Mardi 5 février 2019

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Ce matin, Éric Lefebvre n’a qu’une hâte, se remettre à sa prospection. Il s’y attelle sans tarder comme le lui a demandé Geneviève. Laura s’approche.

— Besoin d’un coup de main ?

Il lève à peine la tête.

— Merci, non, finalement ça va assez vite, je suis sur le secteur de Sélestat.

En dehors de Sébastien qui doit bientôt rentrer, tout le monde est là. Même si chacun vaque à ses occupations, il y a une certaine attente, un temps suspendu à une nouvelle. Éric appelle le cabinet Burr. C’est une secrétaire qui décroche.

— Bonjour, je suis le brigadier Lefebvre du commissariat de Saint-Louis. Pour une enquête en cours j’aimerais savoir si vous avez eu à traiter la succession de Madame Engel, née Kern.

Un petit silence

— Il me semble, oui, je vous passe maître Burr.

Il fait un signe aux autres. Le temps se fige dans la salle.

— Oui, Burr.

— Bonjour maître. Voilà, pour une enquête criminelle j’ai besoin de connaître les héritiers de madame Kern s’il y a eu un testament chez vous, bien sûr.

— Oui, effectivement, notre étude suit cette famille depuis tout le temps. Nous avons donc traité cette succession. C’est confidentiel, mais je suppose que si c’est pour une enquête officielle, vous êtes en droit d’avoir ces renseignements.

— Effectivement nous pouvons demander une injonction du juge. Mais je n’ai besoin de connaître que le nom et l’adresse des héritiers.

— Je vais chercher le dossier.

Sébastien arrive à cet instant et trouve une ambiance lourde. Tout le monde est arrêté et regarde Éric. Il fait un signe de tête à Jean qui vient le voir.

— On dirait que l’on y est ce coup-ci, murmure-t-il.

— Oui, je note.

— …

— Je vous remercie beaucoup, Maître… Oui, je ferai le nécessaire.

Il repose le combiné et regarde l’assemblée entièrement braquée sur lui.

— Alors ?

Quelques secondes de silence.

— Deux héritiers principaux : le fils, Jean Kern. Les affaires se sont réglées avec un cabinet d’avocats aux États-Unis, à l’américaine quoi ; le fils n’est pas venu en France.

— Une bonne vieille histoire de famille quoi, dit Laura. Et ?

— Et puis une certaine Cathy Metzger qui serait la petite-fille. Et là : mystère, on ne l’a pas vu ce coup-là. Comment on a pu passer à côté ?

Sébastien intervient.

— Merde ! on peut dire qu’on a raté quelque chose là. Je vais voir pourquoi cette fille n’est pas sortie dans nos recherches à l’état civil.

Il s’installe devant son poste et tape rapidement les informations. Tout le monde fait cercle. Il doit chercher un certain temps.

— Bon, pas de lien avec Agathe Kern, mais pourquoi ? Je vais faire autrement.

Il s’affaire de nouveau.

— Je l’ai ! Elle habite au Hohwald effectivement. Elle vit donc dans la maison de sa grand-mère qui était bien Agathe Kern. Elle est née le 20 juin 1991 à Mulhouse. Reconnue par le père, Bruno Metzger. Bon, on a vu que la mère était aux abonnées absentes et c’est sans doute le père qui s’occupait de tout en son nom. Ils n’étaient pas mariés. Ceci peut expliquer cela.

— Mouais, bizarre quand même, commente Jean Wolff. Recherche donc sur le père.

Sébastien retourne à ses investigations.

— Et merde, il est en taule : inceste et violence sur sa fille. Putaiiiin !

— Ha, ben voilà ; tu as le détail ?

— Non, je vais demander à mon pote de la brigade des mineurs qu’il trouve un moyen pour nous faire parvenir le dossier le plus vite possible.

— Au fait, elle travaille où ? demande Jean

— Alors, voyons, à l’entreprise « Cleannet » à Barr. Spécialisée dans le nettoyage post-mortem de logements.

— Merde, ça alors, dit Laura. Ça fait glauque quand même, non ?

— Et voilà le site de l’entreprise.

— Et là, on a bien ce cercle vert : c’est le C, ça commence à faire beaucoup d’éléments concordants tout ça. On pensait à une gamine violentée avec des séquelles psychologiques, et là, on est en plein dedans.

— Reste quand même un paquet de questions, dit Sébastien. La commandante sera là en début d’après-midi. Je vais téléphoner tout de suite à Mulhouse, avec un peu de chance, on obtiendra le dossier également en début d’aprem.

Chacun se disperse mollement, la tête encore remplie de cette histoire et sentant un dénouement très proche.

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