Chapitre 1 : Bienvenue à bord de l'Alcazar

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Dans les confins du système d’Hadrion, là où les étoiles scintillent comme autant de pièces d’or suspendues dans un océan d’encre noire, le vaisseau Alcazar fendait l’espace. Avec ses voiles holographiques bruissant sous les vents solaires et sa coque à la fois robuste et élégante, il ressemblait à un croisement improbable entre un navire de corsaire et une comète prête à percuter une planète. À son bord, une joyeuse bande de pirates interstellaires faisait vibrer l’acier des coursives de rires et de disputes animées.

Jed Johnson, les cheveux attachés en une tresse désordonnée qui balayait sa nuque, était accroupie dans la salle des commandes, son visage barbouillé de graisse noire et son humeur plus explosive qu’un réacteur mal calibré. Une clé à molette dans une main et un couteau affûté dans l’autre – toujours prête, autant pour réparer un moteur récalcitrant que pour tenir tête à un équipage de mercenaires –, elle pestait contre l’un des ordinateurs qui avait décidé de lâcher.

— Jed, t’es sûre que frapper dessus va l’aider à redémarrer ? lança une voix chantante derrière elle. C’était Luisa Garcia, la cuisinière, qui tenait un plateau de pâtisseries encore fumantes.

Luisa était la chaleur du foyer dans le vide glacé de l’espace. Toujours souriante, elle avait ce don rare de rendre les jours les plus sombres un peu plus lumineux, que ce soit par une plaisanterie bien placée ou un plat réconfortant qui semblait porter en lui tout l’amour de l’univers. Ses cheveux épais, d’un noir brillant, encadraient un visage radieux où dansaient en permanence la malice et la bonté. Avec sa peau hâlée et ses courbes généreuses, Luisa rayonnait.

Elle était une femme forte, au sens propre comme au figuré. Ses bras robustes, forgés par des années à pétrir de la pâte et soulever des marmites, cachaient une douceur infinie. Elle dégageait une énergie contagieuse, une sorte de vitalité indomptable qui semblait dire : « Quoi qu’il arrive, on s’en sortira. Et on mangera bien. »

Passionnée par son art culinaire, Luisa avait une philosophie simple : la nourriture était bien plus qu’un moyen de subsistance. C’était un langage universel, une manière de raconter des histoires, de réconforter, et parfois même de séduire. À chaque escale de l’Alcazar, elle s’aventurait dans les marchés locaux, explorant les saveurs exotiques et glanant des ingrédients improbables pour enrichir ses recettes. Ses plats étaient aussi variés que les mondes qu’ils visitaient, mêlant épices planétaires et techniques ancestrales qu’elle adaptait avec brio.

Mais Luisa n’était pas qu’une cuisinière. Elle était aussi la confidente de l’équipage, celle à qui on se tournait dans les moments de doute ou de solitude. Avec un rire franc et une assiette bien remplie, elle savait écouter sans juger, réconforter sans chercher à résoudre tous les problèmes.

Pour Jed, elle était plus qu’une amie : une sœur de cœur, une ancre dans un monde où tout semblait souvent mouvant et imprévisible. Pour le reste de l’équipage, Luisa était un trésor. Un trésor qui savait préparer une paella d’une telle perfection qu’elle aurait pu ramener des mercenaires en guerre à la table des négociations.

Jed se redressa, essuyant son front avec le dos de sa main, ajoutant une nouvelle traînée de graisse à son visage.

— Crois-moi, Luisa, si la technologie avait une âme, celle-ci mériterait une sacrée correction.

Non loin, le capitaine Tony de la Vega surgit dans l’encadrement de la porte. Avec son manteau sombre, ses bottes d’un autre siècle et ce sourire chaleureux qui semblait pouvoir convaincre une étoile de se décrocher du ciel, il dégageait une aura magnétique.

— Mesdames, il est temps d’arrêter de vous chamailler avec nos machines. Nous avons un nouveau plan.

