Le lendemain matin, je m’étais mise sur mon trente-et-un. Je portais une jolie robe en laine rose à manches longues, des collants blancs translucides et une paire de bottes roses. Un poncho assorti à ma tenue recouvrait mes épaules. J’avais relevé mes cheveux en une jolie queue de cheval et je m’étais maquillée légèrement.

Je marchais en direction de la Place Masséna. La neige avait un peu fondu.

Une fois arrivée là bas, je fis le tour du marché de Noël. Hier, nous n’avions pas eu le temps de nous attarder sur les stands. Aujourd’hui, j’étais arrivée une demi-heure en avance. Je m’arrêtai devant un chalet en bois dont la vendeuse proposait une dégustation de chocolats maison et des boissons chaudes. Je commandai un chocolat chaud pour me réchauffer.

En deux minutes, je fus servie. Il était délicieux. Après avoir bu mon breuvage, je me dirigeai vers d’autres stands.

Soudain, je tombai nez à nez sur Julien Dordigny. Il était habillé d’un blouson de cuir noir, d’un pantalon de la même teinte que sa veste, et de bottes noires.

— Pourquoi es-tu ici ? lui demandai-je sèchement.

— Je viens de finir une répétition. Je dois faire un concert ce soir. La scène où je joue se trouve au bout du marché. Tu ne peux pas la rater, me répondit-il hautainement en ajoutant : je viens de voir de jolis dessous féminins qui seraient mignons sur toi. Tu me manques. Je voudrais te prendre dans mes bras. Je voudrais faire l’amour avec toi. Nous n’avons fait que les préliminaires et je suis resté sur ma faim. Tu n’as jamais voulu aller plus loin.

— Quel culot tu as ! Je t’ai quitté ! Tu dois faire le deuil de notre couple ! Je ne suis pas prête pour l’instant à faire l’amour avec un homme ! m’écriai-je.

Heureusement que nous étions seuls. Pratiquement personne n’osait affronter ce froid.

— Oui, mais tu es vierge. C’est le moment de perdre ta virginité. Tu viens de fêter tes Catherinettes. me dit-il d’un ton plus bas.

— J’attends de trouver un homme qui m’aime pour ce que je suis vraiment. Pas d'un alcoolique comme toi qui passe son temps avec ses amis. Je t’ai quitté pour cette raison. Maintenant, lâche-moi ! lui ordonnai-je méchamment.

— Très bien. Si tu changes d’avis, tu as mon numéro, me répliqua-t-il en partant.

Bon débarras ! Je sortis mon portable de mon sac à main. Il était bientôt 9h00. J’avais perdu du temps à cause de Julien. Je devais trouver le stand du professeur de tantrisme. Je fis quelques pas et enfin, j’atteignis son chalet. Je fus éblouie par la beauté de sa façade. En haut de la fenêtre étaient accrochées plusieurs parures de différentes couleurs. J’étais attirée par celle en dentelle. J’aimais beaucoup les ensembles rose pâle et mauves. J’adorais leur touche girly avec leurs petits nœuds papillon placés au milieu du soutien-gorge ou de chaque côté de la culotte ou du string.

Je vis le vendeur conclure sa dernière affaire. C’était l’homme que j’avais croisé au bar, hier. Il était beau. Quand il croisa mon regard, il me sourit.

Au moment où son client sortait, il marcha dans ma direction pour m’accueillir :

— Bonjour, comment allez-vous ?

— Je vais bien, merci.

— Je suis content que vous soyez venue. Entrez ! me dit-il en me guidant vers l’entrée.

Je passai le seuil de la porte. L’homme la ferma derrière moi, ainsi que sa fenêtre. À présent, nous étions en intimité. L’intérieur faisait dix mètres carrés. Une table de massage trônait au milieu de la pièce. Plaquée contre chaque cloison, des étagères sur lesquelles étaient posées des huiles de massage, divers objets sexuels et des menottes. Le lieu était éclairé par six bougies parfumées et chauffé par un radiateur d’appoint. Je sentais l’odeur de la fraise qui émanait des flammes. J’avais l’impression d’être dans le film « Cinquante nuances de Grey ».

— Bienvenue dans mon antre. Je me nomme Adrien Baron, professeur de tantrisme et vendeur d’articles érotiques, se présenta-t-il d’une douce voix et il me demanda, comment vous appelez-vous ?

— Je m’appelle Marie Legrand.

— Quel âge avez-vous ?

— Je viens d’avoir vingt-cinq ans.

— D’où venez-vous ?

— Avant, je vivais sur l’île la Réunion. J’ai emménagé dans le centre-ville de Nice il y a quatre ans.

— Quel métier faites-vous ?

— Est-ce un interrogatoire ? lui retournai-je froidement la question.

— Oui, un peu. Je dois apprendre à vous connaître pour savoir quelle technique je peux utiliser.

— Très bien. Je suis auteure de romans fantastiques à succès.

— Avez-vous déjà fait l’amour avec un homme ?

C’était quoi cette question !

— Pourquoi rentrez-vous dans ma vie privée ? le questionnai-je sèchement.

— J’y suis obligé. Les cours que j’enseigne sont dans un genre particulier. Je vais au-delà du monde tantrique. Mes élèves et moi, nous plongeons dans l’univers érotique. Vous n’êtes pas la seule à qui j’ai posé ces questions. Tous mes élèves sont passés par là. m’expliqua-t-il d’un timbre rassurant.

— Non. Je ne suis jamais passée à l’acte. lui répondis-je, frustrée.

— Pourquoi ?

