0. Prologue
ATTENTION : IL EST SUJET DE SUICIDE EST D'UNE CERTAINE VIOLENCE, CETTE HISTOIRE N'EST DONC PAS RECOMMANDE AUX AMES SENSIBLES A CES SUJETS.
PROLOGUE
Les heures… Le temps que j’ai passé proche des gens qui m’ont rejetés dans un espace fermé circulant dans un tunnel sous-terrain. Il me laisse voir ma vie défilée à travers les vitres où se reflètent les silhouettes de cette population assis ou debout, celle-ci s’accroche pathétiquement à des barres dans ce véhicule qui secoue. Toutes ces personnes attirent en moi du dégoût, ils puent l’hypocrisie.
Les minutes… Le temps que j’ai passé à écouter ses sons répétitifs qui me lassent mais que je laisse pourrir mes tympans. Tout cela grâce à un casque me coupant du monde extérieur. Je ressemble sûrement à un fantôme mais peu importe, on ne cessera jamais de me juger.
Les secondes… La seule notion que j’ai d’elle se ressent via l’ouverture et fermeture incessantes du cadenas que je tiens dans la main droite. Il rythme la pulsation de mon cœur en ralentissant lentement mais sûrement, trop lentement.
Il fallut encore cinq longues dizaines de minutes pour que je me tienne enfin devant ma destination, mon but. Ni l’angoisse, ni la peur n’avait sa place dans mon cerveau alors que je me tiens devant ce bâtiment dont la visée était indescriptible, on ne voit que des lettres luminescentes. Une d’entre elles clignotait, on n’arrive pas tellement à discerner ses traits mais si on se fie à ce que ça laisse paraitre, c’est un « r » … bien qu’elle laisse place à une espèce de « p » ou de « d » … le mot qu’il forme est… ORDINARY ?
Un accueil assez extravagant, presque excentrique, l’étiquette qu’on m’a donnée depuis longtemps. En clair, cet endroit m’attire pour notre ressemblance, c’est étrange. Mon regard se pose sur le cadenas que je tournoie dans ma main pour que le même mot apparaisse dans mon champ de vision. J’étais au bon endroit. Je lève la tête et pénètre dans ce monde. Je crue voir dans le reflet de la poignée ? le « r » devenir un « d » mais cela n’a pas d’importance.
C’est le visage ferme et vide de tout sentiment impitoyable que je descends les escaliers qui m’étais offert après avoir ouvert la porte. Le simple son de mes chaussures sur le bêton emplit le couloir, pas un seul bris parasite, que c’est agréable. Quand je pense que j’hésitai en raison de l’arrivée aléatoire de ce cadenas devant mon appartement. Je m’imaginais mourir ici et cette idée m’enchanta sur le coup. J’ai même ris, ce n’était certainement pas quelque chose dont il avait fallu rigoler mais je n’en ai rien à faire. Je ne regrette pas et je savoure chaque marche que je franchis, pensant foncer vers la mort. Adieu ce monde plein de préjugés, d’injustice, c’est ce que je me répète dans ma tête puis j’arrive devant une autre porte.
Le doute me gagne mais j’ouvre quand même la porte et découvre un homme, un jeune homme semblant être un agent de sécurité ou un professeur, les yeux rivés sur sa tablette. Ces derniers se dressent sur ma personne tandis que je referme la porte derrière moi. Il m’analyse et lit en moi pour après revenir sur son écran. Sans attendre, je continue ma route assez étonnée de cette rencontre. Pourtant je ne suis pas au bout de mes surprises puisqu’une autre personne me fait face. Je comprends tout de suite à son style vestimentaire qu’il est assez spécial. Il pose lui aussi son regard sur moi mais passe son chemin et vînt s’assoir sur une banquette pour s’appliquer une sorte de produit sur ses yeux. L’atmosphère est dominée par le bruit de toutes les horloges accrochées au mur, ne laissant presque pas d’espace au mur, qui se répète inlassablement toutes les secondes. Je profite de son moment d’inattention pour descendre le prochain escalier. Je suis assez troublée par les êtres que je croise…
Une lumière bleu clair m’aveugle les yeux qui sont jusque-là habitués à l’obscurité du bâtiment. On vient de me prendre. Lorsque je pus retirer mon bras de mes yeux, je découvris un autre jeune homme à lunettes… en tenue de scientifique ? Décidément, c’est un groupe vraiment extravagant qui loge ici. Le dernier baisse son appareil et me fixe comme l’on fait ses camarades avant lui, de son regard neutre, reflétant une légère mélancolie, presque de tristesse. Il vient prendre un gâteau noir profond sur lequel est imprimé une photo de huit jeunes hommes dont les trois que je viens de croiser. Et, voyant que je ne disais rien et que j’étais assez dubitative, il pose la pâtisserie. Pendant ce temps, je prenais le temps de regarder chaque photo présente, elles étaient par dizaines et d’un style assez original, pour ne pas dire glauque.
C’est la première fois que je fais trois rencontres où j’apprends d’eux sans un seul mot… Le photographe finit par me tendre une de ses œuvres qu’il laisse tomber maladroitement. De nature serviable, je me baisse pour venir la ramasser mais lorsque je me suis redressai, je suis prise de cours de constater que j’étais dans une nouvelle pièce toujours différente de la précédente autant dans la déco que dans l’atmosphère.