Un plan. Jed leva les yeux au ciel, tout en dissimulant un sourire. Avec Tony, un « plan » voulait souvent dire ennuis garantis, assortis de bagarres et de courses-poursuites à travers l’espace.

Le regard de Jed croisa celui de Dean Lancaster, le second du capitaine. Avec son allure désinvolte et son sourire en coin, Dean avait un don pour lui faire perdre patience. Il avait ce genre de présence qui calmait les tempêtes, même celles déclenchées par le caractère volcanique de Jed. Là où elle était un tourbillon de passion et d’instinct brut, lui semblait être la mer d’huile après une tempête. Toujours calme, toujours posé, il avait une façon bien à lui de désamorcer les situations explosives – parfois littéralement – avec une efficacité déconcertante. Un détonateur d’une main, une tasse de thé Earl Gray de l’autre, il incarnait un mélange improbable d’élégance et de sang-froid, comme si rien dans l’univers ne pouvait réellement l’ébranler.

Grand et élancé, avec des épaules solides qui semblaient pouvoir supporter la moitié d’une galaxie, Dean avait ce type de beauté qui ne cherchait pas à attirer l’attention, mais qui la retenait malgré tout. Ses cheveux blonds étaient souvent négligemment coiffés, comme s’il venait de sortir d’une brise légère – ou d’un vaisseau à moitié en feu. Ses yeux, d’un brun noisette chaleureux, semblaient toujours analyser son environnement, captant chaque détail sans jamais trahir ses pensées.

Il était aussi ce genre d’homme qui faisait passer un message plus clair avec un sourire en coin qu’avec un long discours. C’était un sourire qui désarmait ses adversaires autant que ses alliés, et qui avait le don de rendre Jed à la fois furieuse et inexplicablement fébrile. Et bien qu’il préférait éviter les conflits inutiles, Dean n’hésitait pas à prendre les devants quand la situation l’exigeait. Il avait ce talent irritant de toujours dire ce qu’il fallait, au bon moment, comme s’il lisait dans les pensées des autres.

Pour Jed, cela rendait leurs interactions à la fois fascinantes et insupportables. Avec Dean, elle avait l’impression d’être un volcan face à une montagne immuable – et pourtant, les montagnes ne sortaient pas toujours indemnes des éruptions.

Alors que l’équipage s’apprêtait à embarquer dans une quête faite de dangers, de rencontres inoubliables et de rivalités – y compris sur le plan sentimental –, Jed sentait que son quotidien dans l’univers infini allait prendre une tournure aussi imprévisible qu’exaltante.

Et si elle devait affronter des mercenaires, un capitaine possessif, et son propre cœur récalcitrant ? Qu’il en soit ainsi. Elle était Jed Johnson, après tout, et aucun défi ne lui faisait peur.

***

Jed n’était pas du genre à se laisser impressionner par quoi que ce soit – surtout pas par un vaisseau aussi bancal que l'Alcazar. En fait, c’était plutôt l’inverse : si le vaisseau avait une réputation de se réparer tout seul, Jed était la première à l’ouvrir et à dire que ça n’avait rien à voir avec la magie, mais plutôt avec un bon vieux bricolage de mécanique galactique.

Ce matin-là, comme tous les autres après avoir fait sa maintenance sur l’ordinateur de la salle des commandes, elle était en train de fourrer ses mains dans le moteur, essayant de comprendre pourquoi une nouvelle alarme venait de se déclencher sans raison apparente.

— Encore un court-circuit sur le circuit de propulsion, grogna-t-elle, les yeux plissés derrière un masque de protection.

Ce genre de problème arrivait tellement souvent qu’elle en avait presque pris l’habitude. Pas un jour ne passait sans qu’une nouvelle bricole à réparer ou un tuyau défectueux ne vienne perturber le calme – ce qui, pour Jed, était un problème secondaire. Les vrais soucis à bord étaient souvent bien plus humains.

— Jed ! la voix de Luisa résonna dans le couloir, claire et joyeuse. Je t’ai laissé un peu de ragoût à la tomate pour ton déjeuner. Si tu ne viens pas le chercher tout de suite, je jure que je vais finir par le manger moi-même !

