Épisode 8. Sous la capuche

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J’étais sorti de la taverne, déterminé à retrouver ce mystérieux PNJ encapuchonné.

À l'intérieur, c’était la panique. Et pourtant, ce n’était que le début. Certes, l’idée de se faire trucider par une armée de gobelins n’avait rien de réjouissant, mais quand ils comprendraient que ces créatures immondes allaient probablement réduire Pinte-Pleine à feu et à pixels rouges, détruisant bâtiments et lits entre leurs murs… ce serait le chaos total.

Mais à cet instant, je n’y pensais pas vraiment. Toute mon attention était concentrée sur l’étranger.
Je l’avais aperçu au loin. Il s’éloignait à toute vitesse… en direction de la demeure du duc !

Mon sang ne fit qu’un tour. Avec les révélations de Sami, qui accusait Aloye d’être à l’origine de nos malheurs, elle devenait une cible parfaite pour les citoyens mécontents… à commencer par ce PNJ suspect.
Et puis, une autre donnée me revint en mémoire. Plus tôt dans la journée, un PNJ avait mentionné des assassins portant des capuches.
Cet homme allait s’en prendre à ma "programme-sœur". Je ne pouvais pas le laisser faire.

Sans perdre de temps, j’arrivai à l’endroit où il avait disparu. Devant moi se dressait le portail de la propriété ducale, sans aucun milicien à la garde. Mais pourquoi y en aurait-il ? Notre ville était paisible depuis que les aventuriers ne venaient plus. Cela laissait le champ libre à cet assassin pour accomplir ses noirs desseins. Dommage pour lui : je comptais bien l’en empêcher.

Je fis un rapide inventaire : pas de seau à portée de main cette fois. Tant pis, j’étais prêt à me débrouiller autrement. Je plongeai mes mains dans mes poches et fis apparaître mon inventaire. J’en sortis un couteau gobelin niveau 2.

— Haha, mon gaillard, tu vas goûter à ma lame !

Oui, je sais, parler tout seul, c’est bizarre. Mais les mots m’avaient échappé. Bref.

Je franchis les quelques mètres jusqu’à la barrière, puis pénétrai dans la maison du duc. Je gravis les escaliers à toute vitesse, mon arme toujours en main. Je connaissais par cœur l’emplacement de la chambre d’Aloye… vue de l’extérieur. Mais ici, dans ce grand couloir bordé de portes toutes identiques, c’était une autre histoire.

Je n’avais plus qu’une solution : compter sur ma chance. Oui, je sais, vu ma journée, ce n’était pas gagné, mais je n’avais pas d’autre choix.
Je poussai donc la deuxième porte que je croisai et entrai dans une pièce faiblement éclairée.

Il était là. Il m’attendait.

Bang !
Une flèche vint se planter trois bons mètres à ma gauche.

— Mince ! Je l’ai raté ! fit une voix féminine.

Au programmeur ! L’assassin avait tenté de m’assassiner ! Heureusement, elle avait manqué son tir… de beaucoup, en fait.

Je m’avançai, le couteau toujours en main.
— C’est fini. Tu ne sortiras pas d’ici vivante !

Je ne sais pas d’où venait ce courage soudain, mais mon adversaire semblait me prendre au sérieux. Elle recula d’un pas.

— Je savais que ça finirait comme ça, mais je ne pensais pas que ce serait si rapide, dit-elle. Au moins, dis-moi ton nom, histoire que je ne meure pas de la main d’un inconnu.

C’était une requête étrange.

Elle baissa sa capuche en réponse.
De longs cheveux blonds tressés et des yeux bleus comme l’océan… même si je n’avais jamais vu l’océan, j’en étais certain : c’était la même couleur.

— Aloye ?

— On se connaît ? répondit-elle.

— C’est moi, le citoyen numéro 7.

— Heu… non, je ne connais pas.

— Mais si, je suis celui qui passe ses journées en face de votre balcon.

J’aurais bien voulu trouver un interrupteur, mais je me suis rappelé que les chandeliers et autres lampes à huile ne s'allumaient pas de cette manière.

— Le pervers ?

— Oui. Heu, non, enfin si, c’est moi… mais je ne suis pas un pervers.

— Et vous êtes quoi, alors ?

— Un admirateur… insistant, tout au plus.

Pas convaincue.

Elle s’approcha du mur derrière elle et tourna un disque incurvé, allumant toutes les lampes à huile de la pièce.

C’était le plus beau jour de ma vie. J’étais en tête à tête avec Aloye, et elle savait que j’existais. Certes, de réputation seulement, mais c’était tout ce qui comptait.

Je jetai un regard autour de la pièce : un grand lit à baldaquin, une coiffeuse avec un miroir, une porte-fenêtre menant sûrement au balcon, et… qu’est-ce que c’était que ça ?

Sur tous les murs, des carrés de tissu brodés de cibles. Pas de cascades, d’elfes ou de lapins comme dans mes rêves du premier épisode. Juste des cibles intactes, entourées d’une multitude de trous.

Je reportai mon regard sur Aloye. Elle tenait un arc. Voyant les questions dans mes yeux, elle se hâta de dire :

— Je peux tout vous expliquer.

Super. La conversation allait continuer.
J’étais aux anges.

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