Chapitre 19 - Ethan

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On monte dans la cabine de la grande roue, Mia et Jacques (encore) à côté, en face de Marine et moi. Mia grelotte et Jacques passe son manteau autour des épaules de sa petite amie. Toujours plus cliché avec eux.

Quand on s’élève, Mia se tend et Jacques passe un bras autour de ses épaules.

- J’ai une peur panique des grandes roues, je ne vois pas ce que je fous là-dedans, crache-t’elle en se serrant contre mon meilleur ami.

Marine, elle, observe la vue en s’extasiant. Elle tourne la tête vers moi, les yeux pétillants. Je ne sais pas s’ils sont remplis de larmes ou si elle est juste heureuse. Elle a du sucre et du chocolat autour de ses lèvres. Elle est trop chou.

- Marine, t’en as partout.

Elle rougit et éclate de rire en enlevant la nourriture de son visage. Je me dis que c’est vraiment dommage que je ne l’aime pas. On aurait formé un beau couple.

J’évite de regarder face à moi, je ne veux pas une nouvelle vision d’un câlin Jacques-Mia qui restera gravée dans ma mémoire. Je finis quand même par tourner la tête vers eux et tombe sur encore pire qu’une étreinte : un baiser. Gêné, je détourne le regard. Ils étaient obligés de s’embrasser sous nos yeux ? Pourquoi cette scène est aussi gênante ?

- Alors Mia, je croyais que tu ne voulais pas faire ça ? questionne Marine, moqueuse.

L’intéressée se contente de rougir.

- C’est si horrible que ce que tu pensais ? continue son amie.

Mia plisse le nez.

- Non mais c’est quand même bizarre…

- Tu t’y habitueras, répond simplement Marine.

- C’est pas censé être privé ce genre de conversations ? questionne-je.

- Si.

- Non.

Marine et Mia ont répondu en choeur. Boudeuse, la petite amie de Jacques s’approche de la vitre de la cabine et fixe le vide. Elle est mignonne quand elle boude. On dirait une enfant, ce qui contraste pas mal avec la maturité de ses traits quand elle est énervée.

On finit par descendre de la grande roue. Il est déjà l’heure de reprendre le bus pour rentrer.

Quand on arrive au village, les lampadaires sont éteints, alors on éclaire le chemin avec les lampes de nos smartphones. Mia et Marine vont dormir chez la première, et Jacques et moi allons dormir chez lui.

Mia et Jacques habitent la même rue. Mia vit au 19 et Jacques au 3. Ce qui fait que nos chemins se séparent relativement tard, après un long baiser de Jacques et Mia et un «je t’aime bonne nuit» du même couple.

Je m’affale sur le lit de Jacques, épuisé par cette journée. Il est 21 heures 58.

- Je pense que Marine a encore des sentiments pour toi, soupire mon ami.

Il me rejoint sur son lit.

- Tu crois ?

- Oui. Je suis fatigué, dormons.

Il éteint la lumière et roule sur le côté. Désireux de parler à Mia, j’attrape le portable de mon meilleur ami.

Moi : Coucou. Tu es trop épuisée ou on peut parler ?

Mia : Parlons Marine dort , mais je suis encore éveillée

Moi : Génial. C’était une bonne journée aujourd’hui, non ?

Mia : Oui, ça va. Encore merci pour les boucles d’oreilles, elles sont trop jolies

Moi : Toi aussi t’es trop jolie.

Je me surprends moi-même à répondre ça. Heureusement qu’elle pense que c’est Jacques.

Mia : Merci Ethan dort ?

Moi : Oui Il était fatigué.

Mia : Et toi, tu ne l’es pas ?

Moi : Un peu…

Mia : Va dormir alors T’en fais pas pour moi

Moi : Mais non, t’inquiètes. J’aime bien te parler.

Mia : Moi aussi, parce que je t’aime

Mon coeur chavire. Mais je sais très bien qu’elle dit ça à Jacques et pas à moi.

Moi : Tout comme moi

Mia : Tout à l’heure, dans la grande roue… Quand on s’est embrassés... C’était cool...

Moi : Tu veux dire que tu as aimé… genre… me rouler une pelle ?

Mia : Ah, dis comme ça c’est encore plus gênant Mais oui

Mia a aimé embrasser Jacques… Bon, très bien. De toute façon, je ne vois pas ce que ça peut me faire à moi. Alors pourquoi mon coeur se serre à cette simple pensée ?

Mia : Moi qui pensais que je trouverai ça horrible… On recommencera

Moi : J’attendais ça avec impatience depuis le début de notre couple

Mais qu’est-ce que tu racontes, Ethan ? me dis-je intérieurement.

Mia : Je croyais que tu n’étais pas si impatient que ça, que tu attendrais que je sois prête et que de toute façon, tu ne voulais pas spécialement non plus ?

Moi : Je l’attendais quand même.

Il faut vraiment que j’arrête de raconter n’importe quoi.

Moi : Jouons à action ou vérité.

Mia : Le jeu classique quand on s’ennuie Let’s go. Action ou vérité, Jacques ???

Moi : Vérité.

Mia : Oooh φ(* ̄0 ̄) As-tu aimé m’embrasser ?

Moi : Évidemment

Je pars en vrille, là. Qu’est-ce que j’en sais ? Si ça se trouve Jacques a détesté… Non, il est fou amoureux de Mia… Moi, j’aurai détesté embrasser Mia, mais là, je suis Jacques, pas Ethan. Heu, j’aurai vraiment détesté l’embrasser ? Je m’imagine le faire, mon estomac se retourne et mon coeur s’accélère.

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