Jed roula des yeux, mais ne put s’empêcher de sourire. Luisa, avait la fâcheuse tendance à penser que tout le monde mourrait de faim en un rien de temps – même en plein milieu d'une mission spatiale.

— J’arrive, répondit-elle en s’essuyant les mains sur son pantalon déjà sale, avant de se faufiler dans le couloir.

Mais son voyage vers la salle à manger fut interrompu net par un cri dans les escaliers menant à la passerelle.

— Tu m’as marché sur le pied, idiote !, disait la voix de Kid, suivie de près par celle de Luce, sa sœur jumelle.

— Tu crois vraiment que je vais laisser passer ça, hein ?!

Jed haussait les épaules, exaspérée.

— Pas de souci, les jumeaux, je vous laisse gérer votre dispute de marmots. Faites juste attention aux câbles électriques cette fois. Ce qui, vu leur propension à transformer chaque conflit en quelque chose de plus explosif qu’il n’aurait dû l’être, était un conseil précieux.

Une fois dans la salle commune, Jed aperçut le capitaine Tony de la Vega, appuyé contre un mur et en pleine discussion avec Bertrand, le médecin.

— C’est un léger rhume, capitaine, disait Bertrand, mais je recommande tout de même un traitement à base de décoctions antioxydantes et de thé de racines de Kaltora. Vous ne voulez pas risquer une infection intergalactique sur le vaisseau.

— Bertrand, t’as deux mains gauches et un diplôme de panique, répondit Tony en soupirant. Je vais juste boire un peu d’eau, et ça ira. Merci pour l’angoisse supplémentaire.

Jed s'assit à table en attrapant une cuillère de ragoût. Un soupir de contentement échappa de ses lèvres alors qu'elle regardait le capitaine et le médecin s’échanger des regards exaspérés. Ce genre de scène était devenu un classique quotidien : Tony, avec son charisme imparable, et Bertrand, toujours sur le point d’établir une liste de symptômes catastrophiques pour n’importe quelle brise de vent. Un vrai cirque.

Dans un coin, les jumeaux continuaient à se chamailler à propos de… quoi, exactement ? Personne ne le savait, et encore moins eux. Tout ce qu'on savait, c’était qu’à un moment donné, ça finirait en explosion de quelque chose ou en séance de danse improvisée. Peut-être les deux, qui sait.

Jed, de son côté, s'apprêtait à répondre à la question de Eagle, le pilote, concernant l’état du réacteur de propulsion, mais elle n’eut pas le temps de l’ouvrir. Une alarme retentit, une de ces alarmes dont on sait qu'elles signent presque toujours une urgence, ou un petit problème technique qui pourrait se transformer en un grand cataclysme.

— Quoi encore ?! grogna-t-elle, se levant de table et attrapant sa clé à molette comme si sa vie en dépendait. Ce vaisseau, c’est une vraie usine à problèmes.

Elle se dirigea d’un pas rapide vers la passerelle, prête à affronter un nouveau défi. Un jour, peut-être, ce vaisseau fonctionnerait correctement pendant plus de 24 heures. Mais ce n’était pas aujourd’hui.

Lorsque l'alarme se déclencha à nouveau, cette fois-ci accompagnée d’un bruit métallique strident, Jed comprit instantanément que ce n’était pas une simple défaillance de câblage. Non, ce bruit-là, c'était celui du système de ventilation en train de griller. Ou plus précisément, de devenir une torche géante prête à dévorer l’intérieur du vaisseau. En d'autres termes : un début d’incendie. Et si le vaisseau se mettait à brûler, elle n’aurait plus qu’à se demander pourquoi l’Alcazar était toujours aussi douée pour flirter avec la mort, mais jamais pour l'éviter.

— Putain de...! grogna-t-elle en courant vers la salle des machines, ses bottes martelant le sol du vaisseau avec l’urgence d’une mission suicide.

