Chapitre 4 : Pyrrha

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Je ne peux rester ici éternellement et je ne suis pas sûre d’avoir envie d’être trouvée par la personne… chose qui m’a interpellée plus tôt. Je secoue légèrement la tête ; il faut vraiment que j’arrête d’écouter les anciens et leurs histoires de monstres à trois têtes… Je tourne et me retourne face à chaque galerie, rien ne semble les différencier, les mêmes ténèbres abyssales s’y étendent. Le silence qui règne ici est lourd, j’en viens à me demander si je n’ai pas imaginé la voix un peu plus tôt. Et si c’était une déesse qui m’avait parlé ? Pour me prévenir du danger de trop jurer ? Ah ! Quand ce ne sont pas les racontars des aïeuls qui me font peur, ce sont les pieux discours de mère qui me rattrapent ! Et puis, quel intérêt les dieux pourraient-ils prêter à une bergère telle que moi ?

Un souffle froid caresse ma nuque, j’ignore le frisson qui serpente le long de mon dos et fait face à sa provenance. Rien ni personne, bien sur. L’air semble néanmoins plus frais dans ce couloir. Je dois tenter ma chance, le jour ne va pas tarder à tomber, je dois trouver une sortie. Je m’engage dans le passage obscur, gardant une main le long de la paroi.

La rugosité de la roche semble tester ma chair, les callosités de mes mains me protègent vaguement, mais je ne suis pas sûre que cela suffira jusqu’à la sortie. J’avance prudemment, un pas à la fois.

— Attends !

Mon sang se fige dans mes veines. La même voix que précédemment. Que dois-je faire ? Me fier et risquer ma vie ? Ou l’ignorer et… risquer ma vie !? Je rirais presque de ce choix absurde.

— Qui êtes-vous ?

Tant qu’à écouter les conseils… ou les menaces de quelqu’un, autant savoir de qui ils proviennent. L’écho semble amplifier la peur dans ma voix. J’ai la gorge sèche. Je jure que si je sors d’ici, j’irais prier pour toi, ô Athéna ! Et je t’apporterais des offrandes, ô Artemis !

Le silence finit par m’envelopper à nouveau, me faisant douter une fois de plus de ce que j’ai entendu.

— Je ne te veux aucun mal.

Un frisson traverse mon échine, la même terreur circule dans mes veines que la fois où je me suis retrouvée face à un loup. Mon chien fidèle m’avait alors sauvée, y laissant sa propre vie. Mais aujourd’hui, je suis seule et j’ai l’intime conviction que je suis de nouveau une proie.

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