Acte 48 : LE SANG DES RAPACES - The mist

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— Salut les Troll-spectateurs ! Bonjour, ma chère Janette !

— Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel. Flash publicitaire :

Après Fish and Chips, les MARIE ANTOINNETTE sortent leur album Mr Le Président ! Ce groupe de techno-dance-electro totalement déjanté a conqui les ondes radio du TROLLverse ! Les fans ne se comptent plus ! Les bacs sont pleins. Mais, allez vite acheter la petite galette argentée, la nouveauté risque fortement la rupture de stock !

— Ah, je comprends mieux...

— Quoi, mon cher ?

— Votre empressement à envoyer le flash publicitaire ! C'est bien votre groupe fétiche ?

— Tout à fait mon petit Marcel ! Je vous le recommande vivement !

— Entendu ma chère Janette, j'irai l'acheter à la sortie du boulot.

*

Chapitre deuxième : Silent Hyll.

Dehors, la neige recouvrait les rues, les toits des habitations. Le silence régnait. Yellowbud réveillonnait paisiblement. Les familles partageaient un bon repas dans leur foyer chaleureux et accueillant. Seuls, Meredith et Carter avaient les pensées occupées à de sinistres réflexions.

Cela faisait deux ans que la jeune femme écrivait des récits fantastiques. Depuis que sa série fétiche avait été annulée. Elle avait relu toutes les BD BloodRain, ainsi que Reveries, où Sloan avait fait une brève apparition. Mais le personnage lui manquait tant, qu'elle entreprit d'écrire un roman de ses aventures. Des chroniques. Ce format n'existait pas encore dans l'univers de Carter.

Soudain une forte détonation fit tressaillir les vitres du petit appartement de Meredith. Le chasseur se rua dehors, afin d'en découvrir la cause. Elle enfila son manteau, prit le trois-quart de son partenaire et lui emboîta le pas. Un énorme trou béant coupait la rue en deux. Il en sortit une multitude d'hideuses créatures. Sloan rasa les murs afin de ne pas chuter dans le ravin infernal. La jeune femme lui lança sa veste, puis l'imita. La nuée monstrueuse se dispersa dans les airs disparaissant dans la nuit. Le jeune homme sortit un objet semblable à un bracelet serti d'une grande gemme verte, puis le tendit au dessus de la crevasse. La pierre prit une teinte pourpre. Quelques badauds téméraires sortirent, poussés par la curiosité. Quelques uns ne purent retenir leurs cris d'effroi. Les femmes se précipitèrent sur leurs enfants, leur hurlant de rentrer. Soudain, un filet de brume noire s'échappa lentement des bords de la fosse infernale. Sloan recula nerveusement, tirant Meredith par le bras. Elle se tourna vers lui, le regard empreint d'une terreur indescriptible.

— Il doivent tous rentrer chez eux. Fais quelque chose, je t'en prie !

— Rentrez chez vous ! C'est de la vapeur toxique, ça vous tuerait un bœuf ! Rentrez ! Sécurité nationale ! Hey ! Vous écoutez ce qu'on vous dit ?! hurla-t-il, brandissant une pièce de monaie qui prit la forme d'un insigne du FBI.

Les plus frileux obéirent sans demander leur reste. Un jeune homme, pourtant, se hasarda à approcher le brouillard qui s'épaississait aux contours du trou.

— Non ! N'approchez pas la brume ! Pitié, non ! s'époumonait Meredith. Je vous en prie arrêtez !

Le nuage toucha les pieds de l'adolescent, qui recula, surpris et quelque peu apeuré. Soudain, un tentacule gigantesque s'enroula autour de sa taille le tirant vers la crevasse. Le pauvre bougre résistait de toutes ses forces. Deux hommes tentèrent de l'extirper de l'emprise du monstrueux appendice, en vain. L'adolescent fut instantanément coupé en deux. La créature des ténèbres emporta ses jambes dans l'abîme, laissant le reste du corps entre les mains des deux ouvriers, qui s'étaient efforcés de secourir le malheureux. La mère, en pleurs, se rua vers la dépouille déchiquetée, mais fut retenue dans sa course. Sloan venait de jeter un sort, pour la bloquer. Il ne fallait pas approcher la nuée maléfique. Il se tourna vers Meredith.

— Sérieux ? Stephen King. Et Carpenter tant qu'on y est.

