Chapitre 9 : Médusa
Je suis un monstre.
La question innocente me blesse plus qu’elle ne le devrait. Pourquoi ? Et surtout : que puis-je répondre ?
— Comment t’appelles-tu ?
Mon nom… Sans même croiser mon regard, mon nom suffirait à la pétrifier. Alors que sur les derniers mètres, j’ai eu l’audace de m’aventurer près d’elle pour sentir son odeur, le parfum du soleil sur sa peau, je m’arrête de la suivre. A quoi je joue avec elle ? Qu’est-ce que j’espère à l’aider ainsi ? Un second « merci » ? Je suis pathétique.
— Je… Je m’appelle Pyrrha. Et toi ?
Pyrrha. C’est un joli prénom. Je rejette mes peurs et m’élance !
— M…
Non, non, non ! Mais qu’est-ce qui m’arrive ?
— Je t’écoute ?
Sa candeur et la douceur de sa voix me touchent plus qu’elles ne le devraient.
— Mon nom est… Dusa.
Je me mords la langue ; je n’ai vraiment aucune imagination ! Pourquoi n’ai-je pas prétendue être une déesse ou une envoyée des dieux ? Parce que ce serait risible venant de toi, siffle une petite voix dans ma tête.
— Dusa ? Jamais entendu avant…
Tu m’étonnes…
— Je peux t’appeler Dudu ou Zaza ? Ou même Duduse ?
Je… quoi ? Même mes serpents se sont figés de stupeur. Je la terrifiais il y a encore un instant et à présent, elle se moque de moi ?
— Non !
J’ai parlé plus sèchement que je ne le voulais, l’odeur de sa peur me parvient à nouveau. Je m’en veux.
— Apprécierais-tu que je t’appelle Pypy ou Rhara ?
Je suis ébahie par l’absurdité de ma question, j’ai envie de m’étrangler avec mes serpents… Il y a vraiment trop longtemps que je n’ai pas parlé avec quelqu’un.
Annotations