Destruction de l’Unité des Os
Ayant désormais le champ libre dans la politique interne d’Europa, il ne restait plus qu’à régler les facteurs externes pour obtenir la paix et la vengeance que je désire depuis un peu plus d’un an désormais. Les Assassins de la Légion, comprenant les Faucheurs et donc Horus ainsi que Redsky, avaient désormais multiplié les actions contre l’Unité des Os.
- Tout se passe pour le mieux désormais ! Félicitation Lina, me lança Adélaïde.
Nous étions à notre première réunion du nouveau Conseil. L’idée était de préparer la prochaine grande action que nous allions mener : l’éradication définitive de l’Unité des Os et par extension celle de Sojusz. La disparition de la principale menace anti-Europa mettrait un coup d’arrêt définitif aux velléités des autres nations. A peine un mois était passé depuis le contre coup d’Etat, mais nous ne pouvions pas rester sur cet acquis, de plus il était important que chacun des mes alliés s’exprime sur la suite des choses. La première à avoir pris l’initiative de parler et de partager ses informations avait été Adélaïde, chargée de traquer les terroristes.
- Les Légionnaires font un travail remarquable. Plusieurs soldats de l’Unité des Os ont été neutralisés et certains capturés. Nous pouvons combiner le Projet Solace aux informations de notre espion.
- C’est parfait, et pour toi comment ça se passe sur le terrain ?
Je venais de m’adresser à une personne qui n’était pas présente avec nous. Il y a avait sur l’écran de la salle du Conseil une personne en armure noire, on ne pouvait voir d’elle aucun morceau de peau ou de cheveux, rien du tout ne laissait penser qu’un humain se cacherait derrière cette ensemble. La personne était accoudé contre un mur de brique, perdue quelque part hors des murs d’Europa. Elle avait sur son épaule droite un fusil de sniper tenu en bandoulière. Une véritable aura de puissance pouvait se dégager de cette personne rien qu’avec son armure de haute technologie qu’elle avait sur elle. Une armure qui sortait tout droit des ateliers de la Remedy Armament.
- Plutôt bien, Dictatrice. Je dois te remercier de m’avoir fait fabriquer cette nouvelle armure.
- Ne le considère pas comme un cadeau Horus, c’est pour que tu sois davantage performante sur le terrain, Redsky en a aussi eu une.
- Je ne crois pas que Redsky ait eu une petite dédicace personnalisée par toi-même sur la sienne. Enfin bon, avec ces nouveaux jouets je peux désormais inspirer plus que jamais la crainte dans le cœur des miliciens ahahah !
L’armure que j’avais faite fabriquer était principalement de noir par défaut, cependant sa teinte pouvait changer selon son environnement pour se fondre dans le décors. Il s’agissait de son camouflage adaptatif grâce à des capteurs environnementaux pour reproduire quasiment en temps réel les couleurs et textures de l'environnement. En fait, niveau technologie, il y avait tout ce que la Remedy Armament pouvait faire de mieux, ils avaient repris les fonctionnalistes de son ancienne armure et y avait ajouté de nouvelles choses :
Matériaux avancé : Fabriquée à partir de nanofibres de carbone renforcées pour qu’elle soit légère tout en offrant une protection maximale ;
Système d’assistance balistique : Intégré au casque pour fournir des informations en temps réel sur de nombreux paramètres tels que la distance ou la vitesse du vent, en plus d’un système d’IA pour maximiser la précision des tirs de longue portée - en plus des capacités artificielle d’Horus elle même, la rendant capable d’abattre une cible à plus de 5km de distance - ;
Propulseurs : Intégrés aux jambes et aux bras de l’armure, discrets ils donnent de légère impulsion pour permettre des déplacements silencieux, des dash ou encore un saut amélioré pour avoir la possibilité d’étendre les capacités d’agilité de son porteur ;
Interface neurale : Le casque qu’Horus porte est équipé d’une interface neurale lui permettant de contrôler les armes qu’elle utilise et d’accéder à des informations tactiques par la simple pensée, améliorant la vitesse d’exécution ;
Caméra multi-spectrale : Son casque est aussi équipé de caméras infrarouge et de capteurs multispectraux, lui conférant une vision améliorée dans des conditions de faible luminosité ou lorsque la visibilité est réduite ;
Armement intégré : Les avant-bras de l’armure contiennent des lames rétractables capables, utilisées pour les attaques au corps à corps notamment pour les éliminations silencieuses. De plus, un système de drone de reconnaissance éjectable est intégré dans le dos de l’armure.
