Chapitre 16 - Pris au piège dans le labyrinthe enneigé
'' Les câlins ne sont pas seulement délicieux, ils sont nécessaires. ''
Kathleen Keating.
Valentine se tourne vers Lance, elle lui admet avec honnêteté qu'elle ne souvient plus de la route qui mène au refuge. Il reste silencieux la fixant intensément alors qu'elle se remet en marche trébuchant une nouvelle fois dans la poudreuse.
Cette fois est de trop ! Valentine s'effondre en pleurs d'agacement, de peur de passer la nuit dehors. Elle connaît les dangers de la montagne et sent les mailles du filet se refermer sur eux. Valentine est une femme forte avec un côté sensible, elle se relève donc frottant ses genoux enneigés avant de se tourner vers Lance.
Il effleure le menton de Valentine afin d'orienter son doux visage en direction du sien pour pouvoir mieux la regarder. Ses doigts s'immobilisent, elle regrette déjà de ne plus ressentir ces frissons qui en disent long sur les émotions qui la traversent. Valentine retient son souffle, la bouche entrouverte étant persuadée qu'il finirait par l'embrasser.
- Je te sens apeurée, ne le sois pas je suis là avec toi et notre chemin nous allons le retrouver.
Valentine est morte de trouille, ses yeux brûlants de ses larmes presque gelées plongent dans l'océan de ceux de Lance. Elle acquiesce d'un signe de tête, ses boucles lui couvrant tout le visage. Des petits flocons se déposent sur ses longs cils, elle tremble avec le vent qui transperce leur manteau. Lance finit par relâcher le menton de Valentine, le petit bout de femme commence à sentir la neige franchir ses vêtements, une sensation bien désagréable.
Son compagnon la précède, docilement elle le suit à l'aveugle n'ayant aucune idée de la direction qu'ils empruntent mais tant qu'elle est avec lui elle sait qu'elle ne risque pas grand-chose. Afin d'oublier leur galère, la très belle déesse se met à admirer avec insistance le dos de Lance qui semble prometteur malgré ses couches de vêtements, des épaules bien carrées qui lui confirment que tout le corps de son conducteur est bien entretenu en tout point. Ses yeux descendent plus bas, elle accorde une attention particulière aux fesses d'un homme.
- Lance a l'air d'avoir de très jolies fesses murmure-t-elle tout bas.
Elle sourit matant sans gêne leur balancement dans le pantalon qui les recouvre. La tempête fait rage sortant Valentine de ses fantasmes, elle sursaute se sentant pousser par le vent. Les arbres craquent tout autour d'eux, ce n'est pas un endroit où il va falloir s'attarder. Les deux jeunes adultes sont couverts de neige, Lance trouve refuge juste derrière un gros rocher qui les surplombe. Solide et robuste il fera l'affaire dans l'attente que le vent perde en puissance.
Valentine prend peur, un arbre vient de s'abattre juste derrière eux. De nouveau elle est submergée par l'angoisse qui ne cesse de s'accroître. Ses larmes redoublent et elle est prise de tremblements à la limite des convulsions.
Lance tente un premier rapprochement protecteur, qu'elle ne remarque pas. Elle esquive même les bras qui lui sont tendus. Son souffle est saccadé presque asthmatique, la calmer ne s'annonce pas évident. Pourtant Lance va devoir faire avec. Il va devoir gérer ses propres émotions en plus de celles de sa passagère.
- Viens te blottir contre moi lui susurre-t-il en ouvrant ses bras. Le temps que la tempête se calme.
Valentine est hésitante, il vient de la tirer de ses peurs et elle a du mal à réaliser la demande du jeune homme.
- Tu me disais quoi ? Lui fait répéter Valentine.
Elle a très bien compris mais ce sont des mots qu'elle souhaite de nouveau entendre.
- Trouve refuge dans mes bras, ils te protégeront et t'apporteront peut-être un peu de chaleur et de réconfort reprend Lance.
Valentine s'avance timidement, elle est très maladroite puisqu'elle lui écrase les pieds. Le jeune homme ne lui en tient pas rigueur, il se contente même de sourire. Frigorifiée Valentine entoure la taille de Lance avec ses bras, elle se colle bien contre son torse et plonge sa tête dans son cou encore parfumé de ce matin.
La blondinette pousse un grand soupir et hume la peau de Lance. Son parfum est entêtant, très agréable il confirme sa virilité. Son souffle chaud effleure le cou de Lance, il semble même qu'elle le sent frissonner sous cette caresse involontaire. Valentine est bien entourée, les bras de Lance sont dans son dos. Elle ferme les yeux pour profiter de ce contact rapproché plein de sérénité.
Sa poitrine ralentit ses mouvements contre le torse du bel homme, Valentine finit par retrouver une respiration calme. La main de Lance froisse les cheveux de sa partenaire, ses lèvres se sont posées délicatement dans le cou de la belle créature qui partage son trajet depuis le matin même. Valentine aurait espéré qu'il embrasse la peau de son cou mais il ne bouge plus.
Elle est en sécurité dans des bras comme ceux-là, elle retrouve un semblant de chaleur qui l'apaise un peu plus. Les doigts qui effleurent sa chevelure dorée provoque de puissants frissons dans sa colonne vertébrale. Elle ne saurait dire combien de temps elle est restée là contre le corps de Lance, à entendre les battements de son coeur mais ce fut bien trop court pour elle.
- Le vent s'est calmé on dirait dit-il de sa voix grave qu'elle aime tant. On va reprendre la route Val ! Il me tarde de trouver ce refuge je commence à être gelé. Je n'en peux plus ! Allons-y !
La visibilité s'est dégagée, elle tient la main de Lance qui a repéré le refuge en contrebas. Valentine est soulagée, ils sont enfin arrivés bien que ce n'était pas leur destination initiale, ils auront de quoi passer la nuit protégés contre les intempéries.
Tous les deux se mettent presque à courir riant aux éclats de nervosité. Lorsque Valentine pousse la porte, le lieu est plutôt accueillant. Du joli mobilier et de l'architecture aux charmes montagnards mais il fait presque aussi froid que dehors. Tous les deux sont certains qu'ils sont seuls à l'intérieur, pas la moindre trace de vie.
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