Vendredi 1er février 2019

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Cette première journée de février n’en finit pas. C’est la fin de la semaine l’activité au poste est réduite pour une fois. Geneviève a dit à Thomas et Laura de rentrer chez eux ; ça fera quelques RTT de rattrapés sur la masse qu’ils ont tous accumulée. Seuls, Sébastien, Éric et Jean sont restés. Ça sonne chez Éric. Il décroche.

— Oui, bonjour, j’attendais votre appel avec impatience.

— …

— Oui, je m’en doute, et alors ?

Les yeux de Éric Lefebvre s’agrandissent au fur et à mesure de l’écoute. Il raccroche lentement.

— J’ai la réponse, lance-t-il.

Geneviève s’approche.

— Ha oui, enfin, et donc ?

Il marque un silence en regardant tout le monde.

— Figurez-vous que c’est Agathe Engel, ex-Kern, qui a fait restaurer ce bijou.

Seule Geneviève exprime sa surprise, les autres restent silencieux.

— Ah ça, mais alors…

Il reprend

— Alors à qui a-t-elle bien pu donner ces boucles d’oreilles ?

— On a laissé passer quelque chose ?

— Ben non à priori, les seuls héritiers sont donc indirects, ce sont les neveux et petits-neveux. Maintenant, on ne les a pas tous eus non plus.

— Il y a une solution : le notaire. Cette famille était aisée, non ? Donc il y a forcément eu héritage et donc acte notarié. Il faut retrouver ça.

Éric s’est remis sur son ordinateur.

— C’est bien ça, elle a épousé Gilbert Engel en 1958. Elle a eu deux enfants, le fils parti aux États-Unis et une fille, morte relativement jeune en asile psychiatrique. C’est vrai que j’ai oublié qu’il y a aussi des petits-enfants, mais ils sont au « States » et on n’a aucun renseignement. D’autant plus étonnant qu’il semble que ça fasse une éternité que ce fils n’a pas eu de contact avec ses parents. Il y aurait un gros contentieux avec le père, d’après les informations que nous ont données d’autres membres de la famille.

— Oui, mais le mari est mort plus tôt et elle a fini ses jours seule. Elle a peut-être voulu se rapprocher de ce fils, le père n’étant plus là. Donc je pense que la piste du notaire est la bonne. Il faut chercher. Ils vivaient à Mulhouse ?

— Oui, avec des biens immobiliers, dont leur logement. Ceci dit, elle est décédée au Hohwald, mais ils possédaient aussi des logements à Altkirch et Sélestat.

— OK. Éric, faites-vous aider par Laura s’il le faut. Vous attaquez lundi. Commencez par les notaires de Mulhouse. Si ça ne donne rien, élargissez le cercle. De toute façon, vu l’heure, on ne trouvera personne. Et l’on va tous se rentrer. Mais enfin bon sang on y arrive ! et Geneviève de joindre les mains et… d’avaler quelques chocolats.

Bernard remarque tout de suite que sa femme affiche une humeur enjouée lorsqu’elle rentre.

— Toi, tu as eu une bonne journée, non ?

— Disons qu’elle s’est bien terminée avec une bonne nouvelle. On a enfin vraiment avancé sur notre mystérieuse tueuse.

— Ah, ah, le détective Marlowe va enfin résoudre cette énigme !

— On verra ça. Ça se présente bien pour dimanche ?

— Un bon repas classique avec du lapin. J’ai cru comprendre que la belle de notre fils a un bon appétit, alors j’ai mis ce qu’il faut.

— Ah ? sympa ça, les filles qui mangent bien : pas si courant que ça. Elle va donc faire honneur au chef.

— Et le chef a mis les petits plats dans les grands. C’est donc sûr que Mathieu ne vient pas ?

— Eh non, dommage, répond Geneviève évasivement.

— C’est ton petit chouchou hein ? Vient susurrer Bernard à l’oreille de son épouse.

Geneviève hausse les épaules.

— Je vais me changer.

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