Protection avancée : Une sorte de champ de force est périodiquement projeté sur l’ensemble de l’armure, ajoutant une couche supplémentaire de protection notamment contre les explosions.
Alimentation énergétique longue durée : Son armure demande une quantité d’énergie assez élevée pour fonctionner pleinement, ainsi des batteries haute capacité basées sur des cellules d'énergies avancées lui permettent un maintien en autonomie sur la longue durée. Elle peut aussi désactiver certaines fonctions avec son interface neural.
Réparation automatique : Les dégâts légers qui pourraient être causés à l’armure sont réparés rapidement par des nanorobots.
Avec cet ensemble, Horus comme Redsky sont comme pouvaient l’être les chevaliers en armure complète de plaque au moyen-âge face aux piétons à peine équipés ou les chars d’assaut pendant les Guerres Mondiales face à l’infanterie légère. De véritables monstres qu’il est préférable d’esquiver plutôt que d’affronter. De plus, ils n’ont pas besoin d’aller au corps à corps pour les missions d’assassinat puisqu’ils ont la capacité d’identifier leur cible de loin, même à travers un mur, et que désormais leur précision a été augmentée. Horus dans cette armure ne pouvait être qu’une véritable déesse de la mort, à l’image de son pseudo et au nom de la divinité à laquelle elle l'empreinte, elle survole le monde avec majestée, elle est au-dessus du commun des mortels. Elle est admirable.
- Continue comme ça, ils ne savent plus où en donner de la tête. Nous ne sommes plus à grand-chose de pouvoir mettre un terme définitif à cette crise.
- En effet. Je serai bientôt de retour pour assister à ta victoire.
A ces mots j’avais raccroché à Horus. Mon “un peu plus” qu’amie avait fort à faire à l’heure actuelle. Adélaïde continua d’expliquer que Bettina, la coursière, détenait énormément d’informations et qu’elle était une véritable mine d’or. Pour Sojusz, elle était un cheval de Troie.
***
L’Opération Morsure, du nom que nous avions donné à celle d’éliminer les officiers de cette unité, prit fin lorsque des messages échangés entre les chefs de Sojusz furent captés et rapportés par le nouveau Conseiller, Etienne, qui s’occupait aussi de l’aspect d’espionner les communications ennemies.
“Les assassins d’Europa ne nous lâche plus. On a des pertes régulières. Surtout des gradés... On se fait exécuter dans tous les sens ! C’est une horreur. On ne recrute plus, on n’a pas le temps de suivre ! L’Unité des Os ne fonctionne plus. Sojusz, nous allons nous retirer et nous cacher. Le temps qu’ils perdent nos traces”.
Ainsi ils voulaient se cacher. Effectivement s’ils changeaient de planques et ne communiquaient plus avec les coursiers nous aurions du mal à les trouver. Mais c’était peine perdue, nous avions renforcé notre surveillance des endroits où se trouvaient les derniers officiers de l’Unité des Os et nous n’allions pas leur laisser la possibilité de se déplacer sans réagir. Ainsi les ordres pour les assassins de la Légion furent simples, éliminer les derniers membres de cette maudite unité jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Comme je l’avais promis à cette jeune femme dont j’ai oublié le nom, je briserai chacun de leurs os.
Les soldats de base, ceux qui ne sont pas des officiers, se retrouvaient sans ordre et ne sachant que faire selon les rapports que nous recevions. Les Chasseurs de la Légion s’occupaient de les débusquer et de les éliminer, jusqu’au dernier rebelle il n’en restera rien ! Ni de l’Unité des Os, ni de Sojusz. Tour à tour, la Légion et l’armée régulière s'occupaient d’éliminer les derniers chefs de l’Unité des Os. Mais un seul retenait particulièrement notre attention.
- Il s’agit d’un homme dans la cinquantaine je pense.
Bettina qui était avec moi dans mon bureau, seule, me décrivait le profil de cet homme. Elle seule à Europa l’avait approché au moins une fois et pouvait connaître son existence ici.
