Station Bei Xin Jing
Le métro de Shanghai est toujours bondé. Les passagers debout fixent tantôt le plafond, tantôt les panneaux lumineux notifiant le nom de la prochaine station. Des centaines de paires d’yeux se posent sur le plancher foulé par des chaussures étrangement immobiles. Chacun évite le regard du voisin et préfère scruter le haut du corps en prenant garde de s'arrêter juste sous le nez de l'inconnu. Cela permet de se maintenir dans une bulle compressée mais tout de même protectrice. Malgré les efforts pour ne pas se toucher, on devine les corps tièdes au travers des vêtements. Le matin, les cotonnades, tissus en laine ou tergal, viscose et autres nylons, exhalent les déodorants, les shampoings parfumés à toutes les essences possibles et imaginables. Le soir, la fin de journée de travail s'accompagne des relents de sueur qui s'emparent de l'environnement saturé.
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