Souvenances (2008)

J'aimerais refermer ma main sur ces souvenances éphémères,

Pour les posséder toutes entières.

J'aimerais ne jamais les sentir exsuder,

Pour les conter et les faire perpétrer.

J'aimerais ne plus les laisser s'évanouir,

Pour que rien d'autre ne puisse nous réjouir.

Qu'elles soient miennes à jamais,

Miennes comme autant d'étoiles prisonnières de la toile des cieux nocturnes,

Miennes comme autant de secondes captives de Saturne.

J'aimerais boire à la source du Temps,

Pour les voir s'immortaliser dans un puits de chair, paisiblement.

J'aimerais clore mes yeux et les revivre au fil des flots,

Pour laisser mon esprit en être leur berceau.

J'aimerais les ancrer au cœur d’une réalité assidue,

Pour qu'elles vivent dans d'autres regards, sans devenir l’illusion perdue.

J'aimerais te dire qu'ainsi, de ta vie, je serai la gardienne,

Comme les plus vieux murs, qui à jamais du passé, se souviennent.

Mais tout ceci n'est qu'un songe marcescible.