- C’est un ancien de Sojusz, l’un des plus anciens, mais pas un fondateur. Je crois qu’il a cependant participé à l’attentat du Nouvel An ou au moins préparé ce dernier. Son pseudo, c’est Eric.
- Il a participé… au Nouvel An ? Quand Lucien est mort ? Ma soeur enlevée ?! Où est cet homme ?!
- J’y viens… Aux dernières nouvelles il se trouvait dans une petite planque, vers la frontière de la Territorialité d’Espagne. J’ai appris cette information il y a peu d’un soldat de Sojusz mais lui tenait cette information d’il y a deux mois alors…
- Je vois. Mais nous allons devoir quand même nous y rendre. Je veux qu’on trouve cet Eric. Vivant. S’il est un ancien, alors il doit savoir ce dont on a besoin !
J’en voulais plus que tout à cet homme. Il était à ce moment celui qui pouvait se considérer comme le plus malheureux du monde car il recevait toute ma colère concentrée en un point. Et recevoir la haine de la dirigeante de la plus puissante nation que le monde ait porté n’était rien d’autre qu’une malédiction. Je m’étais déplacée en personne jusqu’à l’endroit indiqué par Bettina, accompagnée par des soldats de l’armée et de la Légion. Vu que l’information datait, je n’avais pas perdu de temps mais j’étais certaine qu’il n’avait pas bougé de sa cachette. Après tout, se trouver en Espagne alors que nos forces étaient concentrées à fouiller du côté de l’Europe de l’Est était intelligent. Sans la trahison de leur coursière, il aurait probablement réussi à s’échapper.
Nous étions parvenus à l’appréhender rapidement, il ne s’attendait pas à ce que nous le trouvions aussi rapidement. Il n’avait simplement pas eu de chance d’avoir été trahi. Il avait été tellement surpris de nous voir débarquer comme ça qu’il n’avait même pas eut le temps de prendre la fuite ou de défendre, ou pire de se suicider. Nous savions que certains officiers de Sojusz avaient la classique capsule de cyanure sous une dent afin de ne pas être capturés pour être interrogés. Une mesure de précaution qui ne leur servait pas à grand-chose quand ils se prenaient une balle entre la tête tirée par un assassin de la Légion de toute façon.
Il se trouvait finalement dans une cellule d'une prison de La Capitale. Mais cette dernière était un peu spéciale, elle avait été aménagée à ma demande pour servir de salle d’interrogatoire pour ce maudit terroriste de Sojusz. J’avais décidé de faire repeindre tous les murs en blanc immaculé avec une lumière intense. Il n’y avait pas de mobilier, absolument rien pour faire ses besoins, pas de lit non plus bien sûr et le sol était en béton blanc froid et dur. J’avais laissé Eric dans sa cellule pendant une bonne semaine, mais avec ces conditions et cette lumière il lui avait été impossible de dormir pendant tout ce temps. Il n’avait presque vu personne pendant cette période, même pour lui apporter de la nourriture ou de l’eau cela passait pas une interstice à travers la lourde porte métallique. Mais comme il ne voulait pas forcément manger, peut-être essayer de se suicider par le manque d’eau, nous avions dût le forcer et c’était la seule fois où il voyait quelqu’un. En conclusion quand nous passions à son interrogation il était fatigué et brisé moralement, ne sachant même pas depuis combien de temps il était entre ces murs. Pour l’interroger nous avions pris soin de lui bander les yeux par les gardiens de la prison.
- Je ne vais pas perdre plus de temps avec toi, lançai-je en regardant cet homme si misérable. Je vais être claire. Je veux des informations.
- Claire ? Tu changes de prénom ? fit-il avec un sourire, se moquant de moi. Il avait encore assez d’énergie pour ça visiblement.
- Tsss, je vois que ça ne sert à rien d’être tolérant avec ce genre de prisonnier. Très bien, apportez moi les instruments, il parlera de grès ou de force.
