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1er avril.
Les larmes viennent et ne s'arrêtent plus. Je prends sur moi, me rend à mon oral. Stage de chirurgie, j'ai passé mon temps à m'évanouir en salle d'opération pendant six semaines. J'ai subi ce stage, j'ai détesté cette ambiance, j'ai espéré la fin de cette étape obligatoire et maintenant qu'elle est là... Voilà, où j'en suis. Ma directrice de stage m'interroge sur l'ablation d'une tumeur mammaire. Je lutte contre mes pensées, contre ma tristesse et mes larmes. Je suis en médecine, je dois tenir, je ne dois pas me laisser envahir par mes problèmes personnels et je devrais savoir comment on retire cette putain de tumeur. Sur une question, je butte, pas de réponse, mon esprit est complètement vide, black out. Les larmes s'échappent, je m'effondre en sanglot. Mon examinatrice est surprise et tente de me rassurer.
- Ce n'est pas grave. Bien sûr qu'on va te le valider ton stage.
Je me répands en excuses, j'avoue que j'ai des soucis persos aujourd'hui. Elle interrompt l'examen et me le valide. Je quitte la pièce, je fais face à mes coexternes, les autres étudiants en médecine qui ont fait ce stage en même temps que moi. Ils s'inquiètent :
- Ca s'est mal passé ? Tu t'es plantée ? Elle est si sévère que ça ?
Je bafouille une excuse avec mon visage bouffi et quitte les lieux. J'ai des cours à la faculté cet après-midi et je dois réviser à la bibliothèque universitaire en attendant. Ma journée est émaillée de larmes et sanglots, je me sens nulle et misérable. Je suis en plus incapable de me concentrer sur mes cours, je ne retiens rien, j'ai l'impression que tout m'échappe.
Et toutes mes connaissances et amis qui me voient pleurer en silence et qui me demandent ce qui ne va pas. Lorsque je leur dis qu'il m'a quitté, leur réponse :
- Franchement, super poisson d'avril, j'ai failli y croire !
C'était aussi imprévisible que ça ? Il s'est joué de tout le monde ainsi ?
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