dB 63

Une minute de lecture

Avaler du carbone à grandes bouchées
Près d'une file de bus
Mais je voulais tes lèvres sans ton âme,
Un claquement de porte, Te laisser purger mes pores encrassés d'asphalte

À quelques muscles de vomir la ville,
La sortir par filets d'entre mes gerçures
Poumons "crescent", imbibez-vous !
Rappelez-vous mon cœur impotent
Suppurant de kérosène
Tandis qu'on se placarde Sur les bris des abribus restants
N'être qu'à quelques tours de laverie De se trouver près, trop près
Du bitume qui avale et recrache
Qui m'avale et te recrache
Mais je voulais ta fièvre sans mon sable
Un craquement du vigoureux cotre
Te laisser chiffonner le monde


Et pourtant, me voilà :
À quelques muscles de vomir la ville
La jeter loin pour ne pas m'y prendre les pieds
Poumons "crescent", imbibez-vous !
Ramenez-nous mon cœur adolescent
Susurrant cette vieille rengaine
Tandis qu'on s'attarde devant ce vide
Qui doit n'être qu'un véritable rien, à peine une flaque
Un reflet et mes mains sont toutes de graisse vêtues,
Bien différentes des tiennes,
Apprêtées pour une guerre si vile Qu'on n'aurait su la dire venant de moi
Ou d'un de ces tombeaux vanilles inanimés


Là, près, trop près d'une file d'autobus
J'avale le carbone à grandes bouchées

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