Le vampire et la loi.
(point de vue externe)
Soleil enfin couché, heure de sortie des vampires. Boris s’ennuie et se sent nostalgique de son ancien donjon maléfique. Il arpente la ville avec son corbillard, s'arrête devant le portail de son ancien gagne-pain. Il descend du véhicule, et se fait honteusement stopper devant la sécurité par un orc-vigile.
Vigile : Halte là ! Vous n'avez pas la permission d'entrer !
Boris : Plaît-il ? Vous savez qui je suis ?
Vigile : Oui, mais j'ai des consignes.
Boris : Des ordres ? De qui ?
Vigile : De Madame...
Boris (bras levé, coude plié) : Sois maudite ! Frigigonde !
Vigile : Je parlais de Madame votre fille. Dame Clitorine.
Boris reste figé sur place, son visage oscillant entre la colère et la déception, trahie par sa propre fille. Puis, levant à nouveau son poing vengeur, il exprime toute sa rage, toute sa frustration.
Boris (bras levé, coude plié) : Sois maudite ! Frigigonde !
L'orc-vigile reste sans voix, devant l’acharnement du vampire contre Frigigonde. Puis, Boris revint devant son corbillard. Une dizaine d'individus en bleus entourent le véhicule, tenant à la main des carnets. Ils commencent à en arracher les feuilles pour les coller sur le corbillard. Boris fond sur eux, avant qu'ils n'y parviennent, et les massacre sans pitié. Abandonnant les corps sur place, il s'en retourne à son manoir, et attend dans son canapé devant la télévision, le retour de sa fille. Celle-ci, en rentrant au manoir, fustige Boris.
Clitorine (furieuse) : Père ! Qu'avez vous encore fait comme bêtise ?
Boris (choqué) : Moi ? Des bêtises ? Ma fille ! Dis-moi pourquoi on m'interdit l'accès à mon donjon maléfique !
Clitorine : Père, si vous m'aviez prévenu de vos intentions, je vous aurais dit que c'était une mesure temporaire, et que c'est le temps que la transition soit faite, tant dans le réaménagement des lieux, tant pour que les laquais perdent un peu de leur rancune envers vous.
Boris (scandalisé): Foutaise ! Les laquais m'ont toujours été loyaux et en adoration devant moi.
Clitorine (visage rouge de colère) : La stupidité, mon cher père, c'est votre ignorance du sujet. Mais surtout, les cadavres laissés près de « MON » donjon. Vous avez tué dix personnes innocentes !
Boris (choqué) : Innocentes ? Ma fille ! C'était des sorciers ! Ils tentaient de maudire mon beau corbillard. Je les ai vaincus avant qu'ils n'y touchent !
Clitorine (dépitée) : Père, c'étaient des agents de la maréchaussée. Ils vous dressaient une contravention, ou plusieurs. Sans doute que vous avez encore garé votre corbillard n'importe où.
Boris : Mensonge ! Personne ne me donne de contravention ! Je me gare où je veux ! Je te dis que c'était des sorciers, ils griffonnaient sans doute des runes pour maudire mon beau corbillard.
Clitorine : Père... Voilà pourquoi j'aimerais que vous évitiez le donjon, pour l'instant. Vous avez tendance à faire des bêtises, et pour l'instant, je n'ai pas le temps de m'en occuper.
Boris : Je maintiens tout de même que je les ai vaincus. Et puis, j'ai d’autres raisons de te surveiller, ma fille. Tu es désormais l'héritière de mon empire. J'estime qu'il est temps de trouver un époux et adopter un héritier que tu changeras en vampire.
Clitorine afficha un air dégoûté après la dernière déclaration de Boris. Les projets de son père pour elle ne semblent pas aller dans son sens. La vampire, femme d'affaires sanglante n'est pas du genre à se démonter et se laisser dicter sa conduite. Avec un sang froid à toute épreuve, elle donne sa réponse avec fermeté.
Clitorine : Père, je ne vais pas me marier. Je compte devenir une femme d'affaires moderne. Mère célibataire, et grande Lady du monde.
Boris (abattu) : Noooooooonnnnnnnnnnnnn ! (poing levé, coude plié) soit maudite ! Époque moderne de malheur !
Clitorine : Père, s'il vous plaît. Arrêté de réagir comme ça quand je fais un choix qui vous déplaît. Par pitié, restez digne.
Boris : Mais je suis digne !!
Ainsi, le passage de flambeau se poursuivit, mais Boris avait au moins vaincu la loi.
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