Acte 41 : DOOM CHRONICLES - Le Purgatoire
— Salut les Troll-spectateurs ! Bonjour, ma chère Janette !
— Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel... Pardon, mon petit Marcel, mais ça vous dérange si on passe les nouvelles habituelles, le marché du thé et les flashes publicitaires ?
— Oui, ma chère Janette, ça peut attendre ! J'ai autant hâte que vous de connaitre la suite des mondes perpendiculaires ! La régie, envoyez !
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2157
Shyrel Parish en a marre. Chaque jour la même merde. Les mains dans le sang, cette odeur de barbaque et les cris des blessés... Ce quotidien de médecin urgentiste commence à lui peser. Enfin, dans le nouveau monde, tout médecin est urgentiste. Elle n'arrive plus à dormir, surtout depuis que James est parti en mission hors du dome. Terrifiée a l'idée de ne plus jamais revoir son frère, la jeune femme rumine. Personne ne sait s'il y a de la vie à la surface. Humaine, parce que les saloperies de l'enfer, pour le coup, c'est la surpopulation. Ces choses sont devenues l'espèce dominante de la planète. Le Purgatoire semble être tout ce qui reste de l'humanité. Il est évident que sur les autres continents il doit y avoir des rescapés vivant, sans doute, comme les habitants de la dernière cité américaine. Mais à quoi bon chercher à savoir. Tout moyen de communication a été anéanti lors de la grande invasion. Parish avait survécu par on ne sait quel miracle. Depuis, sa soeur est de plus en plus angoissée à la simple pensée qu'il soit un légionnaire. Il aurait pu faire un bon médecin. Meilleur qu'elle. Enfant, il se passionnait pour toutes les sciences et montrait déjà de réelles capacités. Très observateur, doté d'un sens de la déduction affûté, le môme n'avait que cinq ans lorsqu'il a réparé son premier ordinateur. C'était pareil pour tout, quel que soit le mecanisme. Organique, systhétique, il pouvait tout remettre sur pied. Shyrel ne comprenait pas le choix du jeune homme concernant sa carrière militaire.
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2152
— Comment vous avez su garder cet endroit indemne ? demanda Rudlong, intriguée.
— Comment avez vous survécu à la légion de goules grouillant de l'autre côté ?
— Hey, vous d'abord j'ai posé la question avant ! Et votre psychique a un aperçu du pourquoi du comment...
Le balèze tout en muscle, se tourna vers Bennett, les yeux grand ouverts de curiosité.
— Elle possède le démon...
— Hein ?? Tu veux dire elle est possédée ?
— Non, elle a raison, c'est bien moi qui le possède. La bonne blague, n'est ce pas ?
— C'est plutôt flippant, imaginons qu'il sorte quand vous dormez ! reprend King.
— Je ne dors pas. Un des avantages à avoir chopé ce parasite.
— OK, ça nous fait un atout pour se sortir de ce merdier, lança Levar se levant. Mes hommes on besoin de repos. Rompez. Si vous voulez prendre une douche, vous savez où c'est... pour manger quelque chose, nous avons quelques réserves dans le placard à l'entrée.
— Donc bientôt, vous allez crever de faim ?
— Pas vous ?
— Pas vraiment. Faut trouver un plan pour se tirer de là et vite. Vous être venus en spaceship ?
— Oui, mais ils sont arrimés à l'autre bout de la station, aux étages inférieurs.
— Comme c'est pratique !
— J'vous l'fais pas dire...
Levar sortit, suivi d'Angelina Bennett et du Major King, qui jeta un coup d'œil curieux vers Rudlong avant de quitter la salle. La scientifique resta un moment, profitant du silence. Parish la dévisageait ne sachant quoi penser.
— Ça vous perturbe ce truc, avouez, fit-elle en s'asseyant sur la table.
— Quel truc ?
— Faites pas semblant d'être con. Vous avez une jolie tête à claque... mais ça se voit qu'il y en a là-dedans...
Elle posa ses pieds sur la chaise, ses coudes sur les genoux, puis plongea sa tête dans ses mains.
— J'aime pas causer... Ça commence déjà à me manquer de défoncer du monstre. Ils font quoi à votre avis vos collègues ?
— Ils jouent aux cartes.
— Sérieux ??
— Oui. Tous les soirs on se fait une partie. Bridge, pocker...
— Wow ! Sympa.
— On n'a qu'à les rejoindre, lance le soldat en se levant.
Rudlong glisse sur le côté et attrape le jeune homme entre ses cuisses.
— J'ai pas envie de jouer au cartes, beau brun...
Surpris, Murphy reste là, tendu comme une courroie de transmission.
— C'est quoi ton prénom ?
— James. Madame.
— Me lance pas des madames, on a le même âge ! Ça fait combien de temps que t'as pas promené la p'tite bête ? J'ai besoin d'une douche, tu viens me frotter le dos ?
La jeune femme descendit de la table, se dirigea lentement vers la sortie faisant le tour du plateau, puis actionnant les ventaux, lança un clin d'œil au capitaine d'escadron, qui piqua un fard aussitôt. Quelques instants après, il la suivit. Elle était plutôt jolie, brune, un carré court, le cheveu bouclé, les yeux vert et le teint miel. Il se déshabilla, posa ses affaires pliées sur le banc de métal encastré dans le mur, puis s'engouffra dans la cabine à côté. Il n'osa pas la rejoindre. L'entité démoniaque qu'elle possédait, son manque de pratique avec les filles, lui faisaient peur.
— Tu penses que l'esprit finira par prendre ma place, que bientôt il ne me restera plus rien d'humain...
Il se retourna abasourdi par la réflexion de la belle... et sa présence, juste sous son nez.
— Arrête de te prendre la tête. Tu n'auras sans doute plus jamais l'occasion de t'envoyer en l'air. Y'a peu de chance qu'on se tire de ce traquenard.
Elle se colla contre lui, glissant ses mains dans son dos. Cassandra avait raison. Il se laissa aller à ses pulsions primaires. Ça faisait tellement longtemps.
Comment se fait-il qu'il y ait encore de l'eau dans la base ? Et comment cet endroit a pu rester intact alors que tout le reste est dévoré par les flammes, infesté d'êtres monstrueux et que je sois la seule survivante du massacre ?
Les chroniques d'un monde en ruine
D. S. PENRY pour TROLL MAG INFINI-TEA
*
— Quel coquin ce Parish ! Ne serait-ce pas un trait de famille ?...
— Oui ! Ne serait-il pas le petit-fils de ce cher Peter Murphy ?
— Il a mis Sheldon en cloque !! Ha !!
— Mon petit Marcel, Sheldon Mortensen n'est pas de celles qui font n'importe quoi ! Non, je parie ma tasse de thé que ce n'est pas elle !
— Nous sommes dans une dimension perpendicilaire ! Tout est possible ma chère Janette !
— En effet, tout est possible... Je suis heureuse de ne pas y être, mon cher Marcel ! Quel enfer !
— Pareillement, ma chère Janette, pareillement... À la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !
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