La grève des laquais !
Après le duel remporté par Clitorine, la vie reprend son cours. Tout semble bien aller pour la vampire femme d'affaires. Le donjon maléfique tourne assez bien pour être considéré comme rentable. Clitorine n'a plus de soucis avec son père, ni de conflit avec sa.... sa « rivale, » ? Bref, on s'en fout, car l'important, c'est que tout va bien. Elle se rend à son travail, et là, paf ! Voilà qu'un comité d'accueil campe devant les grilles du donjon. Les laquais l'attendent avec tout plein de pancartes, dont une qui dit « laquais inactifs, laquais insultés ». Clitorine ne se laisse pas démonter, et vient leur faire face.
Clitorine (furieuse) : Qu'est-ce à dire que tout ceci ?
Délégué laquai (stoïque) : C'est la grève, patronne ! On est pas content !
Clitorine (furieuse) : Bon d'accord ! J'avais bien compris en vous voyant devant les grilles ! Ce que je veux savoir, c'est pourquoi !
Boris (méprisant) : Tu vois, ma fille ! Voilà ce qui arrive quand on donne des droits aux laquais !
Clitorine (furieuse) : Père, ce n'est pas le moment ! Votre époque est révolue !
Délégué laquai (en colère) : Justement, c'est de ça qu'on veut causer nous autres. On est content d'être payé, d'avoir des droits et tout ça ! Mais qu'on a moins de reconnaissance qu'à l'époque de monsieur votre père !
Clitorine (surprise) : Comment est-ce possible ? Je ne vois pas ce que j'ai fait pour vous insulter.
Boris (hautain) : Ha ! Ma fille, le simple fait de négocier est une erreur. Tu devrais faire appel au bon bourreau.
Clitorine (exaspérée) : Mais c'est exactement ce que j'ai fait. Je l'ai nommé Responsable des ressources humaines. D'ailleurs, c'est à lui de faire remonter vos revendications. Pourquoi il ne l'a pas fait ?
Délégué laquai (consterné) : Ha, bah justement, puisqu'on en cause de lui, faut qu'on vous dise. Le bon bourreau, depuis qu'y a rencontré son prêtre, il est pu bon à rien, votre bon bourreau. Qu'il est aux fraises, comme qui dirait.
Pour comprendre la situation dénoncée par le délégué syndical des laquais, il faut revenir au jour de la convention. Le bon bourreau y avait effectivement rencontré un prêtre sadomaso. S'en suivit une nuit de foutages passionnés. Mais le bon bourreau n'a pas reçu de nouvelle du prêtre. Il en était malheureux. L'explication est simple à comprendre, mais laissons donc les acteurs de cette histoire la formuler.
Délégué laquai (la voix gênée) : Que voudrions pas être mauvaise langue, nous autres, mais que croyons que votre bon bourreau, il serait amoureux.
Boris (choqué) : Le bon bourreau ! Amoureux ? De qui ?
Délégué laquai (surprit) : Ben du prêtre. De qui vouliez-vous qu'on vous cause ?
Boris (outré) : Ma fille, tu savais pour le bon bourreau et le prêtre ?
Clitorine (exaspérée) : Père, j'ai bien essayé de vous le dire mais comme d'habitude vous n'avez rien compris. Le bon bourreau n'a pas choisi le prêtre comme némésis mais comme amant.
Boris s'effondre à l'annonce de cette nouvelle. Apparemment c'est le seul à ne pas avoir compris. En même temps, c'est Boris. Profitant du fait qu'il soit incapable de se mêler de ses affaires, Clitorine reprend les négociations.
Clitorine (calme et attentive) : Donc, puisque je ne suis pas responsable de ce souci de communication, pourrais-je savoir comment régler ce différend ?
Délégué laquai (sérieux) : Que zaimions bien travailler pour vous, mais que trouvions ça dégradant de faire le ménage et l'entretien. Qu'avions une longue expérience des donjons maléfiques, nous autres.
Clitorine (étonnée) : Vous voulez dire que vous n'aimez pas mon idée de rendre le donjon « attractif » ?