Je n’étais pas adepte de la torture de façon générale, une méthode barbare et cruelle que pratiquaient surtout les gangs en Russie mais aussi dans les prisons officielles, j’avais vu des gens qui avaient été torturés. Enfin, ceux qui survivaient ont été enfermés dans les prisons du gouvernement, car les gangs ne laissaient rarement sortir un prisonnier en vie. Les sévices sont marqués dans la peau et dans l’esprit pour toute une vie. Je préférais utiliser le Projet Solace pour interroger, même si le procédé restait douloureux car il envoyait des pulsions électromagnétiques directement dans le cerveau pour forcer les pensées même les plus profondes, il était toujours plus supportables que le sort du pauvre Eric. Mais dans le cas du genre de personne comme ce dernier avec une force mentale à toute épreuve seule la peur d’une douleur intense pouvait délier des langues, ses barrières mentales étant trop importantes pour le Projet Solace. Et puis j’avais envie honnêtement qu’il souffre autant que moi, il était l’un des cerveaux derrière l’attentat du Nouvel An après tout.
J’avais fait venir en prison un tortionnaire, un androïde de l’armée régulière. J’avais aussi fait venir une gynoïde comme infirmière. La torture était censée être interdite à Europa par le Code, donc la présence de robots à Haute Intelligence Artificielle (HIA) à qui l’on effacerait la mémoire après cette intervention était nécessaire. L’avantage des HIA humanoïdes de ce genre était aussi leur capacité à répondre sans se questionner à tous les ordres. En soit, les HIA d’Europa sont programmées pour simuler des émotions afin de ne pas paraître trop robotique lorsqu’elles travaillent avec des humains, éviter le phénomène de la vallée de l'Étrange. Après sur le plan esthétique pur ces HIA ressemblaient en tout point de vue à un humain normal et n’avaient aucun défaut dans les mouvements, tout était parfaitement fluide et… même fonctionnel au niveau des organes de reproduction pour certains HIA destinés à ce genre de “choses” (cette volonté avait été mise en place pour éradiquer la prostitution humaine, Europa n’ayant aucun Diplôme pour ce métier). De façon générale les HIA pouvaient passer pour des humains s’ils n’étaient pas clairement marqués par une diode comme étant une IA, et leur uniforme était aussi marqué des anagrammes “HIA”. Au-delà de cet aspect éthique et moral quant à leur présence, ils étaient aussi très performants dans leurs domaines respectifs. Ils pouvaient réaliser l’acte de torture efficacement en infligeant un maximum de douleur et sans tuer la victime, ce qui était parfait pour moi.
En leur présence, et celle d’Evans, nous avions procédé à faire parler Eric.
- Très bien, on verra si tu continues de faire le coq dans quelques minutes. HIA, je vous laisse faire. Je veux entendre la douce mélodie de ses cris d’agonies.
- Très bien Dictatrice.
- Pour commencer nous pouvons arracher des ongles, ensuite nous poursuivrons petit à petit avec des tortures de plus en plus douloureuses. Je préconise aussi la torture mentale pour affaiblir cet homme.
Les HIA faisaient des commentaires horribles mais elles agissaient selon leur nature informatique, elles avaient été reprogrammées pour simuler des émotions humaines du genre à apprécier briser mentalement un Homme. Que j’adore les HIA, elles sont paramétrables à souhait selon nos besoins ! Avant de commencer la torture, je m’étais tout de même approchée d’Eric pour lui donner un dernier avertissement, quand bien même il ne pouvait pas voir mon visage avec ce bandeau il devait sentir à quel point je le fixais droit dans les yeux. La froideur que renvoyait ce bandeau blanc m’agaçait, mais je ne pouvais pas lui enlever, je préférais qu’il ne voit rien de ce qui l’attends bientôt et laisser son imagination travailler.
- Crois-moi, si tu parlais maintenant, que tu me disais où était la planque principale de Sojusz, cela serait plus rapide pour tout le monde, et surtout pour toi !
- La plaque de Sojusz. Très bien, je vais te le dire. Approche toi… dit-il d’une voix étouffée. Je ne peux pas parler bien fort…
- J’écoute…
Pour seule réponse, il me cracha au visage. Action-réaction obligatoire, je lui mis un coup de poing dans la mâchoire en représaille. Ma force physique n’étant pas assez puissante par rapport à sa carrure, cela ne lui fit de toute façon pas grand chose. Je retirai alors brusquement son bandeau en dépit de ma volonté de ne pas le faire, lui faisant voir mon regard plein de haine. Je vis que son visage palît instantanément, le message était clair : “Tu vas connaître les pires souffrances”.
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