— Et Wes Craven, fit la jeune femme dépitée.

— Tu vas me sortir tout ce que tu as écrit, toutes tes foutues archives !

La jeune femme regarda en direction de son appartement : la brume enveloppait, dorénavant, toute la façade, jusqu'à sa fenêtre. Carter la prit par le bras, puis l'entraîna hors de la rue maudite.

— J'avais commencé à écrire sur l'ordinateur de la bibliothèque de l'université. A l'époque mon PC était en réparation, j'avais hâte de me lancer. Je ne voulais pas oublier mes idées, alors j'ai acheté un carnet, où je notais les grandes lignes. Je l'ai conservé dans mon casier.

— OK. On fonce à la cité U.

Sur le chemin, Sloan mit une réglisse entre ses dents.

— Bon sang, qu'ça m'avait manqué ! On ne va pas avoir de mauvaises surprises, rassure-moi.

— Je n'en sais rien. Je peux te jurer que je n'ai pas écrit notre rencontre. Mais les monstres sont, en effet, les mêmes.

— À quoi doit-on s'attendre encore ?

— Les plaies de l’Égypte. Les créatures dans The Mist.

— Oui, on a eu un échantillon, déjà.

Il arrivèrent enfin devant la bibliothèque. Le traqueur de chimères, ferma les yeux, approcha ses doigts de la serrure, la porte s'ouvrit. Meredith sourit. Ils entrèrent aussitôt. Sloan ferma les yeux, à nouveau, balayant l'air de sa main. La porte se referma, puis le bâtiment s'illumina.

— On va pouvoir passer aux choses sérieuses. Où est cette foutue machine ?

La jeune femme lui fit signe de la suivre. Ils montèrent à l'étage, ouvert en mezzanine. Sept ordinateurs étaient disposés le long du mur, au centre, des tables étaient alignées, côte à côte. Ici, les étudiants pouvaient consulter les vieux journaux de Yellowbud, que le bibliothécaire fournissait à la demande. Au fond, à l'autre bout des escaliers, trônait une unité centrale à l'écran imposant, destinée à la consultation des archives du pays. Meredith s'assit en face de son PC et l'alluma. Elle eut soudain un sentiment de profond désarroi, comme si on avait aspiré son âme. La jeune femme frissonna. Sloan lui posa une main sur l'épaule.

— Qu'est-ce qu'il y a, ma biche ?

— Je ne sais pas. Sans doute la mélancolie. J'ai quitté l'université il y a deux ans déjà, mais Gareth me laissait toujours entrer. Cet endroit est plein de bons souvenirs. Elle chercha son blog sur internet : voilà.

Carter s'assit à côté d'elle, puis se mit à lire. Au bout de quelques paragraphes, il ne savait pas s'il devait se sentir gêné ou flatté. Soudain, les lampes et les plafonniers de la bibliothèque se mirent à exploser, les un après les autres. Quelques secondes plus tard les deux amis se retrouvèrent noyés dans le noir total. Meredith saisit son compagnon par le bras. Terrifiée, elle s'agrippa à lui. Il entendait la respiration saccadée de la jeune femme et sentait les mouvements de sa poitrine accélérés par l'effroi qui la tenaillait.

— Sloan. Je ne me souviens pas d'avoir écrit ça... lui murmura-elle, la gorge serrée.

Une brume rougeâtre se dessinait à l'entrée de la salle d'informatique. Elle envahit progressivement l'environnement. Meredith se serra contre Carter, qui la prit dans ses bras pour la rassurer. Pour la première fois depuis longtemps, le chasseur se trouvait désemparé face à une situation qu'il n'arrivait plus à contrôler. Kabus, démon des cauchemars, apparut et les emporta dans son royaume.

— Oui ! Clama la jeune femme en regardant l'homme avec bonheur.

— Je vous déclare ainsi, mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

Sloan souleva le voile de Meredith, s'approcha d'elle, le regard brûlant, lui caressa le visage puis l'embrassa avec douceur. La belle se laissa aller dans les bras de son bien aimé.

Les chroniques de la cité Chimère - « Le chant de l'aube au crépuscule »

DEARDON pour TROLL MAG INFINI-TEA

*

— On risque le réchauffement climatique !

— Oui, ça devient dangereux ! Un thé glacé ?

— Oh oui, ma cher Janette ! Oh, oui... à la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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