Chapitre 24 - Mia

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Je rentre dans la chambre et m’allonge sur le lit. J’attrape mon téléphone que j’avais laissé sur l’oreiller et le consulte.

Jacques : Coucou, t’es de retour à l’hôtel ?

Moi : Oui

Jacques : T’as mis du temps à répondre…

Moi : Désolée On jouait au jeu de la bouteille

Jacques : C’était bien ? Y avait qui ?

Moi : Y avait Sarah, Paulo et Ethan. Ça avait plutôt bien commencé. Mais j’ai dû embrasser Ethan, je voulais pas donc je suis partie.

Jacques : Oh

Moi : Je ne l’ai pas fait, je te rassure

Jacques : Cool

Je roule sur le côté et grattouille mon oreiller.

Jacques : Je peux t’appeler ?

Moi : Oui !

La sonnerie de mon téléphone retentit et je décroche immédiatement.

- Allô ! Beuh, tu me manques trooooop.

- Moi aussi, tu me manques.

- Argh, j’avais oublié à quel point ta voix était cute.

- Bon t’arrête ? rit-il.

- Désolée. Alors, vous avez fait quoi aujourd’hui ?

- Rien de ouf. On a visité une partie de Berlin. Et toi ?

- On a vu la Sagrada Familia, c’est trop beau. Et après, on s’est juste promenés dans Barcelone. Elle va comment, Marine ? J’ai pas de nouvelles.

- Ouais, logique. Elle a passé la journée à papillonner des cils devant le lycéen allemand qui nous fait visiter. Elle est tombée amoureuse, je crois.

- Super, elle a pu tourner la page vis-à-vis d’Ethan.

J’entends Jacques soupirer à l’autre bout du fil.

- Ouais. Tu fais quoi, là ?

- Je suis sur le lit. J’attends que Sarah revienne pour aller dormir.

- Ok. Où sur le lit ?

- A droite.

Je l’entends se déplacer.

- Voilà, je suis à côté de toi maintenant.

- Hein, mais tu fais quoi, là ?!

- C’est Marine qui m’a saoulé avec ça toute la journée. Elle a lu un manga où le mec fait ça. Elle m’a sorti de l’appliquer avec toi.

- Ah, mais je l’ai lu ce manga. C’est Secret Feelings de Yukimo Hochimori, je crois.

- Possible. Bon, je vais aller dormir, moi. À demain, je t’aime mon coeur.

- Oui, à demain. Je t’aime aussi.

Il raccroche et je reçois «bisous à demain, je t’aime mon coeur ». Je réponds et me glisse sous la couette, puis je lance Cut the Rope, un jeu que j’ai installé sur mon portable pendant la route. Un texto d’Ethan bipe à l’écran.

Ethan : Hé.

Moi : Quoi ?

Ethan : Ça t’embêtait tant que ça de m’embrasser ?

Hein ? C’est quoi cette question ?

Moi : Bah, évidemment Tu crois quoi ?

Il ne répond pas. Il est vexé ? Non, il ne serait pas vexé pour ça. C’est Ethan, après tout. Il finit par envoyer :

Ethan : Ah.

Un simple «ah» avec un point. Un signe de vexation chez un homme, d’après Jacques.

Quand on revient du voyage scolaire, nous sommes en février. Je rejoins Jacques en courant pour le serrer dans mes bras, puis Marine. Elle me parle du fameux lycéen allemand.

- Bon, allez, pour fêter ça, soirée pyjama chez moi ce samedi ! Vous venez à quatorze heures et vous repartez à dix-huit heures le lendemain ! s’exclame Marine. J’invite Mia, Jacques et Ethan.

Ethan lève des yeux incrédules vers Marine, dans le style «non, c’est bon» mais mon amie secoue la tête.

- Vous avez intérêt à tous être là.

- Ok, ok, cède Ethan.

La vue d’une soirée pyjama avec des garçons m’inquiètent un peu. Même si je n’ai aucune raison.

Je rentre chez moi et en parle à mon père.

- Oui, ok. Pas de souci. Il y aura qui ?

- Marine, Ethan et Jacques.

Il grimace.

- Pas de bêtises, hein.

Je lève les yeux au ciel. J’attrape un cookie aux M&N’s dans la cuisine et monte dans ma chambre. Jacques m’a écrit, mais je décide de ne pas répondre tout de suite. Oui, il m’a manqué. Oui, j’ai envie de le voir. Mais, je dois résister. Bon, ne me demandez pas pourquoi je me suis lancée dans un programme «survivre sans mon mec» mais je me suis dit que ça serait toujours utile.

Je vais me coucher à vingt-deux heures. J’entends des clac à la fenêtre de ma chambre et je l’ouvre. Je rougis quand je vois que c’est Jacques alors que je porte une chemise de nuit Snoopy.

- Sérieusement ? C’est trop… cliché !

- Tu répondais pas à mon message.

- Ah, ça. Non, c’est juste qu’il faut que je m’entraîne à survivre sans toi, pour plus tard.

Je l’entends souffler.

- C’est quoi ce bordel, sérieux, Mia ? T’as pas besoin d’essayer de survivre sans moi, on ne se séparera jamais.

- On ira pas à la même fac.

- Je trouverai un moyen de te voir. De toute façon, il nous reste encore la terminale et la fin de la première. On a le temps.

- Super. Maintenant, rentre chez toi. Je vais dormir.

- Ok, bonne nuit. Je t’aime.

- Je t’aime aussi. Allez, va-t’en, souffle-je.

- Ok, bisous.

- Bisous.

Le lendemain, je me réveille toute excitée à l’idée de partir en soirée pyjama chez Marine avec Jacques. Lui et moi nous sommes donnés rendez-vous devant ma maison dix minutes avant l’heure de l’arrivée chez Marine.

Je glisse dans un sac un peu de maquillage, une tenue, des sous-vêtements, mon déodorant, ma brosse à dents et mon dentifrice, ma brosse à cheveux, une serviette, un pyjama (en vrai c’est une tenue de sport et le gilet que m’a donné Jacques) et des élastiques.

J’enfile un jean noir et un pull duveteux rose trop grand pour moi. Et je retrouve mon petit-ami devant chez moi. Il arrive et m’embrasse sur le bout du nez avant de me prendre par la main pour marcher.

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