— Je n’étais pas prête. Mon ex-copain m’a fait découvrir les préliminaires. Au moment où il a commencé à frotter son sexe contre le mien, je me suis contractée et là je lui ai dit non. J’avais peur de tomber enceinte. Il n’avait pas de préservatif sur lui et je ne prends pas la pilule pour l’instant. Aussi, je n’étais pas certaine au niveau de ses sentiments. Il passait la plupart de son temps avec ses copains. Puis, l’ambiance musique et alcool, je n’aimais pas. Je ne me sentais pas à l’aise. Je suis une romantique. Je veux un homme qui soit vraiment amoureux de moi et non-être un jouet, lui expliquai-je.

— Je vous comprends tout à fait. Peut-être qu’avec les cours, votre appréhension s’atténuera. Vous apprendrez à vous libérer.

— Vous avez raison ! Je suis venue ici pour m’évader et découvrir les bienfaits des massages tantriques ! lui répondis-je d’une voix euphorique.

— Maintenant que je vous connais mieux, nous allons pouvoir commencer votre initiation. Dans un premier temps, je vais masser votre dos. Une fois que vous serez prête, je vous ferai un massage intime. Si tout va bien, vous pourrez participer à ma leçon cet après-midi. Qu’en dites-vous ?

— Parfait ! acceptai-je.

Bizarrement, je n’avais pas peur de lui. Pourtant c’était un inconnu, mais je lui faisais confiance. J’étais avide de découvertes et d’aventures.

Hier, j’étais un peu tendue sur le fait de me masturber devant des inconnus. Le soir en rentrant chez moi, j’avais fait des recherches sur les techniques du massage tantrique. En lisant les nombreux témoignages positifs de couples, de femmes et d’hommes célibataires, j’étais rassurée. Aussi, j’étais attirée comme un aimant par Adrien. Son côté mystérieux m’intriguait.

— Vous allez enlever vos vêtements et ne garder que vos sous-vêtements pour le moment.

— Que voulez-vous dire ?

— Quand nous débuterons le massage intime, vous pourrez les retirer.

— D’accord. acquiesçai-je en commençant par enlever mon poncho.

Le professeur de tantrisme s’avança vers moi. Je levai les bras et il m’aida à retirer ma robe. Puis, je m’assis sur la table. Je défis mes bottes et je descendis mes collants petit à petit avec sensualité. Désormais, j’étais en petite tenue.

Adrien prit mes habits et les posa sur l’une des étagères. Il récupéra un flacon d’huile de massage.

— Allongez-vous sur le ventre, m’ordonna-t-il d’un ton sensuel.

Il dégrafa mon soutien-gorge. Ensuite, il décapuchonna la petite bouteille et versa le liquide sur mes épaules tout en l'étalant. Il commença à me les masser tout en faisant glisser ses mains expertes sur mon dos. Puis, il descendit au niveau de mes jambes. Il appuya doucement sous la plante de mon pied gauche et fit craquer mes orteils.

Je me détendis petit à petit. L'effet produit par son massage m'apaisa. J'étais prête à aller plus loin.

— Comment vous sentez-vous ? me demanda-t-il.

— Mieux.

— Appréciez-vous ce massage ?

— Oui, beaucoup. Je dois admettre que vous possédez des mains expertes. Je suis prête à découvrir la suite, lui répondis-je d'une voix coquine.

— Vous allez vous placer sur le dos.

Une fois assise, il m'ordonna d'un ton ferme :

— Enlevez votre culotte.

J'exécutai son ordre et m'allongeai sur le dos. J'étais nue devant cet inconnu, mais ça ne me gênait pas. L'homme plaqua ses mains sur ma poitrine et la malaxa comme s'il pétrissait du pain. Il se mit à suçoter mes tétons du bout des lèvres. Je fermais les yeux, pour éprouver plus de sensation.

Au moment où je sentis sa langue titiller mes mamelons, le désir monta en moi. Mon cœur battait la chamade. Sa main descendit au creux de mon entrejambe. Ses doigts massèrent mes lèvres intimes et touchèrent mon clitoris. Adrien fit des mouvements circulaires, ce qui augmenta mon excitation. Je mouillais de plus en plus. Je me cambrais devant lui.

À l'instant où j'étais proche de l'orgasme, il arrêta de me masturber. J'étais frustrée. J'avais envie de jouir.

— Pourquoi arrêtez-vous ?

— Si je continue, vous allez jouir et j'aurai fait cette initiation pour rien. C'est pourquoi j'ai arrêté de vous masturber afin que vous gardiez cette énergie sexuelle pour le reste de la journée. C'est le but du tantrisme. Avez-vous aimé ce premier cours ?

— Oui, je me sens détendue et légère comme une plume. Mon stress a totalement disparu.

— Vous êtes à présent prête pour le cours de cet après-midi ! m'annonça-t-il.

— Quoi ? Je vais me faire masturber par des inconnus ? m'exclamai-je en m'asseyant.

— Non pas pour l'instant. Rassurez-vous, je vous garde comme partenaire. Acceptez-vous de vous joindre à moi pour les cours ?

— J'accepte volontiers. acquiesçai-je, ravie.

À cette époque, je ne savais pas dans quoi je m'étais embarquée. J'ignorais où aller me mener les cours de tantrismes. Grâce aux conseils de Laurianne, si je ne m'étais pas rendue à cette initiation, j'aurais regretté toute ma vie. Tout ce que je voulais c'était suivre ses leçons et ainsi, aller au-delà de mes limites.

En suivant Adrien, j'ignorais que j'allais plonger dans le cœur du monde de l'érotisme.