Dimanche 3 février 2019

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Julien se réveille avec tout le poids de Cathy endormie sur lui. Il lui embrasse les cheveux.

— Il faut se lever mon ange.

Il n’obtient qu’un vague grognement en réponse. Il est vrai qu’il en va du sommeil comme du reste. Quand elle s’y met, elle s’y donne à fond ! Julien lui caresse le dos et renouvelle son message. Il va bien finir par arriver à destination. Au bout d’un moment Cathy relève la tête et lui lance son sourire de première classe, celui qui le ferait se damner pour elle. Elle l’embrasse longuement et direction la salle de bains dans une ambiance un tantinet frisquette ce matin.

— Flûte ! j’ai oublié de remettre du bois avant que l’on se couche, dit-elle en courant toute nue vers la salle d’eau.

Chez les Hillmeyer le réveil est mutuel.

— Tiens, j’ai trouvé où sont passés les chocolats de Noël, murmure Bernard en pinçant un petit bourrelet sur la hanche de Geneviève.

— Et toi, tu veux que je te montre où j’ai retrouvé les bredele ? répond-elle en se retournant.

— Pas la peine, oh, mais là aussi ils m’ont gâté ces chocolats, voilà deux merveilles. Bon ne me dis pas qu’il faut se lever, c’est pas possible j’ai autre chose à faire ! et il l’embrasse.

Après une demi-heure, ils se lèvent enfin.

— Pas de souci, le plat principal ne demande qu’à être réchauffé. Il paraît qu’elle ne rechigne pas sur le vin non plus.

— Décidément, elle a toutes les qualités cette fille. Je vois, si Mathieu est mon chouchou, je sais qui va être le tien.

Cathy est surprise, car elle est toujours restée inquiète face à la perspective de cet improbable repas. Mais là, pendant qu’ils roulent vers cet instant crucial, elle se sent de plus en plus calme et une certaine joie, même, l’envahit. Ses seuls repas de fête réunissaient Agathe et Léontine. Ils laissent des souvenirs délicieux, mais là, elle va être accueillie dans une famille et elle est assez réjouie pour oublier l’aspect paradoxal, voire dangereux de cette rencontre.

Chloé se réveille seule, sans son grand amour à ses côtés. Mathieu est à Paris pour un concert. Ça arrive de plus en plus souvent et c’est difficile pour elle. Elle s’y attendait bien sûr. On ne peut pas vivre avec un musicien sans comprendre ces choses-là. Il y a aussi tous ces soirs où il rentre très tard. Le matin il dort profondément, alors qu’elle doit aller au boulot. Elle se lève dans un grand soupir.

— Quand même pressée de voir la nouvelle copine de Julien.

Bernard est totalement affairé dans sa cuisine, ce qui fait sourire Geneviève qui a bien compris que Cathy a déjà conquis un membre de la famille, et sans effort. Elle s’occupe comme toujours de sa table. C’est Chloé qui sonne la première.

— Salut ma puce, ça va ? Finalement vous ne vous voyez pas trop avec Mathieu, c’est pas trop dur ?

— Si, je dois avouer et, pour le moment, on n’a pas trouvé le mode d’emploi. Je crains fort que ce soit un des problèmes dans ce genre de métier.

Bernard vient l’embrasser à son tour et retourne dans la cuisine.

— Je suis la première alors ?

— Eh oui. Tu sais que ton père est déjà quasiment amoureux de cette fille.

— Connaissant Julien il faut que ce soit quelqu’un de bien. Bon c’est vrai que pour cette Julia, on s’est trompé, mais on ne sait pas le fin mot de l’histoire, et lui non plus, d’ailleurs.

— En tout cas, ça l’a vraiment dévasté, et j’espère que cette fois sera la bonne. Je ne voudrais pas encore le ramasser à la petite cuillère.

— Eh bien, on va voir ça, tiens, en attendant je t’ai apporté ça, dit Chloé en lui donnant un ballotin de chocolats.

— Ton père va encore me dire que j’ai des bourrelets.

— Et alors, Fragonard et Watteau nous ont fait de superbes tableaux avec des femmes bien en chair non ?

— Peut-être, mais ton père n’est pas peintre.

Elles sont interrompues par la sonnette. Geneviève va ouvrir. Julien se tient radieux à côté d’une superbe jeune femme arborant un grand sourire ravageur. Geneviève va vers elle :

— Cathy, je suppose, dit-elle en l’embrassant. Bienvenue chez nous.

Elle embrasse Julien à son tour et lui glisse à l’oreille.

— Tu avais raison, elle est superbe.

Cathy fait connaissance avec Chloé.

— Et ben, le frangin il nous a dégotté la Vénus de Milo, ma parole, et en mieux même, avec les bras ! »

Bernard sort de sa cuisine et va les rejoindre. Il reste un moment immobile devant Cathy. Elle se montre très élégante dans un manteau bleu clair avec un grand et large col.

— On s’embrasse ? j’ai le droit ? demande-t-il en se tournant vers Julien avec un air moqueur.

— Mais oui, bien sûr, bonjour mons..heu, Bernard hein ? Julien m’a bien précisé qu’il n’y avait ni monsieur ni madame, alors…

Elle se sent à l’aise et de plus en plus sereine au fur et à mesure des présentations. Comme une oppression que se desserre. Julien est ravi de voir Cathy finalement très à l’aise. Il avait gardé des craintes et s’en voulait presque de lui avoir imposé ce qu’il croyait s’avérer une épreuve. Mais tout va bien.

— Allez, mettez-vous à l’aise et donnez-moi vos manteaux.

Lorsque Cathy laisse voir sa combinaison, Bernard doit faire un effort surhumain pour ne pas trop la regarder.

— Installons-nous, le chef va nous servir un petit apéro, dit Geneviève.

— Je vous propose un crémant rosé, une merveille pour saluer une merveille.

— Alors là, papa, tu ne crois pas que t’en fais un peu trop ? Et puis tu vas la gêner.

— Non, pas de mal, ça va, vraiment.

— Tu vois ? Visiblement Cathy est très tolérante.

Il remplit les coupes et apporte quelques amuse-gueules exotiques dont il s’est fait une spécialité.

— Allez trinquons à… l’amour tiens, finalement qu’il y a-t-il de plus beau ?

— Parfaitement, dit Julien.

Les verres tintent et Cathy goûte les petites surprises de Bernard.

— Humm, très bon, le complimente-t-elle.

Elle en prend plusieurs.

— Alors, dites-moi vous deux, vous vous connaissez depuis combien de temps ? demande Geneviève.

— Oh, c’est récent, on s’est télescopés (rire) en septembre et ça a fait boum. Il faut dire que Cathy est une sacrée sportive, elle a une endurance que j’ai rarement vue chez quelqu’un.

— En tout cas, depuis le début, je fais courir Julien.

Tout le monde rit de bon cœur. Bernard voit que la coupe de Cathy est déjà vide.

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