Chap 3

2 minutes de lecture

Émergeant du sas, Raoul jette un œil sur le paysage tout en respirant avec délice l'atmosphère vivifiante. Seul le haut du vaisseau affleure au dessus des eaux calmes d’un méandre du fleuve. Il fait sortir le bras articulé à reptation spontanée et, d’un coup de laser, se creuse à même la roche bordant le cours d’eau une cavité en forme de baignoire. L’eau vient envahir le bassin, se réchauffant au contact de la roche fondue.

— Vois-tu, Zébulon, l'avenir appartient à ceux qui se lavent tôt.

Et sans plus de cérémonie, il rejoint la berge pour se couler avec plaisir dans son bain improvisé. Après avoir batifolé un moment, se soulevant sur une fesse, Raoul laisse échapper quelques bulles et transforme l’espace d’un instant son bain improvisé en jacuzzi. Dans son oreillette, la voix de Zébulon retentit.

— La bière de monsieur est prête !

— J’ai pas demandé de bière.

— Désolé, j’ai cru entendre Monsieur dire : “Bring me a bottle of beer”.

— Nan, j’me suis juste laissé aller à un petit bonheur. Passe-moi quand même la bière, c’est une bonne idée. Ah, au fait Zébulon, tu connais, toi, la différence entre un petit bonheur et un petit malheur ?

  • Non, mais je suppose que monsieur va m'instruire...
  • Vois-tu mon gars, un petit bonheur, par exemple, c'est péter dans son bain... et un petit malheur... ben c'est péter trop fort.
  • La philosophie de monsieur, à Nulle autre pareille, m'étonnera toujours par la finesse de ses aphorismes.

Raoul attrape la canette toute fraîche servie par le bras articulé.

— Tu vois, Zébulon, il suffit de pas grand-chose pour être heureux. Une planète vierge, une IA de bord diligente, une bonne roteuse et c'est le pied...

Raoul finit par sortir de son bain et, nu comme un ver/Adam (rayer la mention inutile), se décide à explorer les alentours. Guidé par les conseils grésillés dans son oreillette par Zébulon, il saute de rocher en rocher comme un jeune cabri et finit par arriver sur un sommet peu élevé. Écartant les bras tel un Corcovado d’opérette, il offre sa pâle peau de spationaute au soleil argenté de la planète 3,1416. Réalisant alors que la bière matinale appuie un peu trop sur sa vessie, sans changer de position, les yeux mi-clos, il se soulage dans un trou que mère nature a judicieusement déposé à ses pieds...

— Et hop, sans les mains !

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