Le jour de son anniversaire
Dans l'imaginaire collectif, le jour de son anniversaire est synonyme de journée joyeuse, de bonheur et de bon entourage. Dans l'imaginaire collectif, tout le monde est heureux de fêter son anniversaire. Dans l'imaginaire collectif, cet événement spécial qui n'a lieu qu'un jour par an est celui que l'on attend tous avec impatience et pendant lequel on se sent unique, important, aimé. Dans l'imaginaire collectif, encore une fois.
Pour ma part, ce n'est pas du tout ça. Je n'ai rien ressenti de spécial, aujourd'hui. Je ne me suis pas senti unique. Certes, on m'a souhaité mon anniversaire. Une poignée d'amis, ma famille. Et puis une fois le sempiternel « bon anniversaire » prononcé, pouf, tout disparaît. Ou plutôt, tout revient à la normale. Un jour comme un autre. Peut-être qu'à force, ce jour spécial a perdu de sa magie. Qu'il n'est plus qu'un parmi tant d'autres. Ou bien, ce n'est que moi qui suis condamné à ça.
Je n'ai jamais eu une montagne d'attentions le jour de mon anniversaire, une montagne de personnes qui me le souhaitaient, une montagne de bonheur.
Et cette année, cela s'est encore plus fait ressentir. Car les deux seules personnes pour qui ces quelques mots comptaient réellement pour moi ne me les ont pas dites. Je savais qu'elles ne me le diront pas car la vie en a décidé autrement. J'ai pourtant attendu toute la journée, guettant sans cesse mon téléphone. Même si je le savais. Encore maintenant, je passe les dernières minutes à attendre. Même si je sais qu'il n'y aura rien.
Et cela m'a blessé bien plus que ce que je pensais jusqu'à alors.
Je pense que ma plus grande peur est celle de l'oubli. Volontaire ou non. Car elles le savaient. Mais elles ont décidé de ne rien faire. Signifie-t-il qu'elles n'en ont cure ? Certainement.
Une seconde chose m'a fait réaliser que mon jour d'anniversaire n'est pas celui que l'on attend d'ordinaire. Lorsque des personnes bienveillantes m'ont demandé le plus innocemment du monde : « Alors qu'as tu fait le jour de ton anniversaire? ». Ce à quoi j'ai répondu « J'ai bronzé » avec cette honte nichée dans mon cœur. Cette honte de devoir les contredire, de n'avoir rien fait de spécial. J'aurais tant voulu leur raconter la journée extraordinaire qu'aurait dû être la mienne. Au lieu de ça, j'ai répondu ces deux pauvres mots.
Tout ça me fait prendre conscience que je suis revenu au point de départ, lorsque j'ai écrit les premières lignes de cette... œuvre ? journal ? un soir comme celui-ci. J'ai tourné en rond. Pendant tout ce temps. Voire peut-être même régresser, car j'ai perdu des personnes chères.
Et ça, ça, fait plus mal que tout. Surtout en ce jour si spécial.
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