Le début d'une aventurière à Paris
Tout le monde sait que lorsqu’on change de pays, il y a de nombreuses démarches à faire... mais je n’avais pas conscience de la difficulté et surtout de la longueur du processus ainsi que des mauvaises professionnelles que j’allais trouver en cours de mon chemin. Une autre personne étrangère m’a dit un jour que « Si tu passes la première année en France, alors tu resteras pour toujours ». Et elle dû avoir raison.
Nous vivions dans un tout petit appartement où je devais partager la chambre avec mes filles, ce qui était très difficile pour moi d’ailleurs, car vous renoncez a beaucoup de choses et pas seulement votre vie de couple avec votre partenaire mais votre stabilité personnelle. Moi, je suis quelqu’un qui aime avoir mon temps de solitude où je peux créer mes nouveaux projets comme par exemple, l’écriture d’un nouveau livre. J’ai longtemps préféré la tranquillité au bruit mais souvent, avec mes trois enfants guerrier avec pleine d’énergie, si tu n’as pas un espace où tu peux sentir cette tranquillité, tu peux devenir un peu foufou (hahahah!!!). J’ai eu de la chance car, même si l’appartement était petit, il y avait un jardin pittoresque où je trouvais mon moment de solitude.
Je tiens également à vous dire que le propriétaire vivait dans le domaine, un Français d’origine portugaise qui au fil du temps est devenu un ami. Pendant l’été, les week-ends chaque fois que nous pouvions, nous nous réunissions les deux familles pour manger ensemble. C’était anecdotique ; Eh bien, nos premières conversations ont été en espagnol-portugais, car s’il me parlait en français, je ne comprenais rien du tout. Quitter cet appartement après trois ans a été une autre étape et aussi difficile, car nous étions devenus une petite famille.
La première procédure que j’ai fait était l’ouverture de mes droits à la Sécurité Social. Une procédure qui aurait normalement dû être rapide, mais dans mon cas, J’ai passé plus de six mois et mes enfants, plus d’une année. Elle n’a été acceptée, que lorsque j’ai commencé à travailler. Je me suis inscrite à pôle emploi, j’ai cherché un job partout mais sans numéro de sécurité sociale ils ne m’ont pas acceptée. J’étais désespérée et grâce aux réseaux sociaux d’une groupe « Espagnoles pour Paris », j’ai vu une offre d’emploi pour une assistante dentaire en alternance et j’ai décidé de postuler. J’ai commencé la semaine suivante, le 26 décembre.
Quand j’ai partagé la nouvelle à mes connaissances en Espagne, j’étais très critiqué pour avoir quitté mon emploi d’Assistant de Service Social pour venir travailler comme Assistant Dentaire. Comme dit Paula Mattheus dans la lettre de son chanson du titre Valientes de sofa « une personne tellement formée à faire cela, je me sens sincèrement désolée quand j’écoute tant d’imbéciles, essayant de se sentir bien en rendant les autres plus petits » Je savais que ce n’était qu’une étape, que cette formation m’aiderait à parler et à écrire en français.
Pour moi, le travail est une nécessité non seulement financière, mais aussi psychologique. Et qu’avec le temps je retournerais exercer mon métier qui me passionne tant, et non pas parce que je considère qu’être assistante dentaire est inférieur mais parce que ma vocation est le travail social. Grâce à la clinique dentaire, j’ai obtenu mon numéro de sécurité sociale, ma carte de santé, j’ai appris le français et un nouveau métier. J’ai aussi rencontré des gens merveilleux, des collègues de travail qui sont devenus mes premiers amis à Paris.
Cette formation m’a pris 18 mois pour arriver à terme, je prenais les transports en commun et cela me prenait 2 heures pour arriver s’il n’y avait de problème par contre, le jour où il y a des travaux ou manifestation, cela me pouvait prendre 3-4 heures de transport. Alors, je profitais du temps de transport pour étudier, continuer ma formation en français et commencer à rattraper mon retard sur tout ce qui touche le travail social en France. J’avais mon projet et j’avais juste besoin de me sentir à l’aise avec la langue et d’avoir les bons documents.
Un mois avant la fin de mon contrat, j’ai commencé à chercher un emploi d’assistant de service sociale et grâce à indeed effectivement, je l’ai trouvé. Mais ce n’était pas aussi facile qu’il n’y me paraît non plus...
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