"Le réveil commence comme un autre rêve"
Paul Valéry

Lance sent un mouvement contre son corps. Valentine s'agite. Ils n'ont pas bougé de la nuit, toujours dans cette position de cuillère.
Elément fortuit de l'anatomie masculine, son érection matinale est bien présente, maintenue à son apogée par sa présence entre les jambes de sa belle colocataire, l'extrémité posée devant l'orifice sur lequel il avait déposé son nectar la veille, avant de s'endormir, alors que la belle était déjà dans les bras d'un Morphée-Lance, apaisée et réchauffée.

Va-t-elle sentir sur sa peau le contact de cette semence qui ne devrait pas y être ? Va-t-elle s'offusquer de cette présence dure et pressante sur son petit trou plissé ?
Il ne semble pas, quand elle attrape la main de son chevalier pour la presser plus fort sur son sein, renforçant cette étreinte, son bassin roulant, ondulant, pour se coller au torse musclé du bel étalon qui l'accompagne, rapprochant ce gland turgescent de son intimité bien plus humide qu'elle ne le devrait.

Les mouvements de bassin continuent, obligeant notre étalon de se retenir de ne point saillir cette superbe pouliche sous un coup de sang, qui inexorablement descend dans sa verge gonflée, plaquée sur un clitoris turgescent frottant inexorablement sur le gland offert et si bien positionné. Lance n'a d'autre choix que de serrer plus fort Valentine dans ses bras pour la stopper avant d'atteindre le point de non-retour, et de lui faire gentiment savoir qu'il est réveillé, sans l'offusquer ni la mettre en mauvaise position, au propre comme au figuré.

Valentine se retourne, pour se blottir dans les bras de son ami, dont le sexe bandé vient se plaquer sur le pubis de la belle, son gland contre son nombril. Elle ne peut ignorer l'émoi dans lequel il est. Et pourtant, elle ne montre aucun signe.

Les yeux dans les yeux, les lèvres à quelques millimètres les unes des autres, ils s'observent. Lance admire cette profondeur, cette lumière, cette chaleur qui se dégage de ce regard. Quelle était la dernière fois où il s'est noyé dans de tels yeux ? Ah, oui. Peut-être Alina, quand il avait 20 ans ...

Non, ce n'est pas le moment de penser à elle. Pour l'instant, Valentine lui parle, et il a perdu le fil de ses pensées. Mais sans même le vouloir, ces yeux l'envoûtent. Il a même oublié les douces lèvres qu'il pourrait embrasser sans même bouger la tête, ou les ondulations de bassin de la belle, son intimité humide se frottant contre sa jambe, massant son pénis contre son bas-ventre.

Perdu dans ces yeux aussi grands que la voie lactée, admirant les reflets d'or, les pointes de vert, de bleu, ce puit noir au centre de la pupille, il se sent plonger, tomber, tous ses souvenirs oubliés. Moment étrange pour lui, qui a pourtant connu tant de femmes, tant de corps, mais qu'aucun n'avait réussi à le faire s'abandonner comme ça.

Egaré dans ces pensées de volupté, Lance ne remarqua pas non plus sa main qui caressait la belle, dans le dos, sur les fesses, sur le côté de ses seins, remontant pour poser les doigts sur sa nuque, dans une volonté inassouvie de l'embrasser, pendant qu'elle-même caressait le dos bien bâti de cet homme qui l'enserrait inexorablement dans ses bras, dont elle ne pouvait pas s'extraire, dont elle ne voulait pas s'extraire.