Chapitre 10 - Mia

4 minutes de lecture

Je lis la recette de cookies proposée par Ethan.

- Je ne savais pas que tu cuisinais, ronronne Marine en papillonnant des cils.

- Ah, j’adore pâtisser.

Ethan me lance un regard qui me défie de le contrarier en disant que c’est faux.

- J’ai trouvé cette recette sur le site La cuisine de Marine, alors j’ai sélectionné celle là.

Alors que cette recette vient d’un site d’un grand pâtissier américain. Mais je me tais à nouveau.

Ce que Ethan fait à Marine, c’est horrible. Ça ne se fait pas. Et le fait que la base de l’idée vienne de Jacques me déplaît un peu.

- Il nous faut un saladier, une spatule, un fouet, une plaque de cuisson et du papier sulfurisé, énumère Jacques.

- Et 250 grammes de farine, 125 grammes de beurre mou, 100 grammes de sucre roux, 50 grammes de sucre blanc, un œuf, une cuillère à café d’extrait de vanille, un demi sachet de levure, une pincée de sel et 200 grammes de pépites de chocolat, complète-je.

Marine préchauffe le four à 180°C. Ethan verse dans le saladier le beurre avec les sucres et fouette. Jacques prend le relai quand son meilleur ami en a marre de mélanger et révèle des biceps auxquels je ne m’attendais pas.

- Tu fais de la muscu ? demande Marine.

- Ouais, répond Jacques.

J’ajoute l’oeuf et l’extrait de vanille, la farine et le reste des ingrédients avant de malaxer la pâte. J’ai toujours adoré pétrir la pâte à cookies. Ma mère déteste faire ça, alors elle a acheté un robot qui le fait à sa place. Sauf que je n’utilise jamais de robot-cuisine, parce que ça me donne l’impression que ce n’est pas moi qui ait cuisiné.

Marine et Ethan forment les boules de pâte ensemble et j’en enfourne une dans la bouche.

- Ce truc est vachement meilleur cru, affirme-je.

- Ouais, avoue Marine.

Le meilleur ami de Jacques moule un cookie en forme de coeur et le fourre dans la bouche de Marine. Beurk. Trop cliché. Ma meilleure amie est aux anges.

Je dispose avec Jacques les boules de pâte sur le papier sulfurisé et enfourne nos cookies pour 15 minutes. Il nous reste 45 minutes avant de devoir déserter la salle.

- On arrive avec Jacques.

- Vous allez où ? demande malicieusement Marine.

- Chercher des chocolats chauds au Starbucks à côté, réponds-je.

On sort du bâtiment et on se rend au café.

- Mia…

- Quoi ?

- Pour Ethan et Marine… Je regrette d’avoir proposé ça à Ethan. En fait, maintenant que je vois comment elle réagit dès qu’il fait un truc un peu gnangnan, je me rends compte à quel point elle l’aime… Et à quel point ça lui fera mal quand Ethan arrêtera son cirque. Je culpabilise de fou. C’était pas une bonne idée, je suis sincèrement désolé.

J’attrape la main de Jacques. Je ne lui en veux pas. J’en veux à Ethan, même si je sais que c’est injuste car il n’y est pas plus pour quelque chose que Jacques.

On commande quatre chocolats chauds qui nous coûtent seize euros (franchement quatre euros pour un chocolat chaud dégueulasse c’est abusé). Il n’y a pas de bruit quand on arrive dans le hall du bâtiment de cuisine. La porte de la salle où on a préparé les cookies et où on a laissé Ethan et Marine est close. J’ouvre la porte en disant gaiement :

- On est...là ?

J’ai failli laisser tomber les chocolats chauds. Marine, assise sur le rebord du plan de travail, avec Ethan entre ses jambes écartées, en train de s’embrasser, les mains d’Ethan posées sur les hanches de Marine. Je reçois comme une décharge électrique. Ouah, ce mec va beaucoup trop loin dans son délire, fut ma première pensée. On est censé attendre la fin de leur galoche ? fut la deuxième.

Jacques aussi est sous le choc. Il se racle la gorge et Marine lève les yeux vers nous.

- AAAAH, QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ LA ?!!!

Elle s’éloigne de Ethan et remet ses cheveux bruns en place. Le meilleur ami de Jacques est tout aussi gêné. Il se met à jouer avec les lanières de son sweat bleu.

Ethan ne l’aime pas. Je le sais très bien. Jacques me l’a avoué aussi. Mais alors pourquoi il a embrassé Marine ? Je jette un regard noir au garçon qui serre les dents.

- Je… je vais aux toilettes, murmure Marine.

Et elle disparaît presque en courant.

- Mais putain, Ethan, tu viens d’aggraver ton cas, grogne Jacques.

- Qu’est-ce qui t’as pris ? raille-je.

- Hé, oh, c’est bon. Elle était accoudée au plan de travail, j’ai eu une poussée d’adrénaline alors je l’ai embrassée… C’est Jacques qui m’avait conseillé de l’embrasser, en plus…

- Je disais ça pour rire, mec ! s’exclame l’intéressé.

Je reste là, une main sur la hanche, à fixer les deux garçons.

- Vous vous êtes tous les deux mis dans la merde. Et c’est pas la faute d’Ethan plus que celle de Jacques.

Énervée, je rejoins les toilettes pour retrouver Marine. Les larmes me montent aux yeux.

- Mia, pourquoi tu pleures ? questionne mon amie.

- Une dispute avec les mecs. Ils ont tous les deux fait une énorme connerie… Bref…

- Ethan et moi sommes en couple, ajoute Marine tout bas.

Je manque de m’étouffer et repars aussi vite que je suis partie vers la cuisine. Je m’approche d’Ethan et attrape le col de son sweat. Ma main tremble. Et après ? Je fais quoi ? Ethan ne semble pas comprendre, il me fixe, les sourcils froncés.

- Espèce de connard, maugrée-je. T’es un sale bâ…

Jacques s’interpose entre son ami et moi.

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