— Apprécierais-tu que je t’appelle Pypy ou Rhara ?

La question me prend de court, avant de me faire exploser de rire et tant pis pour l’écho !

— Quelle horreur, non ! finis-je par répondre.

Adossée à la paroi, j’essuie les larmes aux coins de mes yeux avec le revers de ma main. Malgré la sècheresse avec laquelle elle l’a dite, cette boutade m’a détendue.

— Loin de moi l’idée de te manquer de respect alors que mon sort est entre tes mains, c’est juste que… Je n’aime pas le noir ! Et puis ta voix, mais aussi ta… ta présence ont quelque chose d’effrayant.

Mince. Je recommence : je parle trop ! Non seulement je parle, mais en plus je lui confie mes faiblesses ! Ce qui est sûre c’est qu’Athéna ne s’est pas trop attardée sur mon berceau… Tant pis, discuter me permettra de calmer mes craintes et peut-être d’en savoir plus sur elle.

— Être suivie par une telle personne, dans les ténèbres qui plus est… ce n’est pas très rassurant. Alors qu’être suivie et guidée par une Zaza ou une Duduse ! Rien de mal ne peux m’arriver aux côtés d’une Zaza ! Tu comprends ?

C’est tellement évident, mais verra-t-elle ma logique ? Personne ne comprend jamais mes raisonnements.

L’écho a fini par étouffer mes dernières paroles, laissant place à un silence étouffant.

— Je pense comprendre, dit-elle avec hésitation. Ma réponse reste non.

Mes propositions sont refusées, mais elle a saisi mes intentions ! Cela suffit à me remonter le moral pour affronter l’obscurité de ces lieux.

— C’est encore loin ?

— Oui.

— Serais-je sortie avant la tombée de la nuit ?

— Peut-être, si tu reprends la marche.

Je m’exécute aussitôt.

— Cela te dérange-t-il que l’on discute ? Cela fera passer le temps plus vite et j’aurais un peu moins peur, je crois…