Depuis l'arrivée de Zineb au lycée Blaise Pascal, les dynamiques sociales avaient subtilement commencé à changer. Sa présence apportait une nouvelle énergie, et même en tant que nouvelle élève, elle avait rapidement perçu certaines tensions au sein de notre classe, notamment entre Sarah et Hamza.

"Tu as remarqué comme Sarah semble différente ces derniers temps ?" m'avait-elle demandé un jour alors que nous étudiions ensemble à la bibliothèque. "Je ne sais pas ce qu'était leur relation avant, mais il semble y avoir une distance entre eux."

En effet, Sarah et Hamza avaient été le couple modèle du lycée, mais récemment, leur relation semblait s'effriter. Sarah, qui avait toujours paru si vivante et heureuse avec Hamza, semblait maintenant porter un masque de façade, cachant peut-être une réalité moins joyeuse.

Cette réalité s'est confirmée un après-midi, dans le parc voisin du lycée. Je trouvai Sarah assise seule sur un banc, plongée dans ses pensées. M'approchant avec hésitation, je pris place à ses côtés. "Sarah, ça va ?" demandai-je doucement. Elle leva vers moi un regard empli de tristesse. "Je ne sais pas, Simo. Je commence à douter de ma relation avec Hamza. Je me sens si seule..."

Nous avons parlé pendant des heures, renouant avec une ancienne complicité. C'était la première fois depuis longtemps que nous partagions un moment aussi sincère. Sarah se confia sur ses doutes et ses incertitudes concernant Hamza, des sentiments qu'elle avait gardés enfouis pendant si longtemps.

Le lendemain, j'ai partagé avec Zineb mon inquiétude pour Sarah. "Elle traverse une période difficile. Peut-être qu'on pourrait l'aider, lui offrir notre soutien." Zineb acquiesça, sa nature empathique et bienveillante resplendissant. "Bien sûr, nous devrions l'inviter avec nous. Parfois, un peu de compagnie et un soutien amical peuvent faire toute la différence."

Ainsi, Zineb et moi avons commencé à inclure Sarah dans nos activités à Agadir. Notre premier périple commun fut une visite au jardin d'Olhão, un magnifique espace vert au cœur de la ville. Ce jardin, avec ses allées bordées de palmiers et ses fontaines rafraîchissantes, offrait un cadre paisible pour se détendre et discuter. Sarah semblait s'épanouir au milieu de la nature, ses soucis s'envolant momentanément.

Un autre jour, nous avons exploré la Kasbah d'Agadir, une ancienne forteresse qui offrait une vue imprenable sur la ville et l'océan. En marchant le long des anciens remparts, Sarah a partagé ses pensées sur l'histoire et la culture d'Agadir, montrant un intérêt que je n'avais pas vu chez elle depuis longtemps.

Chaque sortie était une occasion de redécouvrir Agadir et de renforcer notre amitié. Nous avons flâné sur le boulevard du 20 Août, visité des marchés locaux, et savouré la cuisine marocaine dans des restaurants cachés. Sarah commençait à retrouver son sourire, et je pouvais voir une lueur d'espoir dans ses yeux.

Ces moments passés ensemble dans les rues d'Agadir nous ont rapprochés d'une manière que je n'aurais jamais imaginée. Zineb, avec son esprit aventureux et son empathie, avait non seulement apporté un soutien à Sarah, mais avait aussi renforcé notre trio. Dans la complexité des relations, des soutiens et des soins mutuels, nous avons trouvé une amitié sincère et profonde, un havre au milieu des tempêtes émotionnelles du lycée.