Délégué laquai (timide) : Pas de ça qu'on vous reproche, patronne. Mais que voulions plus « participer ». Normalement, les gros bras, que les aventuriers les rencontrent qu'à la fin. Qu'on voudrait bien avoir un ou deux étages à nous.
Clitorine (choquée) : Quoi ? Les visiteurs peinent déjà à parvenir jusqu'à mon père. Comment voulez-vous qu'ils continuent à venir si on augmente la difficulté en rajoutant des étages de laquais ?
Délégué laquai (mécontent) : Que vous vous trompiez patronne ! Ils vont continuer d'essayer justement parce que c'est difficile ! Ils veulent jouer aux aventuriers, et c'est exactement comme ça que ça se passerait en vrai ! Puis que ça marche bien à la forêt de madame de Percefion, alors pourquoi pas chez nous ?
En entendant le nom de Percefion, Boris revient immédiatement à lui. La rancune tenace qu'il porte à ce nom semble aussi immortelle que lui. Son poing vengeur est déjà brandi, tandis qu'il se lance dans sa traditionnelle tirade.
Boris (poing levé et coude plié) : Maudit sois-tu ! Wolfy de Percefion ! (se tourne vers sa fille) Tu vois ma fille, voilà ce qui arrive quand on fait confiance à un Percefion. Tu aurais dû l'éliminer au lieu de faire la paix avec elle.
Clitorine (confuse) : Quoi ? Enfin, père ! Pas de conclusion hâtive s'il vous plait. Délégué des laquais ! Comment savez-vous que ça marche bien chez Louvina ? Vous êtes allez voir, ou on vous l'a dit ?
Délégué laquai (pensif) : C'est qu'on le su par le bon bourreau, tiens donc. Qu'il aurait su de son prêtre, qui serait un employé de madame de Percefion.
Clitorine (énervée) : Tiens donc ? J'ai bien entendu vos revendications. Et j'avoue qu'elles sont envisageables. Je vous propose de vous accorder un étage rien qu'à vous, puis le premier niveau actuel, mais en effectifs réduits, et tournants.
Délégué laquai (outré) : Des effectifs réduits ? Ça veut dire qu'on va pas pouvoir participer plus que ça ?
Clitorine : C'est déjà plus qu'avant. Puis, ça évite de rendre l'accès aux autres étages trop difficile. Et les effectifs tournants permettront de rendre vos étages plus variés. Pour l'instant, je ne peux vous offrir mieux. Nous en rediscuterons si cette solution fonctionne.
Le délégué du syndicat des laquais réfléchi un moment. Puis, il finit par accepter l'offre. Et s'en retourne vers ses camarades pour faire cesser la grève. Clitorine fait même donner ses instructions aux managers de laquais, pour qu'ils fassent réaménager le donjon en conséquence pour la prochaine ouverture. L'orage semble être passé, sauf pour Boris, mécontent du dénouement.
Boris (outré) : Ma fille ! Comment as-tu pour céder aux laquais ? De mon temps, je les aurais tous fait fouetter par le bourreau !
Clitorine (exaspérée) : C'est justement ça votre problème, père. Les arguments des laquais n'étaient pas mauvais. Contrairement à vous, je suis à l'écoute de leurs suggestions, que ça vous déplaise, je m'en fiche.
Boris (choqué) : Ma fille ! Comment oses-tu ? Surtout quand on sait d'où viennent leurs idées farfelues !
Clitorine (sceptique) : Leurs idées n'étaient pas mauvaises, donc j'ai accepté une phase d'essais. Par contre, je suis d'accord avec vous, cela me gène que l'idée leur fut soufflée par un employé de Louvina.
Boris (triomphant) : Ha ! Ma fille ! Tu admets donc que j'ai raison !
Clitorine (énervée) : Non ! Je dis juste qu'il va me falloir discuter de certaines choses avec Louvina.
La grève ne dura pas longtemps, et Clitorine n'en subira pas de pertes financières. En revanche, elle digère très mal, qu'une fois de plus, sa « rivale » ai eu un impact sur son commerce. Et ça, elle ne peut pas le laisser passer.
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