Chapitre 18 - Mia

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- Vous avez fait votre choix ? demande le serveur.

- Oui, je prendrai la pizza carbonara s’il vous plait, répond Marine.

- Moi, la pizza vesuvio s’il vous plait, ajoute Jacques.

Voyant qu’Ethan est toujours plongé dans la carte du menu, je commande :

- Euh… Les linguine alla carbonara s’il vous plait.

- Les pâtes au pesto pour moi, s’il vous plait, demande Ethan.

Pour la boisson, on commande deux carafes de limonade. Une fois le serveur repartit, Marine et Jacques se moquent de mon piètre accent italien.

- Hé ! Comment tu veux que je sache comment ça se prononce ? Je fais espagnol, moi. Le lycée et le collège ne proposaient pas italien.

Ethan rit aussi et je le fusille du regard. Je n’accepte pas de moqueries de sa part. Jacques se lève et part aux toilettes. Pour une fois que ce n’est pas Marine qui y passe dès qu’on entre dans le restaurant. Elle finit quand même par suivre Jacques pour aller se remaquiller.

- Sérieux ? questionne-je, mi-exaspérée mi-moqueuse.

- Je me dois d’être jolie pour séduire un bel italien venu dans ce restaurant.

- N’importe quoi, ris-je.

Elle part quand même se maquiller et je me retrouve seule face à Ethan. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette scène. Il sirote sa limonade en fixant le bois de la table. Je sors mon téléphone et remarque que j’ai reçu un SMS de Sarah à 17 heures 45. Donc quand on est montés dans le bus pour aller à Reims.

Sarah : J’ai vu Ethan. Je lui ai avoué de mes anciens sentiments.

Moi : Ah ouais ? Il a réagi comment ?

Sarah : Il a simplement dit qu’il ne m’aimait pas vraiment (ㆆ_ㆆ)

Je lève les yeux vers Ethan et soupire avant de lui adresser la parole :

- T’avais des sentiments pour Sarah avant, non ?

Il relève la tête et me fixe, incrédule.

- Hein ? Ah… oui.

- Alors pourquoi tu lui as dit que tu ne l’aimais pas vraiment ?

Suspicieuse, je plisse les yeux.

- Ok… Je ne l’aimais pas vraiment… Je ne voulais juste pas passer pour le mec qui embrasse les filles sans les aimer.

- C’est déjà ce que tu es pour moi. Je dois te rappeler les baisers avec Marine ?

Il soupire et se masse les tempes.

- Je ne veux plus parler de ça.

- Parler de quoi ?

Marine est devant nous, tout sourire, les cils recourbés, les joues rosies et les lèvres rouges. Derrière elle, Jacques arrive et se rassoit à côté de moi.

- De la semaine dernière, réponds-je en lançant un regard appuyé à Ethan.

- Ah, ça.

Marine hausse les épaules de manière désinvolte et rit doucement. Je me demande si elle fait exprès de s’en foutre. Je la regarde en haussant un sourcil et elle me répond par un sourire indéchiffrable. Ça m’énerve, je n’arrive pas à savoir si elle a tourné la page.

Les plats arrivent et on les savoure en discutant gaiement.

- C’est sympa comme sortie. On devrait en faire plus souvent, déclare Ethan.

- Ouais, affirme Marine. Un café-chat a ouvert près du collège Saint-Rémi, on devrait y aller un jour.

- C’est où le collège Saint-Rémi ? demande-je.

- Je sais pas trop. Je regarderai sur Maps, répond ma meilleure amie.

Je roule mes pâtes autour de ma fourchette et les enfourne dans ma bouche.

- Au fait, vous ne sortez plus trop avec Julien et Jordan, lâche Marine.

- Ah… Ouais… À part au lycée, on traîne plus trop ensemble, annonce Jacques.

- Pourquoi ? questionne-je.

- Jordan est devenu trop… énervant. Il n’est jamais sérieux, toujours taquin… Il fait pleins de blagues déplacées ou en rapport avec des choses…

- Moins de 18 ans, complète Ethan.

- En gros… Quant à Julien, après nous avoir fait son coming out, on a eu l’impression qu’il nous évitait. Qu’il était distant.

Je hoche la tête. Et pour leur éloignement avec Sarah ? Y a-t’il une raison ? Je m’apprête à poser la question quand Jacques propose de se rendre à la fête foraine d’hiver qui se tient dans le centre de Reims et d’y prendre notre dessert. Il n’est que 20 heures 30, j’ai encore le temps.

On rejoint donc le centre de Reims après avoir payé le restaurant. Il y a beaucoup de mondes partout. Les attractions brillent dans le ciel noir. La grande roue est illuminée de LED multicolores, comme tous les autres manèges.

Marine regarde les étalages pour trouver de quoi manger. Il y a un stand de nourriture de rue asiatique et un américain, il y a des crêpes, des gaufres, des donuts…

L’odeur sucrée se répand partout et fait gargouiller mon ventre alors que l’on sort du restaurant.

On zigzague entre les gens et on finit par faire la queue à un stand de churros. On prend deux cornets de douze churros au Nutella, un pour Jacques et moi ainsi qu’un pour Marine et Ethan.

Puis on se rend à la queue de la grande roue. Des churros dans une grande roue, en hiver, le soir. Je crois que je n’ai encore rien vécu d’aussi cliché.

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