Cet endroit put la cigarette, une odeur que je n’ai pas l’habitude de supporter… je m’avance tout de même et découvre un quatrième inconnu, allongé sur le canapé semblant dormir, un journal ouvert sur le visage. La curiosité l’emporte et j’approche ma main du journal, une envie incontrôlable de voir son visage mais dès que ma main rentre en contact avec le bout de papier, une main m'attrapa le poignet et me fit tomber en arrière le dos plaqué contre un meuble, assise. Sa tête était si proche, j'ai les yeux grands ouverts de surprise face à ce visage ferme qui lis dans mes yeux, dans mes souvenirs. Il s'écarte finalement et j'en profite pour fuir en courant vers la prochaine… Ma course fut très vite interrompue par un missile qui vint se planter à quelques centimètres de mon visage dans le mur que je longeai, je lève la tête et aperçois un autre des leurs aux cheveux écarlates lui donnant un air très sexy avec une pomme dans les mains. C’est ce que qu’aurait pensé les imbéciles de mon âge mais même lorsqu’il posa ses yeux sur moi, mon visage restait de marbre. Ce n'était pourtant pas lui qui m'avait lancé le projectile car encore un autre homme vint vers moi pour récupérer son arme toujours coincée dans le mur en manipulant habilement une batte ressemblant à celle utilisée pour le golf. Son attitude me fit presque rire bien que je ne sois absolument pas nerveuse. Cependant, mon manque d'inattention s’acheva par une rencontre brutale avec le sol. Je me réveille très vite dans un ascenseur où même en n’ayant pas le vertige on aurait peur. Heureusement, mon attention dérive sur la porte qui s'ouvre sur un couloir entièrement noir… je le regarde puis je perçus une personne qui se rapprochait par apparitions brèves et temporaires. Il portait une pancarte, je me croyais dans un jeu vidéo… suis-je folle ? Je n'ai pas pu lire la pancarte, trop aveuglée par cette pensée. Qu’allait-il se passer encore ? Je commence d'ailleurs à me demander si ce n'est pas un cauchemar, pourtant ce regard suppliant, presque pathétique que me lance le noiraud ressemblant à un mort a l'air si réel. Cette vision m’est coupée lorsque les portes de l'ascenseur se referment devant la silhouette.
Même pas une hausse de répit que je me retrouve cette fois à effectuer une descente le long d'un gratte-ciel laissant une vue sur la ville immense. Tout devînt très précipité. La cage dans laquelle je suis se lance dans une course enflammée vers le sol. Je ne peux rien faire pour abandonner cette poursuite à part me maintenir aux deux barres de part et d'autre. Même mes pieds flottent. Je ne contrôle pas du tout la situation. Et pourtant seuls mes yeux sont ouverts. Je n'ai pas peur, je ne crie pas ni ne hurle comme si je savais qu'il y aurait une fin. Et j'avais raison bien que tout semble jusqu'alors rapide, éphémère, chaste, tout devient lent, même long. Je cherche du regard quelque chose à voir. Je tombe alors sur un blond, il me ressemblait, pas par le physique, dans la situation. Il est encore plus déstabilisé que moi, je le vois dans son expression. Mais il n'est pas tout seul, il est avec le rougeâtre à la pomme de tout à l'heure, il lui chuchote quelque chose à l'oreille. Je tente de tendre l'oreille et de poser mes mains contre le verre mais c'est peine perdue, sa cage à lui est bien trop éloignée et semble aller dans le chemin inverse du mien. Ah ? J’ai parlé trop vite, il descend lui aussi, poussé hors de la cabine par l’homme aux cheveux de sang, le plus jeune entame donc une descente dans le vide dont je n’aurai pas connaissance de la fin. J’aurai voulu m’imaginer être à sa place mais le joueur de golf en a décidé autrement. Toute vision extérieure de la ville fut remplacée par un fond noir dès son apparition, il est translucide comme s’il faisait partie de la vitre. Ses yeux froids me transpercent à tel point que je ne peux échapper à ce regard, je n’arrive pas à détourner le mien, piégé par les pupilles de cet inconnu. Mon hypnose m’empêche de remarquer que mes mains qui étaient collées sur la vitre sont prises au piège elles aussi dans celles du jeune homme à la chevelure violette et au costume traditionnel de couleurs bleu et or. Ses paumes ont traversé le verre tout comme son visage peu après. Alors qu’il ressemblait à mon reflet il y a quelques instants, voilà quelques parties de son corps qui deviennent matières. Le mouvement de sa tête pour se rapprocher de la mienne s’arrête afin de me poser une question que j’avais l’impression de déjà connaître mais ce n’était qu’une illusion. Puis, après avoir répondu à son interrogation, tout son corps se libère de la vitre. L’ascenseur entame à nouveau une descente acharnée. Cependant, au lieu de crier, j’ai préféré laisser le destin faire après mon affirmation hâtive, faisant de moi le contraire d’une personne ordinaire. Elle résonne dans ma tête et vous ?
“Do you want to be an ODDINARY?”
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