là, elles s’éloignent.

Elle l’embrasse.

— Tu me fais beaucoup de bien.

Julien lui rend son baiser. Au bout d’une heure, Cathy est enfin plus détendue et il décide de partir ;

— Tu me téléphones lorsque tu veux venir, OK ?

— Oui, bien sûr.

Elle le raccompagne jusqu’à sa voiture et l’embrasse encore. En regardant les feux s’éteindre dans la nuit, elle sent une angoisse sourde lui serrer le cœur.

— Mamé, si tu étais là… tu me manques...

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