Chapitre 5 - Ethan

4 minutes de lecture

Comme tous les samedis, je suis en soirée pyjama chez Jacques, juste lui et moi. Il est 21 heures, on est allongés sur son lit et on bouffe des chips.

- Tu penses que je me trouverai une meuf un jour ?

Jacques se redresse sur ses coudes et me regarde.

- Bah, je pense, oui. Après, c’est pas toi qui viens à l’amour. C’est l’amour qui vient à toi.

- T’es devenu un sage, Jacques.

- Héhé, c’est l’expérience.

Je lui donne une claque.

- Arrête de te vanter d’être en couple. Tu parles d’expérience mais c’est ta première meuf.

Jacques hausse les épaules.

- Ouais, mais ça fait 4 ans. Et puis, je sais que Mia, c’est la bonne. Je le sens.

- Comment t’as su que tu l’aimais ?

Mon ami se tourne vers moi et me regarde avec une lueur taquine dans les yeux.

- Bah, comme toi pour Sarah.

- Je suis pas sûr d’avoir ressenti un truc pour Sarah.

- L’amour c’est vague. Je sais pas, je la trouvais jolie, sympa, elle me comprenait, j’aimais sa personnalité. Enfin, le feeling passait bien, quoi. Le truc c’est, je pensais tout le temps à elle. Je pouvais être de mauvaise humeur, dès que je la voyais, boum, mon sourire reprenait le dessus. Ou quand j’étais triste. Les fameux papillons dans le ventre étaient là, eux aussi. J’avais tout le temps envie de lui parler, de la voir. J’ai craqué et je lui ai révélé mes sentiments.

J’écoute attentivement Jacques. Je n’ai jamais ressenti ça pour une fille. Ou un garçon. En tout cas, jamais aussi fort. Il y a bien deux ou trois trucs qui collent avec ce que je ressentais pour Sarah, mais rien de plus.

- Enfin bon, t’as le temps, tu sais.

- Ouais, j’imagine.

Je soupire. Jacques attrape son téléphone et sourit. Je jette un œil à son écran et vois qu’il discute avec Mia. Elle lui a envoyé une photo où elle est avec Marine, en train de préparer des cookies. Elle a ajouté en message «Pâtisserie nocturne ».

Je commence par détailler Mia. Ses cheveux blonds sont attachés en une queue de cheval, et deux mèches sont retombées. Ses yeux sont bruns. Ses sourcils fins et droits ont la même couleur que ses yeux. Je remarque ses longs cils et ses joues rosies. Elle porte une chemise de nuit simple, blanche.

Quant à Marine, elle a laissé ses cheveux bruns détachés. Ils bouclent sur ses épaules. Ses yeux sont verts. Ses joues rebondies lui donnent un air innocent et mignon. Elle a revêtu la même robe de nuit que Mia mais en noir.

- Tu devrais tenter le coup avec Marine.

La voix de Jacques me ramène à la réalité.

- De quoi ?

- J’ai dit que tu devrais tenter de sortir avec Marine. En regardant cette photo et en te basant sur ce que tu sais d’elle, expose moi ce que tu penses de cette fille.

Je me retiens de rire.

- Elle est plutôt mignonne sur la photo. Je la qualifierai presque de jolie. Son physique me plait assez. Mais son caractère, un peu moins. Elle est assez étrange, je veux dire, la dernière fois au McDo, c’était bizarre. Toujours bruyante, excitée… J’aime bien le fait qu’elle laisse transparaître ses émotions, mais elle le fait un peu trop parfois. Rien qu’à sa tête on peut comprendre ce qu’elle ressent. Elle est expressive. Et trop puérile.

- Et si tu devais faire un bilan, ton avis sur elle est plutôt positif ou négatif ?

- Tu fais quoi là ? Une prescription médicale ?

Jacques ne relève pas et continue :

- Alors ?

- En vrai, positif.

- Hé bah, sors avec elle ! Ou essaye au moins. Elle a l’air de t’apprécier.

J’hésite. Marine et moi ? Pourquoi pas ? Mais, je ne veux pas tenter de sortir avec elle en me basant sur l’avis de Jacques, ne rien ressentir pour elle et lui briser le coeur.

- Pour moi, ses sentiments pour toi sont sûrs. Après, quant est-il des tiens ?

- Argh, je sais pas, dis-je.

- Essaye de l’embrasser.

J’éclate de rire à cette suggestion.

- Tu veux vraiment que j’aille voir Marine et que je lui roule une pelle comme ça ?

- Bah oui.

- Dis le mec qui n’a jamais embrasser sa meuf avec la langue.

Jacques lève les yeux au ciel.

- Elle ne veut pas.

- Bah, pourquoi ?

- Je sais pas, c’est comme ça. Mais c’est son choix et je le respecte.

- Passe moi ton tél.

- Pourquoi ?

- Jacques, passe-moi ton tél. Et déverrouille-le.

Il accepte et me le passe. Je tape un message à Mia.

Dis, Mia, tu veux pas qu’on essaye de s’embrasser avec la langue ?

Quand je rends son téléphone à mon ami, il écarquille les yeux.

- Mais t’es pas bien de lui dire ça comme ça ! Elle va croire que c’est moi !

Je me marre devant l’air paniqué de Jacques. La réponse de sa petite amie fuse.

- Ouah, elle a 5 ans ou quoi ? C’est quoi cette réponse ?

- Mêle-toi de ce qui te regarde, Ethan.

Il est vexé. Je recommence à rire et Jacques me rejoint lui aussi, avouant que c’est drôle.

Annotations

Vous aimez lire Ella Rarchaert ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0