L'incélibolontaire
Je m’appelle Tristan et j’ai quarante-trois ans. Je suis développeur informatique. J’ai lentement gravi les échelons de la boîte pour laquelle je travaille, jusqu’à devenir responsable du studio. Je gagne bien ma vie. J’ai acheté un petit appartement en centre-ville, avec une vue imprenable sur la grand-place, la rue piétonne et le fleuve. Je possède également un parking où est garée une Mercedes SLK 200 de couleur ocre cornaline métallisée.
Je n’ai pas de femme ni d’enfants, uniquement deux shibas-inu nommés Alcor et Arctarus. J’habite seul dans cet appartement, que j’ai fait rénover par un architecte. Je mène une vie citadine, rythmée par le travail et les sorties. Je suis ceinture noire de judo et joue de la batterie dans un groupe de Jazz-Rock.
J’ai vécu avec une fille, il y a presque dix ans. Ça ne s’est pas très bien passé. Au bout d’un mois, elle en avait marre. Elle ne voulait pas me blesser, elle disait que ce n’était pas moi le problème. Alors elle a profité du confort, elle m’a trompé plusieurs fois, et j’ai fini par partir, totalement dévasté. Je me suis senti trahi et ne m’en suis pas vraiment remis.
J’ai développé un grand site de rencontre, mais pour moi c’est de la science-fiction. Je sais bien que ce truc est à la mode, mais je suis étranger à cette façon d’aimer, je ne comprends simplement pas. Alors je drague dans les bars, les boîtes de nuit, durant les soirées entre amis. Je ne trouve pas l’amour, seulement des filles intéressées. L’argent supplante le cœur, attire l’hypocrisie, la convoitise éphémère. J’ai réussi dans ma vie professionnelle, mais je voudrais être amoureux, sans me poser de questions. Ça m’irait très bien comme ça.
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