Toujours plus loin
Après plusieurs mois de répit, plus aucun coup et rarement une moquerie par ci, une menace par là. Je récupère peu à peu physiquement mais mon état mental est une catastrophe, toujours bloqué dans ce mutisme qui m'asphyxie et la peur en permanence me transperçant. L'école accueille alors quelques élèves issus de la communauté des gens du voyage récemment installés vers le terrain de sport du village. Celui qui se fait appeler "Rusty" si mon souvenir auditif est correct fait partie des "grands" c'est-à-dire CM1 ou CM2. Moi j'en suis au CE1. Et c'est là que ça devient complètement barge et absurde, que le coup fatal m'est porté.
Rusty a les yeux méchants, il me fait peur. Un jour, je me retrouve en récréation face à lui. Il me demande de me donner la main, et comme je refuse silencieusement il me la prend de force. Je suis épouvanté par le sourire qui assombrit encore plus son visage pendant qu'il me plante ses ongles dans la main et me griffe à sang. Malheureusement, mon mutisme m'empêche de me plaindre et de le dénoncer. J'ai la tête qui tourne, non ça ne peut pas recommencer ! Et pourtant si, ça peut, et de la pire façon qui soit. Rusty ne donne pas de coups, il m'humilie et me roule dans la boue de la cour. Je me fais gronder pour mon état de saleté sans pouvoir expliquer. Rusty sait que je ne peux pas parler, je suis connu dans toute l'école comme celui qui ne parle pas, Alors comme les enfants plus jeunes l'avaient fait avant, il passe aux coups, mais pas n'importe comment. Son petit "règne de la terreur" lui donne de l'autorité sur les petites brutes et pose des œillères sur le regard des autres. Quand quelqu'un ose lui demander si on joue, il dit que oui et l'autre enfant s'en va, soulagé probablement de ne pas avoir à s'en mêler. Rusty donc, est passé aux coups et plus spécifiquement aux coups de pieds dans les parties génitales pendant que je suis maintenu à terre par ses trublions admirateurs. Cela, ça a finit de m'achever, même si en fin de compte ça n'a duré que moins d'un mois je pense, après il est parti de l'école, sa communauté s'est déplacée.
Suite à ces agressions sexuelles, passées sous silence elles-aussi, mon traumatisme psychique est sévère et je m'enfonce de plus en plus profondément dans la dépression.
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