Dès qu'elle entra, une lueur orangée et un léger crépitement attirèrent son attention. Une petite flamme dansait sur un conduit d’air, visiblement alimentée par une des nombreuses modifications douteuses apportées par l’ancien ingénieur. Si on devait classer ces améliorations, celle-ci serait en tête de liste des « Idées géniales qui vous tuent » : un système de refroidissement totalement bancal combiné à une réserve de carburant un peu trop proche. Un joli cocktail d’explosions en devenir.

— Pas de panique. Pas de panique, murmura-t-elle, tandis qu'elle se glissait sous un panneau d'accès et attrapait un extincteur. Je vais juste… éteindre cette petite flamme, okay ?

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que les flammes s'éteignirent brusquement sous son spray. Sauf qu’à peine la menace disparue, un autre problème surgit : la chaleur engendrée avait fait fondre une plaque métallique de protection, et maintenant, un nuage de vapeur brûlante envahissait la pièce.

— Super, comme si j’avais besoin de ça... grogna-t-elle, reculant en toute hâte pour éviter de se faire rôtir. En quelques secondes, elle fit un calcul rapide et décida de faire ce que Jed faisait de mieux : improviser. Tout en luttant contre la vapeur, elle se faufila vers les conduits d’urgence pour stopper l’alimentation en carburant. Un petit coup de clé, un coup de poignet, et le tout serait réglé.

— Si tu voulais vraiment voir un spectacle de flammes, il suffisait de demander, non ? lança-t-elle en murmurant pour elle-même, tout en manipulant un câblage défectueux.

Mais elle ne savait pas qu'elle n'était pas seule dans la salle.

Dans l'ombre, un observateur silencieux se tenait là, immobile. Dean Lancaster, le second, avait franchi la porte en douce, attiré par les bruits de l'alerte et l'odeur de brûlé. Il s'était simplement glissé dans la pièce sans un mot, le regard rivé sur Jed, fasciné par la manière dont elle gérait la situation. Il savait qu’elle était douée, mais la voir dans son élément, dénouer une situation d’urgence avec une facilité déconcertante, c'était une autre histoire.

Il la regarda se mouvoir avec cette aisance presque féline, chaque geste mesuré et précis. Il avait vu des ingénieurs professionnels dans son passé, mais aucun n’avait cette capacité à résoudre des crises aussi brillamment, avec une pointe d’humour en prime. C'était peut-être cette combinaison de talent et de tempérament qu'il trouvait si fascinante. Il n’était pas le genre à se laisser submerger par les émotions, mais là, quelque chose d’étrange se passait.

— Tu penses que tout va bien, Dean ? dit-elle soudain, sans se retourner, en éteignant enfin la dernière étincelle sur le tableau de commande. Parce que ce système de ventilation va clairement me rendre folle.

Dean se redressa, pris sur le fait, et haussant un sourcil, il répondit d’une voix calme et posée :

— Je n'étais qu'un spectateur admiratif de ton... talent.

Jed se tourna vers lui, un sourire en coin.

— Tu parles de mon talent à sauver un vaisseau complètement à la dérive ? J'ai l'impression qu’il y a plus de caisses de matériel de réparation à bord qu’il n’y a de membres d’équipage.

Dean s'avança lentement, et ses yeux noisette rencontrèrent les siens. Il sourit, d’un demi-sourire, un peu trop mystérieux pour être totalement innocent.

— Je pensais juste que... si l’Alcazar est prêt à exploser, je préfère être à bord quand tu t'occupes de la réparation. Sinon, on risquerait de finir en barbecue spatial.

— Tu sais, Dean, répondit-elle avec un clin d’œil, si tu me demandes si je veux qu’on fasse ça à deux, je t’annonce qu’il faudra qu’on laisse tomber le barbecue. On n’a pas assez de saucisses à bord.

Il pouffa de rire, mais il ne cacha pas qu’il appréciait le ton qu’elle venait de prendre. Il y avait quelque chose dans ses répliques pleines de feu qui lui plaisait bien plus qu’il ne voulait l’admettre.

— Je t’avouerais que j’avais plutôt pensé à un thé, plutôt qu’un barbecue. Ses yeux brillaient de malice. Tu crois que je pourrais t’inviter à en prendre un, un soir... une invitation officielle, bien sûr.

