Chapitre 15 : Les Défis de Paradis Valley
Notre voyage à Paradis Valley était une récompense méritée pour notre dévouement et notre succès à Marrakech. Située dans un cadre naturel époustouflant près d'Agadir, la vallée était réputée pour ses piscines naturelles et ses paysages de carte postale. Monsieur Mustapha, toujours soucieux de notre bien-être et de notre croissance personnelle, avait organisé cette escapade pour célébrer notre cohésion et notre travail d'équipe.
Dès notre arrivée, nous avions été éblouis par la beauté sauvage de la vallée. Les falaises abruptes se dressaient autour de bassins d'eau cristalline, entourés d'une verdure luxuriante. C'était un monde à part, un havre de paix loin des soucis quotidiens.
L'hôtel, niché au cœur de la vallée, offrait un confort rustique avec des chambres doubles. Par un concours de circonstances, j'avais été assigné à partager une chambre avec Hamza. La situation était tendue, étant donné notre récente altercation, mais j'avais décidé de garder mes distances et de me concentrer sur le positif de ce voyage.
Zineb, malheureusement, n'avait pas pu se joindre à nous, laissant un vide dans le groupe. Sa présence manquait particulièrement à Sarah, qui semblait encore porter le poids de sa confrontation avec Hamza à Marrakech.
Le deuxième jour, alors que la plupart des élèves se préparaient pour une randonnée suivie d'une baignade dans les bassins naturels, Sarah était tombée malade. Avec une forte fièvre et incapable de quitter son lit, elle s'était retrouvée isolée dans sa chambre.
Un sentiment de compassion m'avait poussé à rester à ses côtés. J'avais passé les quatre jours suivants à veiller sur elle, lui apportant de la nourriture, des médicaments et lui tenant compagnie. Malgré la douleur de mes sentiments non partagés, je ne pouvais pas me résoudre à la laisser souffrir seule.
Le dernier jour, alors que nous nous préparions à quitter Paradis Valley, Sarah était venue me trouver. "Simo, je voulais vraiment te remercier pour tout ce que tu as fait," avait-elle commencé, une lueur de gratitude dans ses yeux. "Je me demande si on pourrait redevenir amis, comme avant."
Sa demande, plutôt que de m'apporter la paix, avait ravivé une douleur enfouie. "Sarah, tu es une profiteuse," avais-je répondu avec amertume. "Tu cherches quelqu'un pour prendre soin de toi, pour être toujours là, et j'étais prêt à être cette personne. Mais quand tu m'as rejeté, tu as perdu le droit d'attendre ça de moi. Je souffre de te voir courir après Hamza, malgré tout ce que j'ai fait pour toi. Tu ne me vois que comme une option de secours, et je ne peux plus accepter cela."
Stupéfaite, Sarah n'avait pas su quoi répondre. Je m'étais éloigné, le cœur lourd mais résolu. J'avais réalisé que je ne pouvais plus me permettre d'être constamment à la merci des caprices de quelqu'un d'autre, même si cela signifiait mettre fin à une amitié qui m'était autrefois chère.
En rentrant à Agadir, je savais que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. J'avais franchi une étape importante dans mon parcours personnel, apprenant à fixer des limites et à respecter mes propres sentiments. C'était la fin d'un chapitre de ma vie, mais aussi le début d'un nouveau, plein de possibilités inexplorées.
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