J’ai ouvert la porte de la cabine de douche et d’un geste, j’ai ôté mon maillot ; je devais penser à toute autre chose, sans doute au super plongeon que je venais de faire dans la piscine. Ce n’est qu’en relevant la tête que je l’ai aperçue. Elle avait la vingtaine, elle était nue sous le jet. C’était la première fois que je voyais comme ça une fille, pour de vrai. Elle avait l’air d’une nymphe et moi d’une andouille, la bouche ouverte, le regard fixé sur ses petits seins ronds ruisselants. Cela a duré cinq secondes, une fraction d’éternité. Puis j’ai repris mon maillot, ma serviette et mon gel douche avant de m'enfuir, innocent comme un gosse de dix ans.

J’y repense encore aujourd’hui, à ces mandarines, mais je crois qu’elles m’ont tout à fait oublié.