Jed hésita un instant. Il y avait un sous-entendu dans sa voix, et ça l’irritait presque, comme une pointe d’émotion qu’elle n’avait pas envie de traiter. Pourtant, il y avait aussi cette étincelle qui la titillait.

— On verra, répondit-elle finalement. Si l’Alcazar survit à ce foutu voyage, on pourrait y penser.

Dean lui lança un dernier regard, presque un regard d’excuse, avant de s'éclipser sans dire un mot de plus.

***

Lorsque l’équipage se réunit dans la salle commune, l’ambiance était aussi électrique qu’une batterie chargée. L'Alcazar, qui avait encore quelques stigmates de l'incendie éteint par Jed, flottait tranquillement dans l’espace, et le calme était revenu, même si un léger brouhaha régnait autour de la table. Luisa avait préparé son plat du jour, un ragoût à la tomate qui embaumait la pièce, mais les membres de l'équipage étaient plus intéressés par ce que Tony de la Vega avait à leur annoncer.

Le capitaine, Tony de la Vega, était un homme qui avait l’air tout droit sorti d’une légende d’antan – un héros romantique perdu dans les étoiles. Grand et solidement bâti, il dégageait une force tranquille qui semblait émaner de sa posture autant que de son regard. Ses cheveux bruns, toujours impeccablement coiffés malgré les aléas de la vie de pirate spatial, encadraient un visage marqué par l’aventure, tandis que ses yeux d’un bleu profond, rappelant les océans disparus d’une Terre lointaine, semblaient toujours briller d’un mélange d’intelligence et de défi.

Mais au-delà de son apparence impressionnante, Tony était avant tout un leader. Il dirigeait son équipage avec un équilibre rare entre autorité et bienveillance, inspirant à la fois respect et loyauté. Charismatique à l’excès, il avait une voix qui semblait taillée pour galvaniser les foules, mais qui pouvait tout aussi bien réconforter un membre d’équipage inquiet ou séduire une compagne d’un soir. Car oui, Tony aimait les femmes, autant qu’il aimait l’aventure, et il abordait les deux avec une passion débordante.

Sous ses airs de pirate intrépide se cachait un homme de principes, profondément attaché à des valeurs qu’il défendait bec et ongles. La justice, l’honneur, et la liberté étaient plus que de simples mots pour lui ; ils étaient son étoile polaire. S’il pouvait sembler téméraire, Tony ne prenait jamais de décisions sans peser leurs conséquences sur son équipage, qu’il considérait comme une famille. Il savait écouter, déléguer, et même reconnaître ses torts – une qualité rare dans un métier où l’ego faisait souvent loi.

Il entra dans la pièce en se frottant les mains comme s'il s'apprêtait à dévoiler une surprise.

— Asseyez-vous, mes chers compagnons, dit-il en se plantant au centre de la pièce, son ton solennel contrastant avec son air décontracté. Aujourd'hui, j'ai une nouvelle qui va faire vibrer autant que vos estomacs après le repas de Luisa.

Il laissa passer un moment, histoire de faire monter le suspense, avant de pointer un doigt accusateur vers l’écran holographique qui se déploya dans un éclat de lumière. Un message électronique apparut, un texte crypté suivi d'une signature étrange, comme une énigme laissée dans l’espace.

— Un informateur, discret et mystérieux, m’a envoyé ça. Vous voyez ça ?

L’équipage se pencha en avant, intrigué. Dean, le second, croisa les bras, observant l’écran avec un air calculateur.

— Et je suppose qu'on va découvrir un nouveau trésor…

— Exactement, mais pas n’importe quel trésor, mon cher Dean. Tony laissa planer un silence avant de lâcher l’info qui ferait bientôt couler des flots de café et de sueur : L’Étoile d’Azura. Un artefact légendaire, une pierre. D'une valeur inestimable. Et apparemment, elle se trouve quelque part, cachée dans une planète encore inconnue.

