Le jour où Zineb est arrivée au lycée Blaise Pascal, il y avait un bourdonnement d'excitation dans l'air. En tant que nouvelle élève, elle a capté l'attention de tous dès qu'elle a franchi les portes de la classe. Avec ses cheveux noirs bouclés tombant librement sur ses épaules et son sourire contagieux, elle dégageait une aura de confiance et d'authenticité.

Zineb s'est rapidement distinguée comme une personne à part dans le microcosme du lycée. Elle était naturellement sociable, abordant ses camarades de classe avec une facilité et une ouverture d'esprit rares. Contrairement à beaucoup, elle ne semblait pas s'inquiéter des cliques ou des rumeurs qui circulaient habituellement dans les couloirs.

Deux jours après son arrivée, un incident en classe de physique a servi de point de rencontre entre nous. Une expérience mal gérée a provoqué une réaction chimique inattendue, créant une petite explosion. Alors que la panique s'installait, Zineb est restée étonnamment calme, aidant à sécuriser la zone et à rassurer les élèves effrayés. Notre professeur, impressionné par son sang-froid, a décidé de la placer avec moi pour les prochaines expériences, vu que j'étais le seul sans partenaire à ce moment-là.

En travaillant ensemble, j'ai appris à connaître Zineb et son histoire. Elle avait changé de lycée à cause du harcèlement qu'elle avait subi auparavant. "Mon père a été incarcéré pour des raisons que je préfère garder privées. Dans mon ancien lycée, les gens me voyaient différemment après ça. J'étais devenue 'la fille du détenu', et j'ai dû faire face à des moqueries et à l'isolement," m'a-t-elle confié un jour, ses yeux reflétant une tristesse lointaine.

Cette expérience avait façonné sa personnalité. Zineb était résolue à ne pas laisser son passé définir son présent. Elle était passionnée par la justice sociale, détestait le harcèlement sous toutes ses formes et était toujours prête à défendre ceux qui en étaient victimes.

Son attitude face à l'adversité était inspirante. Elle abordait chaque jour avec un optimisme et une force qui me poussaient à reconsidérer ma propre vision de la vie. "On ne peut pas toujours contrôler ce qui nous arrive, mais on peut choisir comment on y réagit," disait-elle souvent.

Au fil des semaines, notre amitié s'est approfondie. Nous passions du temps ensemble après les cours, partageant nos pensées et nos rêves. Zineb avait un intérêt particulier pour l'art et la culture, et ses récits de voyages et d'expériences vécues étaient captivants.

Un jour, assis dans le parc voisin du lycée, Zineb m'a partagé ses réflexions sur la vie. "Chaque personne que tu rencontres, chaque expérience que tu vis, c'est un chapitre de ton histoire. Il ne faut pas avoir peur d'écrire de nouvelles pages, même si elles sont parfois difficiles," avait-elle déclaré, observant les feuilles tournoyer dans le vent.

Sa philosophie de vie, son esprit libre et sa capacité à trouver de la beauté dans les petites choses de la vie m'ont profondément touché. Zineb était plus qu'une amie ; elle était devenue un phare dans la brume de mes jours, un rappel qu'après la pluie vient le beau temps.