Acte 38 : DOOM CHRONICLES - Aux origines du mal

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— Salut les Troll-spectateurs ! Bonjour, ma chère Janette !

— Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel. Je vous sens tout excité mon petit Marcel...

— Je craque, j'en peux plus il faut que je lance le truc ! Notre pigiste Archer est malade, donc... Oh rien de bien grave, elle est quelque peu léssivée...

— Sortie de La Guerre des Trolls on n'en serait pas moins !

— Oui, je compathis Janette ! Bref, ça n'empêche qu'il faut qu'on continuent de produire du scoop et justement j'en ai un bon !

— Marcel, vous m'intriguez !

— Deardon et Penry ont été happés par une viscobulle produite par Burning AL, l'Alien timbrée qui harcèle sexuellement ce pauvre Karlito ! Bref je m'éparpille ! Revenons à nos kiwis ! Ils se sont retrouvés dans une dimension parallèle... ou perpendiculaire... Perpendiculaire ! Les viscobulles connectent les perpendiculaires ! Donc, le monde est... je ne vais pas spoiler, régie, envoyez l'article !

*

Année 2157.

Dans un monde dévasté par des créatures de l'enfer, une seule ville résiste. La cité souterraine que l'on baptisa Le Purgatoire.

***

Année 2152.

Il y a cinq ans, la base orbitale Alpha 999 se faisait envahir. L'équipe de scientifiques qui y travaillait fut exterminée. La biologiste Cassandra Rudlong laissa un appel au secours par visio, avant de disparaître.

« Oh, mon dieu, je ne veux pas mourir comme ça !... »

Puis plus rien. Des hurlements terrifiants rendaient le message quasiment inintelligible. Les abysses avaient lâché leurs pires démons. La faille qui servait de portail de connexion avec la Terre, s'était ouverte sur la fosse de la Bête immonde.

L'armée condamna le passage sur Terre puis envoya une escouade afin de juguler la catastrophe et porter secours à d'éventuels survivants.

La base était rongée par les flammes, infestée de chimères cauchemardesques. Cassy avait réussi à accéder au stock d'armes expérimentales avant que les monstruosités ne pénètrent dans son laboratoire. Tirant dans le tas sans réfléchir, elle eut cependant le temps de reconnaître certains de ses collègues, enragés, possédés - tels l'Invunche gardant l'entrée du Helheim - parmi les goules et autres djinns du monde souterrain. Un moment d'hésitation. Brusquement elle ressentit une douleur atroce dans le crâne, semblable à une multitude de coups de marteau. Puis la jeune femme s'évanouit.

Les troupes d'élite arrimèrent leurs vaisseaux à la coque de la station, découpèrent des ouvertures au laser, puis pénètrèrent dans l'enceinte du bâtiment spatial. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'ils allaient y découvrir. Le sol, les murs étaient recouverts de glace, tandis que tout, autour, brûlait. Le métal fondait, les parois se mouvaient sous l'effet de la chaleur. Des créatures décharnées grouillaient dans les couloirs, tapissant les surfaces tels d'énormes asticots agglutinés dans la plaie purulente d'un cadavre en décomposition. Le colonel Levar et ses hommes mitraillaient sans s'arrêter essayant, tant bien que mal, de se frayer un chemin dans cette fournaise.

Rudlong ne comptait plus les semaines passées à survivre dans la Géhenne. Tirer sur les monstres, découper les monstres, piéger les monstres, les faire sauter. La routine atroce d'une pauvre jeune femme qui ne se reconnaissait plus. Cette fois-ci, elle avait réussi à accéder au cinq-centième étage. Où la faille se trouvait. Cassandra avait l'idée de la refermer. Cependant, d'autres horreurs l'attendaient. Au centre de la grande salle, un bassin de chair broyée était apparu, l'empêchant de s'approcher du vortex. Sans doute quand l'enfer s'était ouvert sur son monde. Une forme visqueuse sortit de la soupe de boyaux, puis une autre, puis une armée de goules affamées. Rudlong rechargea son Speedfire, pour tirer dans la masse terrifiante de créatures difformes. Elle repéra un couloir sur sa droite et s'y engouffra. Au bout, un accès à double ventaux coulissants. Cassy tira dans la paroi renfermant les fils électriques du panneau de contrôle, plongea ses mains dans le trou, puis en sortit les câbles. Les goules approchaient dangereusement. La cloison s'ouvrit brusquement. Reprenant son arme en main la jeune femme se retourna tirant en rafale sur tout ce qui bougeait tout en reculant. Une fois à l'intérieur elle donna un coup de crosse dans l'autre panneau de contrôle. Les énormes pans métalliques se refermèrent.

— Quel chance, c'était même pas sûr que ça fonctionne.

Cassy s'approcha de la paroi, puis ferma les yeux écoutant les bruits de l'autre côté. Elle resta un moment immobile, comme hypnotisée par les hurlements étouffés par l'épaisseur du barrage d'acier. Un instant de sérénité.

— Qui êtes-vous ?

Rudlong se retourna arme au point. Trois légionnaires la tenaient en joue. Elle baissa son Speedfire.

— Cassandra Rudlong. Vous êtes la troupe de secours ?

— Pardon ?? Oui, mais... s'exclama le plus grand. Sans réussir à finir sa phrase. Châtain, les yeux brun.

— Vous êtes un des membres de l'équipe scientifique ! Comment avez vous fait pour survivre à cette boucherie ?? lança le brun sur sa droite.

— Ça fait six mois. Vous avez une formation militaire ? reprit le balèze.

— Non, répondit la rescapée.

— Soldats. On fera connaissance plus tard. Sergent Parish, tu lui fais visiter, ordonna le superbe noir à l'accent britannique et à la carrure impressionnante.

— À vos ordres, mon colonel.

— King, avec moi. Vous nous rejoignez salle 47, après.

— Oui, mon colonel.

Derrière elle les goules s'acharnaient encore sur la cloison impénétrable. Le soldat Parish lui fit signe de le suivre. La visite fut brève. Un long corridor incrusté de trois ouvertures aux portes coulissantes à commande vocale et fermeture magnétique. Sur la gauche, des douches communes, quatre cabines de toilettes. À côté un dortoir. En face, la salle 47.

— Vous êtes combien ?

— Nous ne sommes plus que quatre. Rudlong, je vous présente Angelina Bennett, notre psychique.

— Bonjour.

— Vous... Vous êtes infectée ! Elle porte le démon en elle !

Parish arma son fusil new age. Cassandra s'approcha de la blonde aux yeux noirs. Elle plongea son regard dans celui de son accusatrice.

— Il... vous... avez le contrôle sur la chose... Comment faites-vous ?

— J'en sais rien, j'ai eu un mal de crâne terrible, puis je me suis réveillée en ressentant une entité étrangère en moi. Mais comme je l'ai dit, je refuse de mourir comme ça. Alors il est hors de question que je me rende.

— Vous êtes forte.

— Si vous le dites.

— On doit rejoindre le colonel en salle 47.

Le légionnaire Parish, la scientifique Rudlong et la psychique Bennett s'y rendirent sans attendre, en silence, chacun perdu dans ses pensées.

Les chroniques d'un monde en ruine

DEARDON pour TROLL MAG INFINI-TEA

*

— Les univers perpendiculaires sont-ils tous aussi effrayants ?

— Vous me posez une colle, Janette ! Nos pigistes nous tiennent au courant... en attendant, à la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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