Les yeux de Jed s’illuminèrent, comme ceux d’un chat devant une souris, mais son sourire en coin ne laissait aucune place au doute : ça allait être intéressant.

— Une pierre légendaire ? Oh, c’est sûr, on va la trouver à coup sûr… Juste après avoir démantelé un champ de mines et évité de se faire exploser par des corsaires de sa majesté. C’est bien ça, Tony ? dit-elle avec un sourire ironique, mais curieux.

— Oui, ça pourrait ressembler à ça, répondit Tony, imperturbable. Mais cette pierre, c’est plus qu’un simple artefact. Des propriétés mystérieuses. Des pouvoirs qu’on ne connaît même pas encore. Et tout le monde, des gouvernements aux mercenaires, en passant par les démons de l’espace, semble la chercher.

Il se tourna vers l’équipage, un éclat dans les yeux.

— Et nous, mes amis, on va leur montrer comment on fait.

Un murmure parcourut l'équipage. Luisa, la cuisinière, cligna des yeux, visiblement peu impressionnée par la perspective d’une chasse au trésor.

— Des pierres magiques et des pouvoirs… Et ça, c’est une vraie information ? Ça ressemble plus à un conte pour enfants. Tu veux vraiment qu'on se lance dans ce genre de quête ?

Elle s’essuya les mains sur son tablier, l’air toujours aussi jovial.

— Je pensais que notre prochain arrêt serait plus… « manger et boire ». reprit-elle.

Tony haussait les sourcils, visiblement amusé par la réaction de son équipage.

— Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton fourneau, Luisa. L’Étoile d’Azura n’est pas juste une pierre. Elle pourrait changer la donne. Elle pourrait être la clé pour remporter cette guerre galactique qui nous casse les pieds. Mais pour ça, il nous faut des informations.

Il se tourna alors vers l'écran où le message avait été affiché, une dessin de l’objet en question, flou mais suffisamment fascinant pour attiser la curiosité de tous.

— Et toi, tu penses vraiment qu'un informateur anonyme va nous donner une piste utile ? demanda Dean, en levant un sourcil sceptique. Ça pourrait très bien être une arnaque.

— On va s’en assurer, répondit Tony, un sourire en coin. Mais l’information est trop alléchante pour ne pas y prêter attention. L’Étoile d’Azura pourrait nous rapporter assez de galions pour acheter une planète entière. Ou la foutre en l'air, c’est selon. Mais ce que je sais, c’est que cette quête pourrait bien être notre ticket pour la gloire.

Jed, dont l’esprit commençait déjà à travailler à toute vitesse, se leva d’un coup.

— Bon, cap’taine, si tu veux qu’on parte en quête de ce truc, je dis okay. Mais j’espère que tu n’as pas l’intention de nous refiler une vieille carte aux trésors pleine de faux indices et de pièges. Sinon, je vous laisse à vos rêves et je retourne jouer avec mes outils.

— Non, on ne parle pas d’une carte à l’ancienne, Jed. Tony la regarda, l'air un peu plus sérieux. On parle d’un jeu de piste. Un vrai. L’informateur nous donnera des coordonnées, mais il faudra savoir les déchiffrer. Le message disait qu’on devait commencer par un certain endroit. Une station de ravitaillement abandonnée à la lisière de l’Empire Zantor. C’est là qu’on commence. Vous êtes tous prêts ?

Un silence s’installa brièvement, puis éclata un chœur de réponses enthousiastes et hésitantes, entre des exclamations d’excitation et des grognements de mécontentement.

— Bon, ça suffit. Préparez-vous !, lança Tony avec un sourire carnassier.

— On part dans une heure. Réunion pour les membres du commandement, sur le pont arrière dans cinq minutes.

Et tandis que l'équipage se dispersait pour se préparer, Jed se retrouva seule un instant, son esprit déjà empli de calculs, d’énigmes et de nouvelles aventures. La chasse était lancée, et ils n’allaient pas se laisser distancer. L’Étoile d’Azura, qu’elle soit légendaire ou non, allait bientôt être leur propriété.

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